Le Mont Blanc
Le Mont Blanc. Ce nom résonne comme un mythe pour la plupart des gens. Pourtant, pour un alpiniste ayant acquis de bonnes bases, ce sommet n'a rien d'inaccessible. D'une façon bien moins héroïque que Paccard et Balmat en 1786, partons nous aussi à la conquête de ce sommet majestueux.
Mise en garde
Etant donné le caractère "spécial" du sommet dont il est question dans cette page, je commence par une petite mise en garde. Je décris ici l'itinéraire de la voie normale du Goûter. Techniquement, c'est l'itinéraire le plus facile pour accéder au sommet, et c'est pour cette raison que c'est également le plus fréquenté. Mais l'itinéraire n'en reste pas moins une course d'alpinisme cotée PD (peu difficile). Tout le monde ne cesse de le répéter : ce n'est pas une randonnée, pourtant encore beaucoup trop de gens s'y engagent sans avoir le niveau technique ou sans avoir conscience de ce qu'ils s'apprêtent à faire. Commencer l'alpinisme par le Mont Blanc est (selon moi) une très mauvaise idée, mais je ne pense pas que "les vrais alpinistes" s'y prennent ainsi. S'attaquer directement au Mont Blanc est typique de cette catégorie de personnes qui n'ont jamais vu de crampons avant le Mont Blanc et n'en reverront jamais après. "Faire le Mont Blanc" fait juste partie de leur liste des choses à faire avant de mourir, entre "sauter à l'élastique" et "conduire une Ferrari". Le principal plaisir qu'ils tireront de cette ascension ne sera pas celui de s'être levé tôt pour se dépasser, dans le froid et dans la nuit, à plus de 4000 mètres d'altitude, pour avoir la satisfaction purement personnelle de se dire "je l'ai fait". Non, pour eux, le plaisir viendra de l'admiration qu'ils verront naître dans les yeux de leurs collègues qui n'ont jamais mis le pied à la montagne, lorsqu'ils feront le récit de leur ascension autour de la machine à café. Le Mont Blanc ne leur sera finalement qu'un moyen parmi tant d'autres de se faire remarquer, de "briller en société". Ils omettront par contre soigneusement de raconter comment leur guide a dû leur mettre leurs crampons comme l'on fait les lacets d'un enfant, ou comment ils auront gracieusement passé les arêtes à quatre pattes. La voie normale du Mont Blanc, qui est relativement facile pour un alpiniste confirmé, ne doit pas être entreprise par n'importe qui : il faut savoir attendre d'être prêt.
C'est à cause de toute cette folie que le sommet peut véhiculer une mauvaise image dans le milieu de l'alpinisme. "Mont Blanc" est presque devenu un label qu'il faut s'approprier à tout prix : il n'y a qu'à voir comment les dossards des sous-courses de l'UTMB s'arrachent, alors que pour une écrasante majorité des trails en montagne, des dossards sont encore disponibles le jour du départ. Le problème est d'ailleurs le même, une trop grande partie des coureurs font leur tout premier trail sur ces courses. Revenons-en à l'alpinisme : pour un "vrai alpiniste" (j'explique un peu plus loin ce que j'entends par "vrai alpiniste"), il est impossible de nier que le Mont Blanc est un sommet particulier et qu'un jour ou l'autre il faudra s'y frotter. Cependant, en voyant toutes les polémiques à propos de ce sommet, comment ne pas se sentir coupable de vouloir y monter soi aussi ? Cette question m'a beaucoup tracassé, mais je pense finalement avoir trouvé une réponse qui me satisfaisait et j'ai ainsi pu me lancer.
Comment donc savoir si l'on "mérite" de gravir le Mont Blanc ou non ? (Cette formulation est très maladroite, je l'admets !) Au départ, difficile de ne pas essayer d'obtenir des réponses rapides et simples : "untel l'a fait et j'ai plus d'expérience en montagne que lui, donc pourquoi pas moi ?". Mais dans le fond, il est difficile de se satisfaire de cette réponse ... Si untel fait partie de ces touristes consommateurs de Mont Blanc, comment être sûr de ne pas en être un soi aussi ? Etre moins pire que mal ne garantie pas d'être bien. J'avais cette impression que, pour que le Mont Blanc reste beau, il devait n'être abordé que par de "vrais alpinistes" (comme cela se passe pour tous les autres sommets dont ne nom ne fait pas rêver les citadins pantouflards : difficile de rouler des mécaniques à la machine à café en disant que l'on a gravi le Pic de la Moulinière ou le Pic du Thabor ...). Mais alors, qu'est-ce qu'un "vrai alpiniste" ? Comment entrer dans ce cercle très fermé ?
Faut-il avoir un niveau de folie et s'appeler Reinhold Messner, Ueli Steck ou Edward Whymper ? Une fois de plus c'est une réponse trop facile qui n'en est pas une. Etre un vrai alpiniste nécessiterai d'être un bon alpiniste ... Ca n'a pas de sens. Comme si pour prendre rendez-vous chez un médecin, il fallait impérativement être déjà client chez ce dernier. Non ça n'a vraiment ... Ah oups ! Très mauvais exemple ! :P Mais alors, qu'est-ce donc qu'un vrai alpiniste ? Je cherchais une vrai réponse, pas un simple dédouanement qui me permettrait de me faire croire à moi-même que "le problème c'est les autres, moi je suis différent" et allez hop c'est parti, on grimpe !
