Italien jusqu'en 1947, le Mont Chaberton cache les ruines d'un ancien fort militaire à son sommet.
A 3131 mètres d'altitude, ce dernier était si haut qu'il était surnommé "le Cuirassé des Nuages".
Première approche
L'itinéraire commence à la sortie de Montgenèvre, en direction de Clavière. On remontera le Vallon des Baisses
en rive droite du Rio Secco, jusqu'au lieu-dit des Sept Fontaines. On montera alors au Col du Chaberton, pour
ensuite atteindre le sommet par le versant Nord-Ouest. Après une petite visite des ruines du Fort du
Chaberton, on redescendra par le même itinéraire jusqu'à la bergerie qui est juste en dessous du lieu-dit des
Sept Fontaines. On rentrera alors par la rive gauche du Rio Secco, pour ne pas prendre le même chemin qu'à
l'aller.
Itinéraire à suivre
L'itinéraire commence au parking du lieu-dit du Collet, à la sortie de Montgenèvre en direction de Clavière.
Ce petit parking se trouve dans un tournant de la route qui va au Village du Soleil.
Après quelques dizaines de mètres en direction du Village du Soleil, on prend la piste qui quitte la route
sur la gauche, indiquée par de nombreux panneaux de randonnées. On remonte ainsi la partie basse du Vallon
des Baisses, en rive droite du Rio Secco. On passe une première bifurcation en continuant sur le chemin de
droite, celui de gauche montant au Mont Quitaine. Plus loin, il faut soit prendre le premier gros sentier
qui quitte la piste sur la gauche, soit attendre que la piste monte sur la gauche et laisser une piste moins
marquée qui part tout droit. On arrive ainsi en surplomb d'une bergerie, sous le replat du Vallon des Baisses.
Après avoir passé la bergerie, on monte donc le ressaut qui conduit vers un replat du Vallon des Baisses.
Le chemin revient alors sur la piste, puis la quitte à nouveau, pour traverser à gué le Rio Secco (le torrent
porte bien son nom : il se tarie très tôt dans la saison). On se rapproche alors des contreforts du
Chaberton, avant que le chemin ne commence à monter en direction du Col du Chaberton. Très rapidement,
on arrive à une ruine qui se situe au lieu-dit des Sept Fontaines.
Depuis que le chemin a quitté le fond de la vallée pour commencer à monter vers le Col du Chaberton, la pente
en devenue beaucoup plus forte. Celle-ci sera ainsi jusqu'au sommet, environ 900 mètres plus haut. Le Col
du Chaberton est environ à la moitié de cette ascension en termes de dénivelé. Pour le rejoindre, il suffit
de suivre l'unique chemin, qui est très varié techniquement (passages où il faut s'aider des mains (mais sans
danger), passages où le chemin est bien tracé et bien dégagé, et enfin, passages qui ressemblent à des
pierriers).
Une fois au Col du Chaberton, on a une superbe vue sur le sommet et la pente qu'il nous reste à gravir.
Depuis le Col du Chaberton, lorsque l'on fait face au Chaberton, on a l'Italie sur notre gauche.
Pendant que l'on monte au sommet du Chaberton, on rencontre beaucoup de vestiges militaires, comme des
blockhaus, un genre de guérite, des barrières en fils barbelés, ...
En continuant de monter le versant Nord-Ouest, vers 3000 m, on arrive sur une arête qui nous sépare d'une
combe orientée Nord-Est dans laquelle se trouve les ruines des bâtiments d'intendance du Fort du Chaberton.
Après ces ruines, on continue de monter la face Nord-Ouest pour arriver juste sous le sommet. Deux options
sont alors possibles : aller au fort ou aller au sommet. On va commencer par aller au fort, en prenant le
chemin qui reste à la même altitude en traversant sous le sommet.
Le chemin passe juste au bord du vide, mais il est très large. En bas, on peut voir les ruines des bâtiments
d'intendance près desquelles on est passé quelques minute avant.
Ensuite, on arrive en quelques secondes au Fort du Chaberton.
La construction du Fort du Chaberton a débutée en 1898, lorsque le Mont Chaberton était encore italien.
