La Haute Paré
La Haute Paré est un sommet oublié des sentiers de randonnées : aucun chemin ne mène à son sommet, ni même ne parcourt ses flancs. C'est pourtant l'une des montagnes les plus visibles depuis Valloire et depuis la route du Galibier.
Première approche
Première montagne de l'enfilade des trois sommets de la vallée du Galibier bien visible depuis Valloire (la Haute Paré, la Roche Olvéra et le Grand Galibier), la Haute Paré n'est desservie par aucun chemin. Pour s'y rendre, il va donc falloir faire preuve d'inventivité. On partira depuis le tournant à la sortie de Bonnenuit pour rejoindre la Combe de Mortavieille, que l'on quittera pour suivre la piste qui mène aux bergeries des Granges Chevillon et du Claret. C'est alors que l'on quittera les chemins balisés pour rejoindre les ruines de Bonnard par de multiples bribes d'anciens chemins. De là, on arrivera au col sous le sommet de la Haute Paré par un petit passage entre deux falaises. Il ne restera alors plus qu'à gravir la pente finale qui amène au sommet. Pour le retour, on redescendra au col puis on rejoindra le fond de la Combe de Mortavieille en coupant droit dans la pente. Il ne restera alors plus qu'à regagner le parking par le chemin du début.
Avant de se lancer dans la randonnée, je tiens également à préciser que j'ai marché assez vite car je suspectais un orage imminent. Il a d'ailleurs choisi d'éclater lorsque je me trouvais au sommet ... Le temps indiqué pour cette randonnée peut donc être augmenté de 50% pour une vitesse de marche normale.
La Haute Paré vue depuis le pied de la Roche Olvéra.
Itinéraire à suivre
On commence donc à partir du tournant à la sortie de Bonnenuit, juste après la barrière qui ferme de Col du Galibier en hiver. Cet été (2015), c'est pour moi la troisième tentative de ce sommet ... Cette fois-ci, une fois de plus, je sens que l'orage ne va pas tarder ... Je commence à croire que je n'y arriverai jamais ! Que faire ? Renoncer une fois de plus, avant même de partir, ou tenter, quitte à devoir rentrer en courant ? A vrai dire je m'y attendais un peu et j'ai préféré prendre mes chaussures de trail plutôt que celles de randonnée. Quelques jours auparavant, j'avais déjà dû rentrer en courant un peu avant le col sous le sommet à cause d'un autre orage. La forte pente et les chaussures non adaptes à la course m'avaient rapidement massacré les pieds. On ne m'y reprendra pas !
Etant donné la faible longueur de l'itinéraire et la facilité de repli, je me lance. Je descend donc par le chemin qui va à la bergerie de la Grande Charmette et je traverse la Valloirette pour rejoindre la Combe de Mortavieille. Le chemin est une piste que les bergers empruntent en quad. Au bout d'un certain temps, le chemin principal qui continue dans le fond de la vallée devient étroit alors que la piste de quad fait demi-tour et mont sur le flanc de la montagne. Il faut suivre cette piste.
Le chemin qui rejoint la Combe de Mortavieille. Le pont se trouve un peu plus loin (on le devine). Au fond, on voit la Roche Olvéra. La Haute Paré est sur notre droite.
Arrivée dans la combe de Mortavieille, entre la Roche Olvéra et la Haute Paré. Le berger des Granges Chevillon faisait remonter ses moutons pour la nuit.
La piste qui fait demi-tour pour monter vers la bergerie des Granges Chevillon.
On suit ensuite cette piste qui va nous mener aux bergeries des Granges Chevillon et du Claret. Une fois au Claret, on aura fait presque tout le dénivelé positif de la randonnée.
Après avoir quitté le fond de la vallée, la piste serpente dans la montagne. On se trouve alors face au sommet. Quelques arbres semblent sortir de nulle part.
La bergerie des Granges Chevillon.
A la bergerie des Granges Chevillon il faut continuer sur la piste qui monte et non prendre le bout de piste qui va à la bergerie. On a alors une belle vue sur la vallée en direction du Col du Galibier.