A force d'y penser, les réponses ont fini par arriver petit à petit. Un vrai alpiniste aime la montagne "pour la montagne" et non pour ce qu'elle peut lui apporter pour sa gloire personnelle. Il ne se dit pas "vivement la fin de cette merde que je puisse aller raconter comment j'ai été héroïque". C'est lorsqu'il vit sa course que le vrai alpiniste prend du plaisir. C'est le fait d'être à la montagne qui le satisfait, et c'est pour cette raison que le "vrai alpiniste" la respecte. Plutôt que de râler en voyant un papier de gâteau par terre, sans pour autant le ramasser, le "vrai alpiniste", lui, va se baisser silencieusement pour le glisser dans sa poche.
Après ce premier élément de réponse, la suite est venue naturellement. Si un vrai alpiniste n'est pas nécessairement techniquement très bon, il doit par contre savoir où se situent ses limites. S'engager dans une course dans laquelle on risque de nuire à la sécurité de la cordée est, dans le meilleur des cas, une belle démonstration d'égoïsme ...
Après réflexion, je ne pensais pas être l'un de ces "consommateurs de Mont Blanc", la montagne étant une véritable passion pour moi. Pour ce qui était du niveau technique requis, la lecture des multiples topos que l'on trouve un peu partout sur Internet ne m'avait rien révélé qui me semblait insurmontable.
Il me semblait donc que, d'après des critères objectifs, je pouvais faire le Mont Blanc sans que l'on pense de moi "Non mais il n'a rien à faire ici ce gland !". Mais pour une première, le statut de ce sommet mythique m'impressionnant, je ne voulais pas m'y aventurer en autonomie. J'ai donc refait appel à Jonathan, puisqu'il avait su mieux que moi ce dont j'étais capable à la Barre des Ecrins. Je diminuais ainsi au maximum mes chances d'être le prochain gros titre "Encore un alpiniste victime de son inexpérience au Mont Blanc".
Après cette longue réflexion philosophique sur si oui ou non on "peut" faire le Mont Blanc, je me dois également de parler un peu de Couloir du Goûter. La réputation du "Couloir de la Mort" n'est plus à faire, mais cette page serait incomplète si je n'en parlais pas. J'ai pu constater que sa dangerosité n'était pas une légende. Nous y sommes passés les 7 et 8 Juillet 2017, le couloir était déjà sec et donc forcément, plus rien ne retenait les pierres. A l'aller, comme au retour, il faut bien observer le couloir avant de s'y engager, et attendre que les chutes de pierres cessent. A l'aller seuls quelques petites pierres tombaient. Au retour, durant toute la descente le couloir a été plutôt tranquille, mais juste avant la traversée, des énormes rocher se sont mis à tomber. Il a fallu bien observer et attendre avant de passer.
Dernière précision, le Mont Blanc est souvent présenté comme le plus haut sommet d'Europe, mais c'est faux. Ce titre revient au Mont Elbrouz (5642 m), dans le Caucase, en Russie. Bon allez, trêve de bavardages, c'est parti !
Première approche
Au départ de Saint-Gervais-les-Bains, on va commencer en douceur en prenant le Tramway du Mont Blanc jusqu'à son terminus, au Nid d'Aigle (2372 m). On attaquera alors la montée sous les Rognes, jusqu'à la Baraque Forestière des Rognes, avant de monter au Glacier de Tête Rousse par une arête qui met dans l'ambiance. On se trouvera alors au pied du Couloir du Goûter, qu'il faudra traverser avec grande précaution, avant de remonter le long de ce dernier en direction de l'ancien Refuge du Goûter. Il ne restera alors plus que quelques minutes de marche pour atteindre le nouveau Refuge du Goûter, point final du premier jour d'ascension. Après une bonne grosse nuit de sommeil (haha !) et un réveil à 1h30 du matin, on se lancera à l'assaut du sommet par la voie normale : Dôme du Goûter, Col du Dôme, Observatoire et Refuge Vallot, Arête des Bosses et enfin, sommet du Mont Blanc ! Le retour s'effectuera par le même itinéraire, mais on redescendra d'une traite à Saint-Gervais.
Le Mont Blanc, vu depuis le Dôme du Goûter.
Le Mont Blanc, vu lors d'un vol Paris - Milan, en Avril 2017. Le géant voulait sans doute faire monter la pression en se montrant de façon inattendue par le hublot !
Itinéraire à suivre
Bon et bien cette fois on y est, c'est le grand jour ! Tous les alpiniste y sont passés ou y passeront une jour, aujourd'hui, c'est mon tour ! Rendez-vous est pris avec Jonathan à la gare de Saint-Gervais. Pour passer le Couloir du Goûter le plus tôt possible, quand la chaleur du jour n'a pas encore fait fondre le peu de maintien qui subsiste, il faut prendre le premier train, celui de 7h20. En partant de Valloire, il a donc fallu se lever à 4h00 ... Avec le lever du lendemain à 1h30, ça promettait d'être sympathique ! En arrivant sur place, j'apprendrai finalement que Jonathan est venu de Gap et qu'il s'est levé à 2h30. Dur dur la vie de guide !
La gare du Tramway du Mont Blanc, à Saint-Gervais.
On monte donc dans le Tramway du Mont Blanc, avec son gros sac, plein de tout le matériel d'alpinisme nécessaire (piolet, crampons, ... je ne vais pas refaire la liste complète). Le petit train monte tout doucement (vraiment touuuuuuuut doucement) vers le Nid d'Aigle, en faisant de nombreux arrêts. Juste avant d'arriver à la gare du Col de Voza, on a une superbe vue sur le Mont Blanc.
