Plus haute que le Grand Galibier d'un petit mètre, l'Aiguille de l'Epaisseur
est un véritable balcon sur les Aiguilles d'Arves. Son sommet se gravit au terme d'une longue montée très physique.
Première approche
Au départ de Bonnenuit, on va d'abord rejoindre le Refuge des Aiguilles d'Arves avant d'entamer la longue, difficile et
interminable montée vers le sommet. On redescendra ensuite par le même itinéraire.
La dernière fois que j'ai réalisé cette randonnée, j'étais seul et j'ai donc marché plutôt vite. Les 4h25 indiquées
peuvent facilement être multipliées par 1,5 si l'on marche normalement.
L'Aiguille de l'Epaisseur vue lors de la montée au Refuge des Aiguilles d'Arves.
Itinéraire à suivre
La randonnée commence au parking des Aiguilles d'Arves, juste sous l'aérodrome de Bonnenuit. En haut de ce parking, on traverse
le Ruisseau de Bonnenuit à gué, puis une passerelle permet de franchir la Valloirette. On arrive ensuite à une deuxième passerelle
qui enjambe le Torrent des Aiguilles.
Le gué du Ruisseau de Bonnenuit.La passerelle du Torrent des Aiguilles.
Juste après avoir passé le Torrent des Aiguilles, on tourne sur la gauche et on commence une courte montée en direction du
Hameau des Aiguilles.
Arrivée au Hameau des Aiguilles.
Après avoir passé le hameau, on continue de monter encore un peu avant que le chemin n'aille vers le fond de la vallée,
en restant à peu près à la même altitude. On a alors une très belle vue sur les Aiguilles d'Arves et sur l'Aiguille de l'Epaisseur,
notre destination.
Vue sur deux des Aiguilles d'Arves et sur l'Aiguille de l'Epaisseur après avoir passé le Hameau des Aiguilles.Après avoir passé le Hameau des Aiguilles, en se tournant vers la gauche on a également un beau point de vue sur
la Haute Paré (à gauche de l'image).
La progression vers le fond de la vallée s'effectue sans difficulté. On passe alors dans un ancien hameau en ruine puis à un chalet
au lieu-dit du Commandraut.
Le chalet du Commandraut. Au-dessus, impossible de manquer l'Aiguille de l'Epaisseur.
On redescend ensuite à un replat que j'ai pour coutume d'appeler "le replat des vaches", mais cette fois, pas la moindre vache.
On le traverse et on accède alors rapidement au Refuge des Aiguilles d'Arves par le lieu-dit du Mauvais Pas.
Le fameux "replat des vaches", sans vache.Le Mauvais Pas.Arrivée au Refuge des Aiguilles d'Arves.
Une fois au refuge, on quitte le chemin principal pour prendre celui qui part sur la droite juste après la terrasse
du refuge. Un panneau indique la direction à suivre.
Le panneau qui indique le chemin au niveau du refuge.
On attaque alors la longue et difficile montée de presque 1000 mètres de dénivelé vers le sommet. Durant les
3 km qui suivent, on ne croisera rien, notre seule compagnie sera cette côte qui nous semblera infinie
(et la superbe vue sur les Aiguilles d'Arves, fort heureusement ...).
Au départ le chemin est très bien marqué.
Pendant que l'on monte, on voit l'antécime de notre sommet au loin, qui semble ne jamais se rapprocher ...
Tout au fond, l'antécime, une cinquantaine de mètres en contrebas du vrai sommet.
Quand l'environnement se fait de plus en plus rocailleux, les Aiguilles d'Arves se montrent alors pour égailler la vue.
A mesure que l'on monte, le chemin est de moins en moins marqué, par moments il se perd même un peu.
Mais pas de crainte, dans le doute il suffit de ... monter !
Plus on s'approche du sommet, plus l'environnement est minéral.
On arrive enfin à l'antécime et heureusement, le sommet est juste derrière, tout proche.
Arrivée à l'antécime.Le véritable sommet, vu depuis l'antécime.
Après quelques minutes à se frayer un chemin entre les gros blocs de pierre, on arrive au sommet.
Arrivée au sommet.Le cairn sommital.
L'Aiguille de l'Epaisseur étant l'un des sommets les plus élevés de Valloire avec ses 3230 mètres d'altitude
(derrière les Aiguilles d'Arves, 3514 m, 3513 m et 3364 m et
l'Aiguille d'Argentière, 3237 m), une fois en haut,
on a une superbe vue sur toutes les montagnes qui nous entourent. Un habituel tour d'horizon photographique
va nous les présenter.
Après avoir repris des forces, on se lance dans la longue redescente, qui est beaucoup moins physique que la montée
puisque cette fois on ne fait que descendre. On regagne donc la trace en direction de l'antécime puis on continue sur le
chemin de mieux en mieux marqué à meusure que l'on redescend. On revient ainsi au Refuge des Aiguilles d'Arves.
La trace qui redescend vers l'antécime.Retour à l'antécime.Le chemin serpente dans un environnement rocheux quand on se trouve encore proche du sommet.En revenant vers le refuge, la verdure est beaucoup plus présente.
Lors de mon dernier passage, vers le milieu de la descente, au pas de course et perdu dans mes pensées je
n'ai pas vu que je fonçais droit sur un tétras lyre. Il s'est envolé et je n'ai malheureusement pas eu le
temps de le prendre en photo. C'est l'unique fois de ma vie où j'ai pu en voir un.
Après être revenu au Refuge des Aiguilles d'Arves, la fin de la randonnée est simple :
il suffit de suivre le chemin jusqu'au parking.
Retour au Mauvais Pas. En haut au centre, on voit
la Pointe des Ratissières.Une partie des très nombreuses ruines au Commandraut.
Pendant que l'on va vers le Hameau des Aiguilles, on se dirige droit sur le massif de la Sétaz.
J'ai finalement traversé un troupeau de vaches juste au-dessus du Hameau des Aiguilles, à défaut de les avoir vues
comme d'habitude au "replat des vaches".
Traversée d'un troupeau de vaches.Retour au Hameau des Aiguilles.
Après avoir rejoint le Hameau des Aiguilles, il ne reste alors plus qu'à revenir au parking par la courte "descente finale"
puis en traversant les passerelles et le gué.
La forêt en bas de la descente, sous le Hameau des Aiguilles.La passerelle de la Valloirette et le gué du Ruisseau de Bonnenuit.
Ainsi se termine cette randonnée, probablement celle qui comporte la montée la plus physique de toutes celles que je peux
proposer sur ce site. En effet, il est très rare de monter presque 1000 mètres de dénivelé d'un coup, sans interruption de pente
ni point remarquable. Les paysages ne sont pas aussi variés que sur d'autres itinéraires où l'on parcourt
plusieurs vallées ou différents versants d'une montagne. Ici, on reste dans la même vallée, toujours sur le même versant,
en partant de tout en bas pour arriver tout en haut. C'est ce qui fait de ce sommet un sommet qui se mérite, un sommet depuis lequel on
bénéficie de l'une des plus belles vues sur les Aiguilles d'Arves.