Il fut achevé en 1910, après d'énormes travaux, comme par exemple l'abaissement de 6 mètres du sommet du
Chaberton. Le fort était si haut qu'il fut surnommé le Cuirassé des Nuages. Il ne servi qu'en 1940, lors de la
2° Guerre Mondiale. Sa situation inquiétait beaucoup la vallée de Briançon. Ainsi, le 20 Juin 1940, dès qu'il
commença à faire feu sur des ouvrages militaires français, tout fut mis en œuvre pour le neutraliser. Sa
situation très particulière faisait qu'aucune table de tir n'était adaptée pour l'atteindre depuis la vallée.
Six des huit tourelles furent finalement neutralisées en une après-midi (le 21 Juin 1940). Trois jours plus
tard, le 24 Juin 1940, l'armistice fut signée entre la France et l'Italie. Le fort n'aura donc finalement
que très peu servi. (Je vous ai fait là un bref résumé, si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à
rechercher par vous-mêmes).
Aujourd'hui, les ruines du fort se visitent, même si elles ne sont pas sécurisées. Pensez à prendre une
lampe frontale. Les galeries sont immenses et si vous voulez tout voir, il faudra y passer plusieurs heures.
Certains tunnels sont aujourd'hui presque oubliés et leur accès est très compliqué.
Après la visite du fort, on monte au sommet. On peut soit revenir au début du chemin à flanc de falaise et
prendre l'autre chemin qui monte au sommet, soit grimper quelques murs du fort et arriver directement
au sommet.
Le sommet est une immense zone plate, comme une grande terrasse panoramique. Des tables d'orientation
indiques quasiment tous les sommets visibles. Elles sont vraiment très complètes.
Comme d'habitude depuis un sommet, un petit tour d'horizon photographique s'impose (de la gauche vers la
droite). Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir
entourée sur la photo correspondante.
Après une longue pause au sommet, qui est très reposant quand on y est seul (pour cela il faut plutôt venir
en fin d'après-midi), il faut retourner à Montgenèvre. Pour cela, on commence par redescendre au
Col du Chaberton.
Une fois de retour au Col du Chaberton, on redescend dans le Vallon des Baisses, on retraverse le Rio Secco,
puis on revient au carrefour qui est en surplomb de la petite bergerie.
De retour au carrefour qui surplombe la bergerie, plutôt que de rentrer par le même chemin qu'à l'aller,
on tourne à gauche pour rejoindre la bergerie et traverser une nouvelle fois le Rio Secco.
Une fois à la bergerie, en descendant le long du Rio Secco, on trouve rapidement un passage à gué qui permet
de traverser. On continue alors sur le chemin en rive gauche du Rio Secco.
On descend alors en rive gauche du Rio Secco, par un petit sentier qui serpente entre les pins.
Vers 1883 mètres d'altitude, une passerelle non indiquée sur les cartes IGN permet de traverser une fois
encore le Rio Secco. On arrive alors à un passage à flanc de falaise, dont les aménagements ont bien
souffert du temps.
On arrive ensuite très rapidement à un genre de grosse herse en travers du lit du Rio Secco, qui sert
probablement à protéger la ville de Clavière des crues éclairs dues aux orages. A ce niveau, j'ai
re-re-re-[...]-re-traversé le Rio Secco, mais ce n'était pas la peine. En restant en rive droite, une belle
piste apparaît juste derrière la butte qui tient la herse, mais elle n'est pas indiquée sur les cartes IGN.
Comme j'ai traversé, il a fallu que je retraverse au niveau des premières constructions le long du Rio Secco,
vers 1800 mètres d'altitude, pour prendre la piste qui monte sur la droite et qui retourne à Montgenèvre.
La piste remonte vers Montgenèvre en passant au Village du Soleil, tout en faisant un bref passage d'environ
130 mètres en Italie.
Une fois au Village du Soleil, on rejoint la route et le parking du départ se trouve alors environ
350 mètres plus loin.
Et voilà, cette superbe randonnée se finit déjà. La première partie, pour rejoindre le sommet, est assez
physique, puisque c'est une montée sèche de presque 1300 mètres de dénivelé. Mais la récompense est à la
hauteur de l'effort fourni : les ruines du Fort du Chaberton et la vue panoramique depuis le sommet en
valent vraiment la peine.