Dans l'ordre de lecture : l'une des anciennes locomotives à vapeur du Tramway du Mont Blanc exposée à la gare de Saint-Gervais, le train actuel arrivant en gare de Saint-Gervais, l'intérieur du train actuel et un ancien train exposé au Col de Voza.
Vue sur le Mont Blanc, avant d'arriver au Col de Voza.
Vue sur le sillon creusé par le Glacier de Bionnassay, un peu avant la gare du Col de Mont Lachat.
Fin de la montée au Nid d'Aigle. La voie est vraiment à flanc de montagne.
Arrivée à la gare du Nid d'Aigle, terminus du Tramway du Mont Blanc.
Le premier train ne dépose pratiquement que des alpinistes au Nid d'Aigle. Pour le début de l'itinéraire, il suffit donc de suivre le flot, en se dirigeant vers le Refuge du Nid d'Aigle, puis en bifurquant assez rapidement sur la gauche pour prendre le chemin qui monte, juste en dessous des Rognes.
Le chemin qui part du Nid d'Aigle. Jonathan ouvre la route !
Le chemin en direction du Refuge du Nid d'Aigle, juste avant de bifurquer sur la gauche.
Le chemin qui monte sous les Rognes (la ligne de crête sur la gauche).
Après environ 400 mètres de dénivelé, on arrive à un replat où se trouve la Baraque Forestière des Rognes (pas la peine de chercher la forêt, elle se nomme comme ça, c'est tout !). Au niveau de ce replat, le sentier tourne vers la droite pour aller rejoindre l'arête qui mène au Glacier de Tête Rousse. Dans ce secteur on croise beaucoup de bouquetins.
Arrivée à la Baraque Forestière des Rognes.
Le replat au niveau de la Baraque Forestière des Rognes. En haut, au centre, on devine le Refuge du Goûter (la petite boule sur l'arête dans le ciel). Sur la droite, à gauche de la langue de neige qui descend, on voit l'arête par laquelle on va monter au Glacier de Tête Rousse.
Des bouquetins, présents en nombre près de la Baraque Forestière des Rognes.
C'est également à ce niveau que l'on commence à avoir une belle vue sur les montagnes qui nous entourent. Etant donné qu'il y avait un petit nuage juste sur le sommet, il n'y aura pas de tour d'horizon photographique depuis le sommet et je vais donc présenter ce que l'on voit maintenant. Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée sur la photo correspondante.
La Chaîne des Aravis est visible tout entière. De gauche à droite, on a le Mont Charvin (2409 m), la Tournette (2351 m, dans le Massif des Bornes, qui dépasse de la crête des Aravis), le Col des Aravis, la Roche Perfia (2499 m), le Tardevant (2501 m) et la Pointe Percée (2750 m, point culminant du Massif des Aravis). Cette photo a en fait été prise en partant du Nid d'Aigle (on voit la gare en bas à droite), mais la vue sur les Aravis ne change pas.
De gauche à droite, on a la Tête à l'Ane (2804 m), la Pointe d'Anterne (2733 m), le Mont Buet (3096 m), le Grand Mont Ruan (3044 m), la Haute Cime des Dents du Midi (3257 m, point culminant du Massif du Giffre), la Tour Salière (3220 m), l'Aiguille du Belvédère (2965 m, point culminant du Massif des Aiguilles Rouges).
Quelques zooms sur les sommets des photos précédentes. Sur la ligne du haut, on a : à gauche le Mont Charvin, au centre la Tête à l'Ane et la Pointe d'Anterne (2733 m) et à droite la Tournette qui dépasse derrière les Aravis. Sur la ligne du milieu, on a le Col des Aravis à gauche et la Pointe Percée à droite. En bas, on a le Mont Buet, le Grand Mont Ruan, la Haute Cime des Dents du Midi, la Tour Salière, l'Aiguille du Belvédère.
Après cet échantillon de vue qui sera amélioré lors d'une prochaine ascension du Mont Blanc, on reprend notre ascension vers le Glacier de Tête Rousse. Le chemin serpente sur l'arête et se fait de plus en plus aérien à mesure que l'on monte (sans être vraiment impressionnant non plus).
Le montée de l'arête vers le Glacier de Tête Rousse. On voit que l'on monte plutôt à flanc de falaise à cet endroit.
En montant au Glacier de Tête Rousse, Chamonix apparaît doucement au fond de la vallée.
Une croix que l'on voit pendant la montée vers le Glacier de Tête Rousse.
Arrivée en haut de l'arête de Tête Rousse.
Une fois que l'on a remonté l'arête, on arrive sur le Glacier de Tête Rousse. De l'autre côté de ce dernier se trouve le Refuge de Tête Rousse, vers lequel on va se diriger avant de tourner vers la gauche pour traverser le camp de base de Tête Rousse. On arrive ainsi au pied de la difficulté du jour : le Couloir du Goûter.
Le Glacier de Tête Rousse, avec le Refuge de Tête Rousse sur la droite. Au fond, on voit l'Aiguille de Bionnassay (4052 m).
Traversée du camp de base de Tête Rousse.
Arrivée au pied du Couloir du Goûter (le couloir au centre de la photo, dans lequel il reste encore pas mal de plaques de neige). En haut on voit bien le Refuge du Goûter sur l'arête.
Zoom sur le Refuge du Goûter.
