Le Pic Bayle

Point culminant du Massif des Grandes Rousses, le Pic Bayle dépasse le célèbre Pic de l'Etendard d'un petit mètre. Il est pourtant beaucoup moins fréquenté et donc beaucoup plus sauvage.

Première approche

Au départ du Col de Sarenne, on commencera par rejoindre le Clos du Bœuf, avant de remonter le vallon du Grand Sablat. On s'équipera alors pour remonter le Glacier du Grand Sablat, puis après être passé au pied du Pic de la Pyramide, on atteindra le sommet du Pic Bayle par sa face Sud. Le retour s'effectuera par le même itinéraire.

Le Pic Bayle, vu depuis l'Aiguille Orientale de la Saussaz.

Itinéraire à suivre

Avant de se lancer, je précise bien qu'il s'agit ici d'une course d'alpinisme cotée F (facile) et non d'une randonnée. Facile ne veut pas dire sans danger, il faut avoir le matériel adapté (piolet, crampons, corde, baudrier, casque, ...) et surtout savoir s'en servir. En cas de doute sur vos capacités, n'hésitez pas à faire appel à un guide.

L'itinéraire commence au Col de Sarenne. Cette course est assez courte pour se faire à la journée et de toutes façons, il n'y a pas de refuge. Ceux qui voudraient absolument couper l'itinéraire peuvent éventuellement bivouaquer au Clos du Bœuf. On peut ainsi se lever 1h plus tard, mais il faut se trainer tout le matériel de bivouac ... Pas sûr que ça en vaille la peine. A la journée, l'idéal est de dormir directement au point de départ et de se lever très tôt (à cause de la traversée du glacier), pour partir vers 4h30.

Nous avons donc planté la tente au Col de Sarenne pour la nuit. Pendant que nous installions notre campement, une camionnette est arrivée et nous avons ainsi fait la connaissance de Marcus. Il avait aménagé son Citroën Jumpy pour pouvoir dormir dedans. L'idée me trottait dans la tête depuis quelques années déjà, et après qu'il nous ait fait faire le tour du propriétaire, je me suis enfin décidé à sauter le pas. Grâce à cette rencontre, j'ai enfin concrétisé ce vieux rêve d'avoir mon van aménagé. Et pour mes futures randonnées, il m'aura grandement simplifié la vie : plus besoin de se lever encore plus tôt pour replier la tente, les matelas, les duvets, ... On se lève, on s'habille et on y va ! Pour cette fois, nous avions encore notre bonne vieille tente et le départ étant prévu pour 4h30, nous avions mis le réveil à 3h45. Dur ...

Après un réveil difficile et une préparation rapide dans le froid (heureusement, le Col de Sarenne est équipé de toilettes sèche, qui sont un peu la touche de luxe de cette rude matinée) on attaque donc l'itinéraire. On commence par suivre la route du Col de Sarenne en direction du Nord, sur environ 180 m. On prend ensuite le chemin sur la gauche, indiqué par un panneau de randonnées, en direction du Clos du Bœuf.

Le parking du Col de Sarenne, point de départ de notre itinéraire.

Le chemin qui part sur la gauche de la route, au Nord du Col de Sarenne.

Une fois sur le chemin, on traverse une bonne partie du versant Est sous le Pic du Lac Blanc, jusqu'à arriver sous le replat du Clos du Bœuf. Cette portion d'environ 3 km ne monte presque pas (à peine 200 m de dénivelé). Le chemin est bien tracé est se fait facilement à la lumière de la lampe frontale. Un peu avant de traverser le Ruisseau de la Pisserote, on trouve un poteau juste sur la gauche du chemin. C'est à cet endroit que l'on quitte le sentier, pour monter sur la gauche, droit dans la pente, en direction du Clos du Bœuf. L'endroit est assez facile à identifier, car c'est un site de "bloc" pour les grimpeurs : il y a des gros rochers partout.

Le chemin qui va au Clos du Bœuf, dans la nuit.

Le jour se lève pendant que l'on se dirige vers le Clos du Bœuf.

Arrivée au niveau du poteau où l'on quitte le chemin, vers le Clos du Bœuf.

On monte alors droit dans la pente, jusqu'à découvrir le replat du Clos du Bœuf, dans le vallon du Grand Sablat.

La montée droit dans la pente, après avoir quitté le chemin au Clos du Bœuf.

Fin de la montée au replat du Clos du Bœuf, on commence à voir le Glacier du Grand Sablat.

Arrivée au replat du Clos du Bœuf, depuis lequel on voit une bonne partie de la suite de l'itinéraire.

Depuis le replat du Clos du Bœuf, on repère bien le cheminement qu'il faut suivre pour arriver sur la partie haute du Glacier du Grand Sablat : remonter le vallon jusqu'à atteindre la moraine sur la droite de ce dernier, puis remonter la moraine jusqu'à prendre pied sur le Glacier du Grand Sablat, que l'on traverse ensuite vers la gauche, jusqu'à trouver un couloir facile qui remonte sur la droite et qui nous conduit au pied du Pic de la Pyramide.

Le chemin à suivre, du replat du Clos du Bœuf, jusqu'au pied du Pic de la Pyramide, que l'on voit en haut, juste à droite du centre de la photo.

On passe donc le long du sandur du Clos du Bœuf (plaine formée par les dépôts issus de la fonte du glacier), puis on remonte en tirant sur la droite, pour arriver au pied de la moraine. On remonte ensuite cette dernière sur le fil pour arriver au pied du Glacier du Grand Sablat.

Passage le long du sandur du Clos du Bœuf.

Arrivée au pied de la moraine du vallon du Grand Sablat.

Remontée de la moraine du vallon du Grand Sablat.

