Comme l'indiquent les notes d'engagement et d'exposition, cette randonnée n'est pas une randonnée "classique".
On quitte très vite le chemin principal pour partir hors sentier et finir presque en escaladant la crête.
Première approche
Cette randonnée promet d'être haute en émotions, mais également "un peu" dangereuse. Je dis "un peu" car en comparaison avec certaines courses d'alpinisme,
elle ne présente presque aucun risque, mais pour le randonneur moyen, elle est en fait relativement dangereuse. Si la
montée finale du Pain de Sucre ou celle de la Sétaz des Prés
vous ont fait peur, cette randonnée n'est vraiment pas faite pour vous. Quoi qu'il en soit, elle permet de vivre quelque chose
de vraiment différent de ce qu'offre les randonnées "classiques" et fait partie de ces randonnées qui vous laissent des souvenirs
forts.
La randonnée ne fait qu'environ 14 km, mais compte tenu de sa diffuiculté, il faut presque 6 heures pour les parcourir.
C'est pourquoi il est préférable de se garer en haut du Colomban Noir pour ne pas trop ralonger en venant depuis Bonnenuit
par la Combe de Mortavieille, ou même depuis Valloire. Gardons des forces pour le sommet !
Dès le début (au Colomban Noir) on peut admirer notre but : le Pic des 3 Evêchés. Une fois dans le Vallon du Fond, le vallon au pied
du Pic des 3 Evêchés, il va falloir se diriger droit vers le sommet, puis au moment où le pente commencera à devenir vraiment
raide, aller légèrement sur la droite pour rejoindre le col à 3000 mètres d'altitude (pas le Col de la Charrat, plus haut).
On finira en escaladant la ligne de crête.
Le Pic des 3 Evêchés, vu depuis la piste qui redescend du Camp des Rochilles.Le Pic des 3 Evêchés depuis le haut du Colomban Noir. Sur la gauche on voit
le Pic Blanc du Galibier.Le chemin à suivre pour arriver au sommet.
Itinéraire à suivre
La trace GPS part d'un peu plus haut que le Colomban Noir, car ce jour-ci il n'y avait plus de place pour se garer à cet
endroit ... Pour descendre le Colomban Noir, deux options existent : le sentier et la piste. Les deux prennent à peu près
le même temps et la même distance. Le sentier est assez difficile à voir si on ne le connaît pas : il part sur la gauche
de la piste dès le début (on le voit bien sur la carte du haut de la page). Pendant la descente, on a un très beau point
de vue sur les gypsières et le Col du Galibier.
Les gypsières.Le Col du Galibier, sous les belles couleurs de Septembre.
Une fois en bas du Colomban Noir, on traverse le Torrent de la Fontaine Lombarde et on contourne une petite butte par
la droite avant d'arriver au Plan Nicolas. On est alors au pied du Vallon du Fond qu'il va falloir remonter, jusqu'au sommet
du Pic des 3 Evêchés. Mais pour l'instant il faut attendre un peu avant de se diriger vers notre but, on ne va remonter
le vallon qu'après avoir traversé le Torrent de la Lauzette, un peu plus loin.
Le Pic des 3 Evêchés vu depuis le Plan Nicolas.De l'autre côté, la Haute Paré et la Combe de Mortavieille.
Quelques minutes de marche plus tard, on arrive à la traversée du Torrent de la Lauzette. En fonction de l'avancée de la
fonte des neiges, cette traversée s'effectue plus ou moins facilement.
En Septembre, aucun problème.En Juillet, il faut retirer ses chaussures ! (Photo prise dans l'autre sens.)
On peut maintenant prendre la direction du Vallon du Fond en contournant les roches par la droite.
A partir d'ici, il n'y a plus de chemin (par moments, on croit en apercevoir un, puis il disparaît quelques mètres plus loin).
Cette absence de chemin n'est pas trop gênante, puisque pour l'instant il suffit de viser droit sur le sommet.
En se retournant, on peut voir le Plan Nicolas (sur la gauche), le Colomban Noir et au fond,
le Grand Galibier.
En continuant d'avancer, on arrive sur une étrange pierre, qui ressemble à une pierre tombale "artisanale"
(mais qui n'en est - espérons-le - probablement pas une). Elle porte l'inscription "Carlon Maurice BE 1901".
Peut-être est-ce son ascension du Pic des 3 Evêchés qui l'a tué ? Non, non, tout va bien se passer,
ne nous inquiétons pas (trop ...).
La fameuse pierre. Vu qu'il n'y a pas vraiment de chemin, peut-être que vous ne
la verrez pas ...
On reprend notre route vers le sommet. La verdure disparaît peu à peu pour laisser place à un monde minéral.