Depuis le camp de base de Tête Rousse, on remonte une courte pente en neige puis on arrive au "passage pas cool" de l'itinéraire : la traversée du Couloir du Goûter. Globalement, on reste à l'abri, derrière l'arête qui délimite le début du couloir, en observation. Quand les pierres ne tombent pas, on se lance : vite car il ne faut pas traîner, mais pas trop, car une chute à cet endroit serait fatale. La traversée ne fait qu'une cinquantaine de mètres, ca peut sembler court dit comme ça, mais si l'on vient de voir une salve de pierres dévaler la pente, ces cinquante mètres paraissent bien longs. Une fois la traversée finie, on se met de nouveau à l'abri, derrière l'arête qui délimite l'autre côté du couloir.
Arrivée dans le Couloir du Goûter. La photo a été prise depuis l'arête "d'entrée" dans le couloir, où l'on est encore relativement en sécurité.
La traversée du Couloir du Goûter. Les 3 personnes en bas à droite finissent la traversée, les 3 en haut à droite sont déjà beaucoup moins exposées, puisqu'elle sont en train de remonter sur l'arête de sortie du couloir.
Une fois sur l'arête de l'autre côté du Couloir du Goûter, on la remonte alors jusqu'à son sommet, où se trouve l'ancien Refuge du Goûter. Plus on remonte cette arête, plus elle devient aérienne. Vers le sommet, il y a des câbles pour se tenir. Ces câbles présentent deux gros inconvénients selon moi : premièrement, même si l'on ne veut pas s'en servir, ils tombent toujours sous la main quand on veut s'appuyer ou se tenir quelque part (en même temps, ils n'allaient pas les installer au niveau des pieds ou à 3 mètres de haut ...) et deuxièmement, pourquoi voudrait-on se tenir à des câbles complètement effilochés qui nous labourent les mains ? Finalement, sans même avancer l'argument comme quoi leur présence fait perdre de son authenticité à l'ascension, ces câbles sont un problème. Il vient forcément un moment où, par inadvertance on saisit un câble et presque systématiquement c'est la punition !
L'arête du Goûter, une fois que l'on a traversé le Couloir du Goûter (ce dernier n'est pas visible sur la photo, il est sur la gauche). En regardant bien, on devine des alpinistes qui montent, au centre de la photo.
Le sommet de l'arête du Goûter, avec l'ancien Refuge du Goûter à peine visible sur la crête, là où la montagne monte le plus haut sur la photo. A droite, on voit également le nouveau Refuge du Goûter.
Montée de l'arête du Goûter. Et oui, en regardant en haut on voit plein de fesses !
Les câbles, en arrivant vers le haut de l'arête du Goûter.
Un passage bien gazeux en arrivant vers le sommet de l'arête du Goûter. On voit la trace qui serpente jusqu'à la traversée du Couloir du Goûter (à droite de la photo). Au-dessus du couloir, on voit également le Glacier de Tête Rousse. En haut à droite on devine la Baraque Forestière des Rognes et en haut au centre on devine même la gare du Nid d'Aigle. (Merci à Jonathan pour la photo !)
Arrivée à l'ancien Refuge du Goûter, en haut de l'arête du Goûter.
Une fois à l'ancien Refuge du Goûter, il n'y a plus qu'à remonter sur l'arête de neige au-dessus de nous pour rejoindre le nouveau Refuge du Goûter, qui se trouve environ 250 mètres plus loin (de toute façon on ne peut pas le manquer). La quinzaine de mètres qui sépare l'ancien Refuge du Goûter de l'arête est assez glissante sans crampons, mais une corde permet de se tenir. Sinon, il est également possible de chausser les crampons pour les dernières minutes de l'itinéraire (dans le cas où le Couloir du Goûter était sec et qu'ils n'ont pas été utiles avant).
Magnifique vue sur l'Aiguille de Bionnassay, depuis l'ancien Refuge du Goûter.
La courte montée assez glissante vers l'arête, qui permet de rejoindre le nouveau Refuge du Goûter.
L'arête de neige qui va au nouveau Refuge du Goûter. Juste à gauche de refuge, la petite pointe de neige est l'Aiguille du Goûter (3863 m). En haut à gauche, le Dôme du Goûter (4304 m) est dans les nuages. On voit la trace de la voie normale qui en redescend. (Au centre, c'est moi ! Héhé !) (Merci à Jonathan pour la photo !)
Avant de rejoindre le refuge, il faut absolument jeter un coup d'œil en direction de l'Aiguille du Midi et des autres sommets mythiques du Massif du Mont Blanc.
Au centre, l'Aiguille du Midi (3842 m), au premier plan à droite, le Mont Blanc du Tacul (4248 m) et à gauche, le sommet le plus haut sur la ligne d'horizon, l'Aiguille Verte (4122 m).
Une fois sur la terrasse extérieure du refuge, on a une belle vue sur l'ancien Refuge du Goûter ainsi que sur la montée que l'on vient de faire par l'arête du Goûter.
L'ancien Refuge du Goûter et l'arête du Goûter.
Une fois au Refuge du Goûter, il n'y a plus grand chose à faire à part se reposer pour le lendemain. Nous avons mis environ 3h45 pour monter depuis le Nid d'Aigle et le train met lui-même 1h15 depuis Saint-Gervais. Cela fait donc environ 5h de montée depuis Saint-Gervais. En arrivant vers 12h20, le temps n'a pas été si dur que ça à tuer : un petit plat de pâtes à la carbonara, puis, après un peu de blablas, direction le lit pour se coucher. De 14h à 18h, j'ai tenté de prendre un peu d'avance sur le sommeil de la nuit suivante. Je n'ai pas vraiment dormi, mais je me suis bien reposé. Ensuite, le repas est servi à 18h30. Il y a du rabe, ce qui est plutôt bienvenu quand on a gros appétit !
