Dominant le Lac de Combeynot d'un côté et
le Col du Lautaret de l'autre, les Pics de Combeynot paraissent bien difficiles d'accès. Pourtant,
loin des chemins, il existe un discret passage qui permet d'accéder plutôt aisément à cette
zone de haute montagne que l'on croit réservée aux alpinistes expérimentés.
Première approche
Au départ du hameau des Boussardes, près du village du Lauzet, on commencera par remonter le Vallon du
Fontenil jusqu'au Lac de Combeynot. On montera
alors sur le petit plateau qui surplombe le lac (au Nord-Ouest), pour arriver au pied de la face Sud des
Pics de Combeynot. On remontera cette dernière par un discret couloir qui permet d'atteindre facilement
la crête entre les deux sommets. On ira ensuite au Pic Ouest de Combeynot, le plus élevé (3155 m), avant de
parcourir la crête dans l'autre sens, pour aller au Pic Est (3145 m). Enfin, on redescendra par le
même itinéraire qu'à l'aller.
Itinéraire à suivre
L'itinéraire commence au hameau des Boussardes. Pour y aller, depuis Valloire, il faut passer le Col du
Galibier, redescendre sur le Col du Lautaret et continuer quelques kilomètres en direction de Briançon,
jusqu'à arriver au panneau qui indique le village du Lauzet sur la droite. Une fois dans le petit village,
on continue la route vers le bas de la Vallée de la Guisane, pour arriver au hameau des Boussardes.
A l'entrée du hameau se trouvent deux petits parkings, un avant le pont sur la Guisane et un après.
Entre le deuxième parking et les premières maisons du hameau se trouvent des panneaux de randonnées et des
panneaux sur le Parc National des Ecrins sur la droite de la route : c'est ici que commence notre itinéraire.
La première partie de l'itinéraire consiste à se rendre au
Lac de Combeynot. On s'engage donc sur l'unique
chemin pour arriver rapidement à une bifurcation où la lac est indiqué sur la gauche. On arrive alors dans
une petite forêt de conifères et lorsque l'on ressort de celle-ci, on est déjà assez haut dans le Vallon du
Fontenil pour que l'environnement soit très différent de celui du fond de la vallée.
Le chemin remonte le Vallon du Fontenil jusqu'à arriver à un passage plus vertical, depuis lequel on a une
belle vue sur les vestiges d'un glacier qui descendait du Pic du Lac de Combeynot (peut-être qu'un glacier
rocheux se trouve encore caché au milieu de toutes ces pierres). Ensuite, la pente se radoucie et on arrive
rapidement au Lac de Combeynot.
Une fois au Lac de Combeynot, on a atteint la
fin de l'itinéraire "classique" de randonnée. On quitte alors le chemin bien balisé pour prendre la
petite trace qui monte sur la droite du lac. On arrive ainsi sur un petit plateau, au pied des Pics de
Combeynot et de la Tête du Vallon.
Une fois sur ce replat, il faut aller trouver le (bon !) couloir, qui permet d'accéder sans danger à
l'arête entre les deux Pics de Combeynot. Ce couloir se trouve tout au bout du replat, sur la droite, après
avoir parcouru une vague trace à peine cairnée par endroits. Pour être sûr d'y arriver, il suffit de
marcher droit en direction du Pic Ouest de Combeynot, au bas du versant sur notre droite. Le couloir à
prendre est le troisième. Le premier couloir, assez étroit et qui part en arrière en diagonale, arrive trop
à l'Est du Pic Est de Combeynot. Le second couloir (que nous avons pris), large à la base et étroit en haut,
monte droit dans la pente sur la droite, mais finit au pied de falaises. Il faut alors de bonnes capacités
d'orientation ainsi que quelques pas d'escalade pour revenir dans une zone praticable. Le troisième couloir
quant à lui (le bon), repart en arrière et est très large, le tout dans une pente relativement douce. A la
sortie du couloir, il suffit alors de monter droit dans la pente en direction de l'arête entre les Pics de
Combeynot. Nous avons pris le deuxième couloir car les cairns s'arrêtaient au pied de celui-ci, mais il faut
bel et bien continuer encore un peu jusqu'à découvrir le troisième couloir qui part en arrière. Dans le
troisième couloir, on retrouve de nouveau des cairns.
A ce stade, il faut continuer vers le fond, pour arriver au troisième couloir, mais je fais une petite
digression pour montrer pourquoi il vaut mieux éviter de passer par le second couloir. Les quatre photos
suivantes concernent donc l'itinéraire à ne pas prendre.
Après tout ça, on arrive dans la pente en éboulis sous l'arête entre les deux Pics de Combeynot, là où on
était censé arriver par le troisième couloir. Pour des randonneurs habitués à ce type de terrain, cette
variante est assez ludique, mais je ne la conseillerais pas à n'importe qui sans connaître son niveau.
Après cette digression "deuxième couloir", revenons à l'itinéraire de la voie normale. On est donc toujours
en bas, sur le replat, et on continue vers le fond du vallon, pour découvrir le troisième couloir sur notre
droite.
On arrive alors en vue de l'arête entre les deux Pics de Combeynot. Le Pic Est de Combeynot est sur notre
droite et le Pic Ouest de Combeynot sur notre gauche. Entre les deux, le point le plus bas de l'arête
s'appelle la Brèche de Combeynot.
