Le Grand Galibier - Sommet Ouest
Le Grand Galibier est "le" sommet mythique de Valloire, à tel point que les mots "Valloire" et "Galibier" vont souvent de pair.
Première approche
Du haut de ses 3229 mètres d'altitude, ce n'est pas le sommet le plus élevé de Valloire, loin de là même, puisque la plus haute des Aiguilles d'Arves fait presque 300 mètres de plus. Mais si l'on ne compte que les sommets accessibles aux randonneurs sans équipement d'alpinisme, c'est alors le troisième plus élevé, pour quelques mètres seulement (derrière l'Aiguille d'Argentière (3237 m) et l'Aiguille de l'Epaisseur (3230 m)). Ces deux derniers sommets étant situés à proximité immédiate des Aiguilles d'Arves (qui sont beaucoup plus hautes qu'eux), ils n'offrent pas une vue à 360° comme le Galibier. Finalement, si l'on voulait absolument coller un superlatif au Galibier, on pourrait dire que c'est "le plus haut sommet de Valloire accessible aux randonneurs sans matériel d'alpinisme et offrant une vue à 360°". De toutes manières, il n'est nul besoin d'essayer de placer cette randonnée en première place d'un classement douteux aux critères plus que restrictifs pour lui donner de l'intérêt. Elle est selon moi l'une des plus belle que l'on peut faire dans le secteur de Valloire. De plus si vous avez un minimum de chance, des bouquetins seront présents vers le sommet (c'est l'un des endroits où l'on en observe le plus souvent).
Avant de passer à la suite, je fais une petite digression pour vous parler des "3000" de Valloire (les sommets de plus de 3000 mètres d'altitude). La station en compte 15 (si je n'en oublie pas), qui sont classés par altitude dans la liste suivante. Selon moi, 7 sont accessibles aux randonneurs sans matériel d'alpinisme et sans prendre trop de risques.
Le Grand Galibier et ses 3229 mètres d'altitude, objectif de la randonnée (plus exactement le sommet Ouest, le plus haut avec un peu de neige, à droite sur la photo).
Itinéraire à suivre
Comme pour toutes les randonnées au départ de Plan Lachat autres que les 3 Lacs, je passerai vite sur la montée jusqu'au Lac des Cerces.
Donc, après s'être garé au parking de Plan Lachat, on se rend aux Mottets par la piste, puis on prend le sentier qui va au Lac des Cerces. En chemin, un peu avant la ferme de la Jargette, peut-être avez vous remarqué la petite maison semie-enterrée sur la droite. C'est une source d'eau qui est captée pour alimenter Valloire en eau courante. Pas de doute, ça fait moins peur que notre bonne vieille Seinoise parisienne.
La source captée qui alimente Valloire en eau courante.
Une fois au Lac des Cerces, il faut prendre la direction du Col de la Ponsonnière, bien visible depuis les Mottets.
Le Col de la Ponsonnière, facilement reconnaissable de loin.
Les 500 derniers mètres avant le col peuvent être très difficiles si la neige est encore présente en grande quantité.
Proche du Col de la Ponsonnière la pente est raide. Avec de la neige, il n'y a pas de chemin pour marcher à plat et les piolets sont nécessaires.
Le Col de la Ponsonnière offre une belle vue sur la vallée qui redescend vers la Vallée de la Guisane, au Pont de l'Alpe.
Vue sur le Grand Lac et les Cols du Chardonnet Sud et Nord, à gauche de la photo.
Le chemin du Grand Galibier continue vers la droite, en direction du Col Termier. En passant on peut voir le Lac Blanc une cinquantaine de mètres en contrebas du chemin. On peut y faire une petite pause avant d'attaquer la partie la plus physique de la montée.
Le Lac Blanc, niché au pied du Grand Galibier, tout près du Col de la Ponsonnière.
En haut à droite de la photo, le Col Termier, dernier replat avant la grimpette finale.
L'ascension du Col Termier se fait sans difficulté, bien qu'il puisse y faire très chaud malgré la neige environnante.
33°C au pied du Col Termier le 26 Juillet 2013. La neige fondait à vue d'oeil !
Après un peu d'efforts, on arrive donc au Col Termier qui dévoile notre but ainsi que la fin du "chemin" qui y mène. Je mets chemin entre guillemets car, comme on le verra plus loin, on ne peut plus vraiment appeler ça un chemin.