Durant le repas, un ami de Jonathan, guide lui aussi, est venu lui parler. Il était surnommé "le Kurde". En demandant pourquoi, on m'a expliqué que c'était parce qu'il faisait des courses très engagées. La veille de commencer la rédaction de cette page, je suis tombé sur un article du Dauphiné Libéré : trois français venaient d'ouvrir une voie en face Sud du Nuptse (7861 m, au Népal, pas une montagne de rigolo !). Parmi ces trois français figurait "le Kurde" ! Aux vues de la description de la voie qu'il avait ouvert, le Kurde méritait bien son surnom !
Dans l'ordre de lecture : le vestiaire au rez-de-chaussée du refuge, la salle de repas à dans l'après-midi (au premier étage), la salle de repas pendant le repas du soir et mon lit, dans le dortoir Durier.
Après ce repas, au dodo pour une courte nuit. Il me semble avoir dormi de 21h à 1h30, ce qui fait tout de même 5h30 de sommeil. C'est n'est pas énorme mais c'est loin d'être une micro-nuit. Et avec ce que je m'étais reposé avant, je me sentais en pleine forme. Les lits sont plutôt bien faits, avec des petites parois en bois au niveau du visage, pour ne pas dormir le nez dans son voisin. La sensation d'intimité est relativement bonne (pour un refuge). La literie est également plutôt confortable et les couettes sont bonnes et ne grattent pas ! J'avais peur que ma nuit soit un véritable calvaire, comme au Refuge des Ecrins où je n'avais pas dormi de la nuit. Il faut dire que cette fois-ci, le refuge n'était pas en proie à une véritable tempête et contrairement à la Barre des Ecrins, le Mont Blanc n'était pas l'objet d'une "fascination-peur" depuis tout petit.
Le petit-déjeuner est servi à 2h. Tout le monde attendait à l'entrée. Je ne sais pas trop comment, mais je me faufilais entre les gens en revenant du vestiaire en bas où j'avais déposé mon sac tout prêt, pour remonter attendre au dortoir, lorsqu'ils ont ouvert les portes de la salle du petit-déjeuner juste au moment où je passais devant. Je me suis donc retrouvé dans les premiers servis alors que certains on fait la queue plus de 20 minutes. Après un bon petit-déjeuner de refuge (sommaire mais copieux), nous sommes allés nous préparer pour l'ascension.
Une fois équipés (crampons, baudrier, corde, ...), nous sommes partis. Il était 2h40 du matin. En bas, dans la vallée, les lumières de Saint-Gervais et de Sallanches étaient immobiles. Il était trop tard pour qu'il y ait encore du monde dehors à cette heure là, mais trop tôt pour que les villes sortent doucement de leur sommeil. La seule effervescence semblait venir du refuge. Quand la ville dort, l'alpiniste part à la conquête du sommet. Je me surprends alors à me demander "dans quel but ?" ...
Les lumières de la périphérie de Saint-Gervais en bas et celles de Sallanches en haut, vues depuis le Refuge du Goûter.
Devant le Refuge du Goûter, juste avant de partir.
Cette fois c'est parti ! Il fait beau, normalement rien de devrait nous empêcher d'aller au sommet. En partant du refuge, le vent est plutôt faible et ne se sent presque pas. Depuis le Refuge du Goûter, on monte donc les quelques mètres qui nous séparent de l'Aiguille du Goûter, puis on se dirige sur la pente Nord-Ouest du Dôme du Goûter, qui se laisse remonter sans grande difficulté.
En chemin je regarde régulièrement ma montre GPS. Passé les 4102 mètres, je me dis que ça y est, je suis au-dessus de la Barre des Ecrins. Après un petit pincement au cœur en repensant à cette course qui restera sans doute la plus importante de ma vie, je me reviens à celle que je suis en train de faire. Après tout, le Mont Blanc, ce n'est pas rien non plus !
Départ du Refuge du Goûter à 2h40, en pleine nuit.
Comme en pleine nuit on ne voyait pas grand chose, beaucoup des photos qui suivent ont en fait été prises au retour, de jour.
La montée du Dôme du Goûter depuis l'Aiguille du Goûter (le point de départ du deuxième jour). Le Dôme du Goûter est en haut au centre de la photo. On voit que cette partie qui représente un peu moins de la moitié de la montée jusqu'au sommet ne présente pas de difficulté technique particulière.
En vrai, la montée de nuit était complètement différente de la photo précédente. La Lune, presque pleine, révélait de façon subtile les silhouettes de montagnes environnantes. Ici, on peut voir l'Aiguille de Bionnassay (en vrai ça rendait bien mieux, mais avec un téléphone portable, difficile de faire mieux ...).
A mi-chemin de la montée du Dôme du Goûter.
Après cette première partie ascendante où il suffit "juste" de faire attention aux crevasses, on arrive à proximité du Dôme du Goûter et l'on redescend sur le Col du Dôme. On remonte ensuite à l'Observatoire et au Refuge Vallot.
A mi-chemin de la montée du Dôme du Goûter, le vent était devenu beaucoup plus fort et saisissant. Mes doigts étant complétement gelés et nous avons donc fait une petite pause à Vallot pour se réchauffer.
Arrivée vers le Dôme du Goûter, où la voie normale redescend sur le Col du Dôme. En pleine nuit, difficile de voir quoi que ce soit !
La même photo prise à la descente. On voit le Col du Dôme au premier plan, Vallot sur le rochers, au-dessus de la première partie montante après le col et l'Arête des Bosses juste au-dessus. Tout en haut, enveloppé d'un léger nuage, le Mont Blanc (était-ce vraiment la peine de le préciser ?).