On va commencer par aller au sommet du Pic Ouest de Combeynot, le plus haut des deux (3155 m, contre 3145 m
pour le Pic Est). La meilleure des solutions pour s'y rendre est de ne pas rejoindre l'arête, mais de
traverser la forte pente en restant environ à 3040 mètres d'altitude pendant que l'orientation du versant
est plutôt Sud-Est. Quand celui-ci s'oriente plutôt vers l'Est, on remonte au mieux dans la pente. Sur la
photo précédente, cela correspondrait à peu près à suivre un ligne qui part en bas au milieu de la photo et
qui va vers le sommet du Pic Ouest. Pour monter, nous ne savions pas que cette option était plus facile
et nous sommes d'abord aller rejoindre l'arête, pour ensuite redescendre sur l'itinéraire décrit précédemment.
Une fois de retour sur l'arête juste à droite des ressauts, les quelques dizaines de mètres qui nous séparent
du sommet se font facilement.
Comme à chaque sommet, voici un petit tour d'horizon photographique (de la gauche vers la droite).
Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée sur
la photo correspondante.
Après une bonne pause au sommet, on redescend le petit bout d'arête, puis le versant, pour retraverser la
face Sud-Est vers 3040 mètres d'altitude. Dès que le terrain le permet, on remonte vers l'arête entre les
deux pics, dans les éboulis en pente douce.
Une fois que l'on est de retour sur l'arête entre les deux pics (normalement, on y arrive un peu avant la
Brèche de Combeynot), il n'y a plus qu'à suivre cette dernière, qui est de ce côté-ci très facile,
en direction du Pic Est. Arrivé à l'antécime du Pic Est, où l'on passe d'une orientation Est à une
orientation Nord-Est, il faut alors passer un peu en contrebas de l'arête (du côté du
Lac de Combeynot) pour rejoindre le sommet.
Le sommet n'est pas l'impressionnant éperon rocheux que l'on voit durant tout le parcours de l'arête,
mais un autre pic à peine plus haut (quelques dizaines de centimètres ?), caché juste derrière et
heureusement bien plus facile d'accès.
Depuis l'antécime, une vague trace permet de rejoindre le Pic Est par l'éboulis qui part du sommet. La tâche
est plus aisée qu'il n'y paraît. Comme déjà dit précédemment le vrai sommet n'est pas l'éperon rocheux qui
semble insurmontable, mais un autre pic, juste quelques mètres derrière et à peine plus haut.
Nous voilà maintenant au sommet du Pic Est, 10 mètres plus bas que son "grand frère". Etant donné que j'ai
déjà fait un tour d'horizon depuis le Pic Ouest, je ne présente ici que ce qui a changé.
Après une deuxième pause au-dessus du monde, il faut se résoudre à quitter ces sommets et cette arête,
qui semblent appartenir aux cieux. On redescend donc le versant en éboulis, pour revenir sur l'antécime,
depuis laquelle on rejoint la Brèche de Combeynot par l'arête.
De retour à la Brèche de Combeynot, on descend la pente en éboulis, en direction du haut du
"troisième couloir". Il y a une trace très peu marquée qui y mène, ainsi que quelques cairns.
Le mieux reste de se rappeler par où l'on est monté.
Une fois en bas du couloir, on fait demi tour pour retourner au
Lac de Combeynot par le même chemin qu'à
l'aller, dans le vallon pierreux.
Etant donné l'heure tardive de notre redescente, nous étions les seuls randonneurs encore présents autour
du Lac de Combeynot. Nous en avons donc profité
pour faire une dernière petite pause sur un rocher qui s'y prête bien, juste au bord de l'eau.
Le Soleil se couchant derrière la Tête du Vallon
(qui est proche et beaucoup plus haute) et
le Lac de Combeynot étant assez encaissé dans son
vallon, on a très vite l'impression que la nuit tombe et la température chute également très vite. Une fois
que le lac est à l'ombre, il est donc difficile de s'y attarder trop longtemps et on reprend ainsi rapidement
notre descente vers les Boussardes.
Pour la redescente aux Boussardes, il suffit de prendre le chemin de l'aller dans l'autre sens (et c'est de
toutes façons l'unique chemin du Vallon du Fontenil). Pendant la redescente du vallon, avant de revenir dans
la forêt, si on a la chance d'être les derniers randonneurs, on est quasiment assuré de voir des chamois.
Les marmottes elles aussi sont moins farouches à cette heure-là.
Nous voilà maintenant rentrés, après cette grosse randonnée alpine sur les cimes du Combeynot, ce petit
massif qui est un peu la porte d'entrée sur les Ecrins quand on arrive du Galibier. Après une première
partie sur un itinéraire très fréquenté jusqu'au
Lac de Combeynot, la suite tranche radicalement,
avec un environnement "aérien" de haute montagne et une sensation de solitude, dignes de ce que l'on attend
d'une course d'alpinisme facile.
Bien prendre le dernier couloir pour rejoindre l'arête entre les pics
Est et Ouest. L'arête, en particulier vers le Pic Ouest, est assez technique. On est à la limite de
l'alpinisme.