Vue depuis le Col Termier. On voit le Grand Galibier Ouest (pic le plus au centre de la photo) sous un angle nouveau. Le lac sur la gauche est le Lac Termier. Sur cette photo, en Septembre 2014, ce n'était plus qu'une mare d'eau très peu profonde.
Le Lac Termier, cette fois en Juillet 2013, encore recouvert par la neige. Vous aurez donc compris que ce lac change beaucoup d'aspect en très peu de temps. Au fond, on peut voir le Pic des 3 Evêchés.
Une autre photo du Lac Termier en Septembre 2014, avec la Meije en fond.
Le chemin contourne le Lac Termier sur la droite et arrive très vite dans des rochers. C'est là que les difficultés commencent. Effectivement, le chemin n'est pas facilement (voire pas du tout) visible sur les rochers.
Euh ... On va où ?
Heureusement, quelqu'un a eu la bonne idée de baliser le chemin avec des points bleus à intervalles réguliers. A part durant quelques dizaines de mètres au pied du sommet Est du Grand Galibier où une esquisse de chemin réaparraît, il faudra veiller à ne jamais perdre des yeux les points bleus. On a vite fait de marcher dans ce qui semble être le passage, et d'un coup on se retrouve dans un cul-de-sac sans savoir où aller. En revenant sur ses pas, on se rend compte qu'un point bleu indiquait d'escalader un rocher à un endroit pas forcément "intuitif". C'est pourquoi il faut dans la mesure du possible ne jamais continuer d'avancer sans avoir un ou plusieurs points bleus en visuel. En respectant cette "règle", vous arriverez au sommet sans vous perdre.
Entre les deux sommets du Grand Galibier, le sentier rejoint la crête. Il faut alors faire quelque pas d'escalade pour franchir un passage assez délicat.
Le passage vertical qui peut être impressionnant mais qui ne risque pas d'entraîner de chute vertigineuse. On voit bien les points bleus qui indiquent où passer.
En haut de ce passage, on continue à travers un chaos de rochers qui sont de plus en plus gros.
Les énormes rochers qu'il faut non plus enjamber mais escalader, pour atteindre le sommet.
On ne serpente que quelque minutes au travers de ces rochers, avant d'arriver à un ultime petit sentier de quelques mètres seulement, au sommet duquel ... ??? ...
Et oui, ... une belle antenne relais vous attend au sommet !
Et oui, le Grand Galibier étant un haut sommet isolé, c'est un endroit idéal pour y installer ce type d'antenne. Mais ne vous inquiétez pas, la vue depuis le sommet vous fera très vite oublié cette chose.
Comme d'habitude, une série de photos vaudra mieux qu'un long discours. Je vais essayer de vous les présenter en tournant dans le sens anti-horaire (ou le sens trigonométrique pour les matheux).
De droite à gauche : la Grande Chible, à moitié dans un nuage, la Pointe de Pierre Fendue, l'Aiguille de l'Epaisseur, les Aiguilles d'Arves, l'Aiguille d'Argentière et la Pointe Salvador qui se superposent sous l'Aiguille d'Arve de gauche, les Aiguilles de la Saussaz, l'Aiguille du Goléon et enfin tout derrière, le Pic de l'Etendard et le Pic Bayle.
Zoom sur l'Aiguille de l'Epaisseur et la Pointe de Pierre Fendue, qui font l'objet d'une magnifique randonnée.
Zoom le Pic de l'Etendard (3464 m) à droite et le Pic Bayle (3465 m) au centre, points culminants du massif des Grandes Rousses.
Un peu plus sur la gauche, le Pic des 3 Evêchés, randonnée haute en émotions. Un peu en dessous à gauche, on voit le Pic Blanc du Galibier (2955 m). Encour plus bas se trouve le Col du Galibier (2642 m).
Zoom sur le Col du Galibier, on distingue même le petit chemin qui mène à la table d'orientation.
Zoom sur le Pic des 3 Evêchés. La montée finale s'effectue par l'arête de droite. Ca grimpe bien ! Le Pic Blanc du Galibier se trouve complètement sur la gauche de la photo, au milieu en hauteur.
Comme depuis tous les sommets du coin, la Meije et ses 3983 mètres d'altitude.