Le montée à Vallot depuis le Col du Dôme.
L'entrée du Refuge Vallot.
Une fois que le vent s'était levé et que j'ai commencé à avoir vraiment froid, la question "qu'est ce que je fais là ?" était revenue me hanter. Avancer dans le vent, sans rien voir, avec l'angoisse de ne pas être à la hauteur pour la fin m'a fait me poser beaucoup de question sur ma présence ici. Une fois arrivé à Vallot, les choses ne se sont pas vraiment améliorées. J'idéalisais sûrement ce petit refuge, car une fois sur place j'ai pris un gros coup au moral. Moi qui pensais me réchauffer tranquillement dans une ambiance joviale, la vérité fut rude. Ce refuge ressemble plus à un squat qu'autre chose. Les déchets ne jonchent pas le sol, ils le recouvrent. Le tout ponctué de quelques flaques de vomi. C'est une bien piètre image de la montagne que renvoie ce refuge ... C'est en voyant ça que j'ai compris la polémique autour du Mont Blanc. Visiblement certains feraient bien d'avoir une petite réflexion intérieure avant de se lancer (cf le haut de cette page). Plutôt que de me réchauffer rapidement comme je l'espérais, je me suis senti mal à l'aise, la tête rentrée dans les épaules, avec la même sensation que lorsque l'on attend un train dans une gare d'une banlieue qui craint. L'envie de partir le plus vite possible de cet endroit m'empêchait de me réchauffer, mais je n'était donc pas vraiment motivé non plus pour repartir dehors ...
L'intérieur du Refuge Vallot. En coupant le sol, c'est relativement sympathique !
Après une bonne pause pour (essayer de) se réchauffer, on repart. Pour ma part, je crois que c'est Jonathan qui m'a rappelé qu'il faudrait peut-être repartir un jour. Après une pause qui n'aura même pas duré un quart d'heure mais qui m'aura semblé durer une éternité, nous sommes donc ressortis. Il était environ 4h20, ces quelques minutes avaient suffi pour que les premières lueurs de l'aube rendent visible la suite de notre itinéraire. Je me suis instantanément senti requinqué ! Heureusement, ce court moment de flottement était terminé. L'Arête des Bosses de dessinait devant nous, je n'avais plus qu'une envie : y aller. Le vent ne me gênait plus du tout, et pour me réchauffer il m'aura simplement fallu être "bien".
Comme à la Barre des Ecrins, nous avions dépassé toutes les cordées. Mais avec l'arrêt à Vallot, elle nous avaient rattrapées. Quand nous sommes repartis, seul un alpiniste solitaire était devant nous et la lueur de sa frontale sur les Bosses donnait de la vie au paysage. Avant d'attaquer l'Arête des Bosses, nous avons laissé nos bâtons au Refuge Vallot et nous avons sorti les piolets.
L'Arête des Bosses, vue depuis Vallot (photo prise à la redescente).
En montant l'Arête des Bosses, on arrive d'abord à la Grande Bosse, puis à la Petite Bosse. J'avais lu dans les topos que cette arête était aérienne et j'avais peur d'avoir peur (oui c'est stupide ...). C'est probablement l'une des raisons qui a participé à mon coup de moins bien avant d'arriver à Vallot. Avancer dans le noir, sans voir la suite m'angoissait et m'avais mis dans de mauvaises conditions. Un fois de plus, m'inquiéter pour rien avait failli me gâcher cette superbe course. Je ne vais pas dire que cette arête n'est pas aérienne du tout et qu'il n'y a aucun danger, ça ne serait pas vrai, mais après tout ce que j'ai pu lire sur cette dernière, je me suis presque dit "tout ça pour ça ?". J'ai alors repensé à mes interrogations philosophiques à propos de si oui ou non j'avais "le droit" de faire le Mont Blanc. Visiblement je ne m'étais donc pas lancé trop tôt et j'étais "prêt".
Quoi qu'il en soit, cette Arête des Bosses est probablement l'endroit qui m'a le plus marqué de la course. A la descente plus encore, la perspective plongeante des alpinistes marchant sur cette arête, avec en fond le Dôme du Goûter est vraiment magique. A ce moment là, j'étais insensible au vent et au froid, je voulais juste rester là à contempler la vue.
Arrivée à la première Bosse, la Grande Bosse.
Regard en arrière sur la Petit Bosse, dans l'aube naissante. Les frontales des alpinistes dessinent la voie normale en pointillés.
Après les Bosses (vers 4550 mètres d'altitude), on est plus dans une face que sur une arête. La voie normale remonte jusqu'à des rochers et l'on passe la rimaye, bien aménagée pour ne pas provoquer de ralentissement dans le flot d'alpinistes presques-summiters qui montent et summiters qui descendent.
La pente qui monte après les Bosses. Devant on voit l'alpiniste solitaire qui nous précédait depuis Vallot. En haut, on devine le sommet qui allait bientôt être enveloppé d'un fin nuage lenticulaire.
La même pente, un peu plus haut, avant la rimaye (photo prise à la redescente).
Après avoir passé la rimaye, vers 4725 mètres d'altitude, la voie normale repasse sur la crête et fonce dans une ultime petite montée vers le sommet.
Au passage de la rimaye, l'alpiniste solitaire faisait une petite pause à l'abri du vent. Comme à la Barre des Ecrins, nous allions donc avoir le sommet pour nous tous seuls, au moins quelques minutes. Un vrai luxe au Mont Blanc !