En s'approchant du fond du Vallon du Fond.Un peu avant que la pente ne se raidisse, l'herbe disparaît totalement.
On marche alors jusqu'au pied de la paroi rochause de droite, que l'on va contourner par la gauche.
On va passer sur la gauche de la paroi rocheuse du premier plan à droite.Au pied de la paroi rocheuse, si la neige à fondu, on distingue vaguement un chemin dans les pierres
(on le voit un peu sur la droite de la photo).
Ce sentier va nous mener à la crête aux alentours de 3000 mètres d'altitude.
Un petit aperçu de la vue qui nous attend au sommet. On voit
le Grand Galibier à droite, le Mont Thablor au fond (sombre),
la Roche Olvéra à gauche et les Pointes d'Orient
juste au-dessus.Arrivée sur la crête. Ca tire dans les jambes ! Au fond, on voit le Pointe des Lauzettes (3053 m).Vue sur le sommet après avoir rejoint la crête.Zoom sur le sommet après avoir rejoint la crête. On distingue la croix sommitale.Vue sur la vallée en direction de la Grave depuis la crête.
Une fois sur la crête, il va y avoir trois étapes : une montée sur un sol bien pratiquable, un replat bien pratiquable lui
aussi et enfin, la dernière montée, plus délicate. Au pied de cette dernière, nous avons laissé nos bâtons de marche (bien calés
par des pierres à cause du vent), qui auraient plus été une gêne qu'autre chose.
A partir de là c'est au feeling. La prudence est de mise !Pendant que l'on escalade cette dernière crête, on a dans le dos une très belle vue sur la vallée du Goléon
et les Aiguilles d'Arves.
Il faut avancer (ou plutôt monter) prudemment et ne pas hésiter à faire demi-tour pour trouver un meilleur chemin.
Attention à la chute ! On est arrivé par la vallée de droite et on a rejoint la crête juste à gauche
des deux petites plaques de neige.Plus que quelques mètres !
Ca y est, on y est ! Une (habituelle) série de photos pour décrire la vue vaudra mieux qu'un long discours.
Les photos sont prises en tournant vers la gauche.
Après une bonne pause au sommet pour profiter du paysage et pour "rentabiliser" cette difficile ascension,
il faut attaquer la dernière difficulté : la redescente du sommet. Nous avons choisi de faire les premiers mètres de
cette redescente en direction de la crête qui part vers l'Est. Nous avons ensuite regagné la crête qui part vers
le Nord (celle d'où l'on est arrivé) quand la pente était moins dangereuse. Etait-ce le meilleur choix ? Aucune idée ...
En tout cas nous sommes rentrés entiers.
Une fois de retour sur la crête Nord, au pied de la montée finale, nous avons récupéré nos bâtons de marche.
Un chance, personne n'est venu nous les voler entre temps ! On continue donc la descente par la crête, jusqu'au point
où on l'a rejoint (vers 3000 mètres d'altitude).
Petit coup d'oeil en arrière sur le sommet lors de la redescente.Zoom sur le sommet et la croix sommitale.
On continue ensuite vers le fond de la vallée par le sentier de la montée s'il est visible, par la neige sinon.
Dernier coup d'oeil sur les Aiguilles d'Arves et le Lac du Goléon avant de replonger dans
le Vallon du Fond.Le chemin qui redescend du col à 3000 mètres d'altitude.
Il suffit ensuite de rejoindre le chemin du fond de la vallée, vers le Plan Nicolas, là où on l'a quitté.
La Roche Olvéra au Soleil lors de la descente.Presque de retour au Plan Nicolas, on traverse des hautes herbes.
On rejoint la piste là où on l'a quittée et on retraverse le Torrent de la Lauzette.
Retraversée du Torrent de la Lauzette.
La piste va finalement nous remonter au sommet du Colomban Noir. Plus que 250 mètres de dénivelé et les efforts
seront finis ! (Et oui, c'est l'une des seules randonnées qui finit pas un si gros effort physique.)
Le bas des gypsières, avant la montée finale.La montée finale du Colomban Noir.Durant la montée finale, un bruit sourd nous fait nous retourner. Un orage éclate sur
l'Aiguille d'Argentière.
C'est la fin de cette randonnée haute en émotions. Même si elle n'était pas très longue en distance, la lente progression
vers le sommet en fait une longue randonnée en ce qui concerne la durée. Les deux points clés à retenir de cette sortie sont
le magnifique paysage au sommet et la grande prudence dont il faut faire preuve sur la crête. Comme je l'ai déjà évoqué au début,
c'est une des randonnées qui m'a laissé les souvenirs les plus forts.
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