Au fond : la Barre des Ecrins au centre et les Agneaux à gauche. Au premier plan : le Col du Lautaret à droite et le massif des Pics de Combeynot au centre. Le vallon au-dessus à gauche du Col du Lautaret est la Combe de Laurichard, surplombée par le Col de Laurichard. Cette combe étant une réserve naturelle, on y observe facilement des chamois en début de soirée.
Zoom sur la Barre des Ecrins (4102 m), autre sommet incontournable du coin et point culminant du massif des Ecrins. Le Dôme de Neige des Ecrins (4015 m) (juste à droite de la barre) est l'un des 4000 m les plus facilement accessibles.
Zoom sur les Agneaux (3664 m et 3648 m).
On continue de pivoter vers la gauche. Au fond sous le nuage, le Mont Viso (3841 m), point culminant des Alpes Cottiennes et à droite le Pic de Rochebrune (3321 m), point culminant du massif du Queyras. En suivant la ligne de crête vers la droite depuis le Pic de Rochebrune, on arrive presque au bord de la photo sur un "V" (pas sur la ligne d'horizon, juste en dessous) : c'est le Col de l'Izoard.
La Pointe des Cerces (3098 m) et le Lac des Cerces.
A peu près la même vue en dézoomée. On voit en plus le Mont Thabor (3178 m) et la route du Col des Rochilles (à gauche). Au premier plan, la petite croix métallique du sommet du Grand Galibier.
Zoom sur le Mont Thabor.
Le Plan d'Orient, les Pointes d'Orient et la Sétaz.
La vallée de la Valloirette et Valloire.
La Roche Olvéra (2662 m), petit sommet facilement accessible et peu fréquenté. Juste derrière, la Haute Paré (2373 m).
Trois bouquetins qui se reposaient au sommet du Grand Galibier (Septembre 2014).
Zoom sur un des bouquetins qui a l'air plutôt serein.
Il peut faire chaud, même à 3229 mètres d'altitude !
Après une bonne pause revitalisante, il faut redescendre "sur terre". On prend le même chemin que durant la montée, jusqu'au passage vertical dans lequel il faut prendre son temps pour ne pas finir sur les dents. Une fois au pied du Galibier Est, plutôt que de redescendre par le même itinéraire qu'à l'aller, on peut redescendre par le fond du vallon. Par ce chemin les rochers sont plus petits et le sentier se faufile dans les éboulis.
Vers 3000 m, le vallon fait un replat dans lequel il reste encore pas mal de neige, même en Septembre.
Après ce replat la descente reprend dans un environnement chaotique, en direction du Lac Termier, surplombé par le Roc Termier (3078 m).
Quelques pas plus loin, le Lac Termier (sous la neige).
On peut passer à droite ou à gauche du lac, ce n'est pas sa petite taille qui va faire un réel détour. Vous pouvez même passer dedans s'il est dégelé, vu sa profondeur vous risqueriez juste de vous noyer les genoux ...
On franchit maintenant le Col Termier et on perd le Grand Galibier de vue pour retrouver la Pointe des Cerces.
Vue sur la Pointe des Cerces en redescendant sur le Col de la Ponsonnière.
En redescendant, la vue se dégage vers la droite : le Pic de la Moulinière (3073 m, à gauche sous le petit nuage) et la Tête de la Cassille (3069 m, à droite).
On revient assez vite au Col de la Ponsonnière depuis lequel il reste tout juste 6 km pour rentrer au parking de Plan Lachat. Durant la redescente finale, le Soleil peut offrir de très beaux paysages.
Coucher de Soleil sur les Aiguilles d'Arves. J'aime beaucoup l'effet que fait la lumière dans l'herbe.
Le pied de la Pointe des Cerces à la lumière du Soleil couchant.
Une fois au Lac des Cerces, on se rend compte que l'on est presque arrivé et le sentiment que la randonnée était trop coute commence à grandir. Dernier petit coup d'oeil au Grand Galibier.
Au revoir le Grand Galibier !
Une des plus belle randonnées de Valloire s'achève, une des ces randonnées qui nous fait le plein de bons souvenirs pour le reste de l'année.
Profil altimétrique
Tracé de la rando
Informations rando
Durée
6h 56min
Distance
21.65 km
Dénivelé
1249 m
Altitude max
3229 m
Altitude min
1980 m
Secteur
Valloire
Massif
Cerces
Engagement
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Exposition
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Niveau physique
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En famille
NON
Restrictions
Longue randonnée, un peu technique vers le sommet.
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