La dernière montée. Ici la trace est un peu en contrebas de l'arête, versant italien (photo prise à la redescente).
L'arête finale qui va au sommet. On y est presque !
La pente se radouci et on arrive alors au sommet ! Il est 5h40, le Soleil n'est pas encore levé, mais ça ne devrait plus tarder.
Le sommet du Mont Blanc ! A plus ou moins 4810 mètres d'altitude, en fonction de la couche de glace sommitale. Quel grand moment !
On ne vois malheureusement pas grand chose, un très fin nuage localisé sur le sommet brouille l'horizon. On ne distingue que des silhouettes de montagnes, l'horizon est floue. Entre des lambeaux du nuage, on aperçoit quand même quelques montagnes célèbres.
Vue sur le Mont Blanc de Courmayeur (4748 m, deuxième plus haut sommet des Alpes), depuis le Mont Blanc.
5h43, après trois minutes seuls au sommet, l'alpiniste solitaire arrive à son tour. Tapage de mains et félicitations sont de mise !
L'arrivée de l'alpiniste solitaire.
Jonathan et moi, au sommet du Mont Blanc. Fière photo des summiters victorieux ! (Merci à l'alpiniste solitaire pour la photo.)
Soudain, sur l'horizon floue, une lueur perce. le Soleil se lève. Il est 5h47, ce lever de Soleil au sommet du Mont Blanc en comité restreint est tout simplement magique.
5h47 : le Soleil se lève sur le sommet du Mont Blanc. Aujourd'hui les premiers rayons du Soleil nous sont réservés !
Je repense alors à cette question "pourquoi monter là-haut ?". La réponse est alors évidente maintenant : "pour tout ça". En voyant l'Arête des Bosses, en arrivant au sommet, en voyant le Soleil se lever depuis le toit des Alpes, j'ai ressenti quelque chose de difficilement descriptible, comme une profonde satisfaction. Pour quelqu'un qui ne s'est jamais essayé à l'alpinisme, cette réponse est sans doute aussi vaseuse que le fameux "Because it is there" d'un certain Mallory, mais c'est tout ce que je suis capable de dire ...
On pourrait rester là-haut des heures (en tout cas moi j'aurais pu !), mais il faut redescendre sans trop tarder pour profiter de la relative stabilité matinale du Couloir du Goûter. A 5h56 nous avons donc entamé notre redescente, à peine 16 minutes après notre arrivée. En repartant, nous avons croisé beaucoup de cordées qui arrivaient au sommet. Tout le monde était très souriant, et à chaque fois, on se tape dans les mains et on se félicite. L'ambiance est vraiment plaisante, ça fait plaisir.
Une cordée qui arrive au sommet, tout sourire, pendant que l'on repart.
La redescente se fait par le même itinéraire que la montée, mais comme entre temps le jour s'est levé, la vue est complètement différente. La portion du sommet jusqu'à Vallot, par l'Arête des Bosses, est comme je l'ai déjà dit plus haut, l'une des plus belles de l'itinéraire.
Redescente vers les Bosses. On voit Vallot au fond à droite, sur son rocher.
Retour aux Bosses.
Retour à la Petite Bosse.
Retour à la Grande Bosse.
Redescente sur Vallot, juste après avoir passé la Grande Bosse.
En redescendant entre Vallot et la Grande Bosse, nous avons encore une fois doublé l'alpiniste solitaire, me permettant de faire une superbe photo.
L'alpiniste solitaire du sommet, sur fond de Mont Maudit (4465 m).
Retour au Refuge Vallot.
Une fois de retour au Refuge Vallot, on n'oublie pas de reprendre les bâtons et on continue notre descente vers le Col du Dôme. De ce dernier, on remonte alors pour repasser à proximité du Dôme du Goûter.
Redescente sur le Col du Dôme depuis Vallot.
Retour au Col du Dôme, marqué d'un énorme poteau en bois. Devant, on voit le Dôme du Goûter.
En repassant à proximité du Dôme du Goûter, on se retourne une dernière fois avant de quitter définitivement de vue le Mont Blanc. La vue est vraiment inoubliable.
Dernier regard sur le Mont Blanc avant de redescendre du Dôme du Goûter au Refuge du Goûter (merci à Jonathan pour la photo).
Un peu plus sur la gauche, on voit l'autre voie normale, celle des Trois Monts, qui part de l'Aiguille du Midi. De droite à gauche, on voit le Mont Maudit, le Mont Blanc du Tacul et l'Aiguille du Midi qui se cache en bas à gauche. Au-dessus à droite de cette dernière, on voit la silhouette de l'Aiguille Verte.
La redescente du Dôme du Goûter, comme la montée, ne présente pas vraiment de difficulté technique et encore une fois, il faut surtout faire attention aux crevasses.
Le début de la redescente du Dôme du Goûter, avec la vue sur l'Aiguille de Bionnassay et son arête effilée.
Redescente du Dôme du Goûter, en direction du Refuge du Goûter que l'on devine en haut de la photo.
Presque de retour à l'Aiguille du Goûter.
En revenant à l'Aiguille du Goûter, on a une superbe vue sur l'Aiguille du Midi qui, à cette heure, est à contre-jour.
Retour à l'Aiguille du Goûter, qui domine de quelques mètres le Refuge du Goûter.
Vue sur l'Aiguille du Midi, en revenant au Refuge du Goûter.
On repasse alors au Refuge du Goûter pour récupérer tout ce que l'on avait pas emmené au sommet et on en profite pour faire une petite pause avant d'entamer la descente de l'arête du Goûter. En cherchant dans mon sac quoi manger, je suis tombé sur une collation de circonstance : une crème Mont Blanc !