Regard en arrière en remontant la moraine du vallon du Grand Sablat. A gauche, on voit bien les Aiguilles d'Arves, alors qu'à droite, la Meije est dans les nuages.

Une fois en haut de la moraine, on s'équipe pour le glacier : crampons, piolet, corde (il y a des crevasses en haut !), puis on attaque une première traversée exposée aux chutes de pierres. Plus tard dans la saison, cette traversée est probablement déneigée. Après le passage exposé aux chutes de pierres, on arrive sur un replat entre deux grandes barres rocheuses, que l'on traverse pour aller rejoindre le bas du couloir sur sa gauche, qui permet de remonter sur la partie supérieure du Glacier du Grand Sablat.

Traversée exposée aux chutes de pierres, pour rejoindre le replat en bas du Glacier du Grand Sablat.

Traversée du replat en bas du Glacier du Grand Sablat, pour rejoindre le couloir qui part à droite du centre de l'image.

On remonte ensuite le large couloir, qui conduit en contrebas à l'Est du Pic de la Pyramide. En haut de ce couloir, on découvre enfin le Pic Bayle, de l'autre côté d'un immense replat.

Remontée du couloir, qui nous amène à l'Est du Pic de la Pyramide.

Arrivée en haut du couloir. On voit enfin le Pic Bayle et sa face Sud.

Il ne reste alors plus qu'à traverser l'immense replat, en restant plutôt sur la gauche, puis une fois au pied sur la face Sud du Pic Bayle, on entame sa remontée en diagonale. On peut soit aller jusqu'à l'arête Sud-Est, soit faire un demi-tour avant d'atteindre cette dernière, pour viser l'arête Sud-Ouest (ce que nous avons fait). Une fois sur l'arête, on remonte facilement jusqu'au sommet (en mettant parfois un peu les mains, mais rien de bien méchant).

Début de l'ascension de la face Sud du Pic Bayle.

Traversée de la face Sud du Pic Bayle, en direction de l'arête Sud-Ouest.

Arrivée sur l'arête Sud-Ouest du Pic Bayle. Le sommet est tout proche !

Arrivée au sommet du Pic Bayle (première course d'alpinisme pour Denis !).

Arrivée au sommet côté Pic de l'Etendard, avec ma trogne.

Nous voilà au sommet du Pic Bayle, point culminant du Massif des Grandes Rousses, à 3465 m d'altitude. Comme d'habitude depuis un sommet, je fais un tour d'horizon photographique pur vous présenter la vue. Avec les nuages, il est assez partiel ... Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée sur la photo correspondante.

On commence en direction du Nord, avec le Pic de l'Etendard (3464 m, deuxième sommet du Massif des Grandes Rousses, seulement 1 mètre plus bas).

Un peu plus sur la droite, on voit le Lac des Quirlies, encore sous la glace. Au fond, entre les nuages, on devine la Pointe d'Emy, la Grande Chible et les Aiguilles d'Arves.

On a maintenant le Mont Savoyat au premier plan et le Plateau d'Emparis au-dessus.

Ici, on voit juste le Pic du Lac Blanc, point culminant du domaine skiable de l'Alpe d'Huez.

A peine plus sur la droite, on voit le Pic de la Pyramide en plus.

Ici, on ne voit que la vallée du Bourg-d'Oisans et la partie Sud du Massif de Belledonne dans les nuages.

Enfin, on finit ce tour d'horizon nuageux avec le Rissiou et la partie Nord du Massif de Belledonne dans les nuages.

Le retour s'effectue par le même chemin qu'à l'aller, en sens inverse. Avec la météo menaçante, nous ne nous sommes pas attardés au sommet ... On commence donc par redescendre l'arête Sud-Ouest, puis on revient dans la face Sud, pour la redescendre jusqu'au replat entre le Pic Bayle et le Pic de la Pyramide. On retraverse ensuite ce replat en faisant attention aux crevasses, puis on redescend le couloir jusqu'à la partie basse du Glacier du Grand Sablat. Il ne reste alors plus qu'à traverser ce replat et la zone exposée aux chutes de pierres, pour revenir en haut de la moraine et ainsi pouvoir se déséquiper en toute sécurité.

Redescente de l'arête Sud-Ouest du Pic Bayle.

Retour en haut du couloir qui ramène en bas du Glacier du Grand Sablat.

Redescente du couloir du Glacier du Grand Sablat.

Fin de la redescente du couloir du Glacier du Grand Sablat.

Retour sur le replat en bas du Glacier du Grand Sablat.

Traversée retour de la zone exposée aux chutes de pierres.

Retour en haut de la moraine du vallon du Grand Sablat, où l'on se déséquipe.

Il ne reste alors plus qu'à redescendre le vallon du Grand Sablat jusqu'à retomber sur le chemin, puis à suivre ce dernier sur la droite, en direction du Col de Sarenne.

Redescente du vallon du Grand Sablat, le long de la moraine, alors que la météo s'éclaircit soudainement.

Retour au-dessus du sandur du vallon du Grand Sablat.

Redescente dans l'herbe, en bas du vallon du Grand Sablat.

Retour sur le chemin du Col de Sarenne, en bas du vallon du Grand Sablat.

Retour au Col de Sarenne (visible au fond), par le chemin.

Au début de l'été, le chemin qui redescend au Col de Sarenne est bordé de très nombreux Asphodèles Blancs.

La fin du chemin, juste avant de revenir au Col de Sarenne.

Et voilà, c'est ainsi que s'achève cette belle course d'alpinisme sur le Pic Bayle, point culminant du Massif des Grandes Rousses. Sans être une folie absolue, ce genre de course nous donne l'impression de vivre une petite aventure et nous laisse d'excellents souvenirs pour très longtemps !

Profil altimétrique