Quoi de mieux qu'une crème Mont Blanc au Mont Blanc ? :)
Après cette petite pause, on se dirige donc vers l'ancien Refuge du Goûter et on attaque la redescente de l'arête du Goûter. Sur le haut, attention au câble qui en veut toujours autant à vos mains. La descente est assez aérienne au début, mais comme à l'aller, le vrai danger vient de la traversée du Couloir du Goûter, en bas de l'arête.
Redescente sur l'ancien Refuge du Goûter.
Début de la redescente de l'arête du Goûter, devant l'ancien Refuge du Goûter. Au fond, on voit l'Aiguille de Bionnassay.
Vue plongeante sur l'arête du Goûter.
Descente de l'arête du Goûter.
Arrivée où l'on quitte l'arête du Goûter pour aller traverser le Couloir du Goûter.
De retour à la traversée du Couloir du Goûter, on refait une petite pause d'observation et si tout va bien, on se lance. Lors de notre retour, pas de bol : le couloir était resté relativement calme durant toute la descente, mais au moment de traverser, ça s'est mis à parpiner sévèrement (ouf, j'ai pu placer "parpiner", si avec ça je ne suis pas un vrai alpiniste, ... :) ). Nous avons donc dû attendre que ça s'arrête avant de pouvoir passer. Depuis l'arête, nous avons indiqué aux deux alpinistes qui nous précédaient quand passer, puis une fois de l'autre côté, ils nous ont dit quand nous lancer.
Traversée retour du Couloir du Goûter. On voit les deux alpinistes qui nous précédaient en bas à gauche de la photo.
Un dernier regard en haut avant de se lancer, et c'est parti !
On revient alors sur le Glacier de Tête Rousse que l'on traverse en direction de l'arête qui redescend vers le replat de la Baraque Forestière des Rognes.
Retour sur le Glacier de Tête Rousse.
Traversée du Glacier de Tête Rousse en direction de l'arête qui redescend vers le replat de la Baraque Forestière des Rognes.
En quittant le Glacier de Tête Rousse, on a une belle vue sur Chamonix.
Vue sur Chamonix en quittant le Glacier de Tête Rousse.
On redescend ensuite à la Baraque Forestière des Rognes, puis à la gare du Nid d'Aigle.
La redescente vers la Baraque Forestière des Rognes (que l'on voit en haut à droite), puis vers le Nid d'Aigle, sous les Rognes.
Redescente de l'arête en direction des Rognes.
Retour à la Baraque Forestière des Rognes.
Redescente dans le Désert de Pierre Ronde, entre la Baraque Forestière des Rognes et le Nid d'Aigle.
Retour à la gare du Nid d'Aigle.
Une fois de retour à la gare du Nid d'Aigle, il n'y a plus qu'à attendre le train. Nous sommes arrivés à 10h10 pour prendre le train de 10h50. Comme il faisait très beau, c'était l'occasion de se reposer un peu avec la vue sur la montagne.
L'attente du train, au calme, "entre alpinistes", contrastait radicalement avec le flot qui s'est déversé des wagons à l'arrivée du train. Contrairement au premier train que nous avions pris la veille, celui-ci, parti à 9h30 de Saint-Gervais, était rempli de touristes venus visiter la région du Mont Blanc. On avait soudainement la sensation d'être dans un lieu très touristique, plus à la montagne.
L'arrivée du train. L'ambiance montagne à presque disparu avec son arrivée.
Pour la redescente, nous avons eu de la chance : le wagon de devant était bondé, alors que le notre était presque vide. La redescente fut donc l'occasion "d'assimiler" cette super course au calme, de bien s'en imprégner avant de retourner sur Terre, dans la vallée.
La descente en train, juste après être parti du Nid d'Aigle.
De retour au Col de Voza, en voyant le Mont Buet, je me suis dit qu'il fallait vraiment que j'y aille. Drôle d'idée, le Mont Blanc n'était pas encore fini que je voulais déjà repartir.
Vue sur le Mont Buet (3096 m, tout au fond au centre), non loin du Col de Voza.
Après le Col de Voza, on peu admirer une dernière fois le géant que l'on vient de gravir.
Dernière vue sur le Mont Blanc pendant que l'on redescend vers Saint-Gervais.
Retour à Saint-Gervais.
Et voilà, cette fois c'est vraiment fini. On est de retour à Saint-Gervais, le Mont Blanc, c'est un vieux rêve qui devient réalité. A mon grand soulagement, je ne ressens pas cette impression de case "Mont Blanc" cochée. Ce n'était pas juste histoire de dire "je l'ai fait", je sais que j'y reviendrai car j'y ai pris beaucoup de plaisir. La prochaine fois par contre, je partirai d'en bas, sans prendre ni train ni téléphérique, pour une vraie "ascension totale".
Profil altimétrique
Tracé de la rando
Informations rando
Durée
10h 56min
Distance
22.66 km
Dénivelé
2598 m
Altitude max
4810 m
Altitude min
2372 m
Massif
Mont-Blanc
Engagement
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Exposition
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Niveau physique
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En famille
NON
Restrictions
Vous vous en doutez bien, le Mont Blanc n'est pas une randonnée ... L'itinéraire de la voie normale du Goûter est coté PD (peu difficile). Attention aux chutes de pierres incessantes du Couloir du Goûter. La grande fréquentation de l'itinéraire ne doit pas laisser naître une fausse sensation de sécurité. Ne pas hésiter à faire appel à un guide.
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