Le fond de la vallée qui arrive au Col du Galibier. Le col du Galibier n'est pas le col le plus bas au centre de la photo, mais celui juste sur sa gauche. Sur la ligne de crête, au fond sur la droite, on voit le Pic Blanc du Galibier.
La montée entre les Granges Chevillon et le Claret.
Arrivée au Claret.
Une fois à la bergerie du Claret, c'est la fin des difficultés physiques mais le début des difficultés techniques. Il va falloir faire demi-tour et trouver le meilleur "chemin" pour rejoindre les ruines de Bonnard, un peu au-dessus du col qui est proche du sommet. Pour cela il faut marcher en restant à peu près à la même altitude. Une ancienne trace effectue cette traversée du versant de la montagne, mais elle est assez difficile à trouver au milieu des hautes herbes. De toute façon cette trace n'est pas vitale, il suffit juste de viser un passage "évident" qui se trouve un peu plus loin. Ce passage "évident" se situe entre un petite barre rocheuse sur la gauche et des éboulis qui en sont issus sur la droite. C'est au pied de cette barre (qui est d'ailleurs plus un simple affleurement rocheux qu'une barre rocheuse) que le passage est le plus facile.
A travers champs après le Claret. Au fond on voit la Haute Paré.
On tombe sur la trace plus ou moins par hasard ! Au final, les hautes herbes nous y grattent encore plus qu'ailleurs, mais elle a le pouvoir de nous rassurer.
Arrivée au passage "évident". On voit les roches assez verticales sur la gauche et les éboulis sur la droite. Entre les deux, l'herbe est plus garnie et facilite le passage.
Un peu plus loin on traverse une ravine creusée par un "torrent occasionnel" et quelques dizaines de mètres après, une trace semble partir en montant vers l'arrière. Ce sont les vestiges de l'ancien chemin qui menait aux chalets de Bonnard, aujourd'hui en ruines. On suit donc cette trace et on arrive sur un replat. En se réorientant vers la Haute Paré, on voit les ruines de Bonnard un peu plus haut, à l'autre bout du replat. Il faut s'y rendre. En chemin, on dérange de nombreuses marmottes.
La trace qui fait demi-tour pour monter au replat de Bonnard.
Les ruines de Bonnard (on les devine au centre de la photo), vues depuis le bas du replat.
Arrivée aux ruines de Bonnard.
Une fois Bonnard atteint, il faut trouver la trace qui va au col sous le sommet de la Haute Paré. Cette trace commence au niveau de la ruine principale de Bonnard. A l'arrière de l'ancienne maison un vestige de chemin se dirige vers la Haute Paré et va ainsi permettre de franchir l'étroit passage entre les falaises qui surmontent le col.
La trace après Bonnard.
Arrivée en surplomb du col. Il faut faire attention car une falaise très peu visible se trouve entre nous et le col. En suivant la trace, on arrive normalement au passage qui profite d'une cassure de la falaise.
Le passage entres les deux portions de falaises. Il se trouve assez facilement puisque tous les chemins de moutons convergent à cet endroit. C'est assez pentu, mais les chemins de moutons permette d'avoir le pas sûr.
Après ce passage à ne pas manquer, on redescend facilement sur le col sous le sommet que l'on convoite. On peut se retourner pour voir qu'il valait effectivement mieux éviter de louper ce passage que l'on vient d'emprunter.
En se retournant on voit la haute et dangereuse falaise (à gauche) qu'il faut à tout prix éviter, et l'autre, moins haute sur la droite qui est moins impressionnante mais tout aussi dangereuse.
Arrivée au col sous le sommet de la Haute Paré. On devine le chemin qu'il va falloir prendre : la vire de la face Nord (à gauche) qui arrive sous la cheminée, puis la pente herbeuse jusqu'au sommet.
Comme indiqué dans la description de la photo précédente, il faut prendre la vire qui se dirige vers la cheminée en pierre. Quand cette vire s'arrête, il faut monter la pente où herbe et éboulis se mêlent. On arrive alors tout proche du sommet qui se trouve de l'autre côté d'une très courte arête rocheuse.
Sur la vire qui arrive sous la cheminée. Il faut prendre à droite après l'éboulis du centre de la photo, pour monter droit dans la pente.
La montée vers le sommet après la vire.
En haut de la pente, le sommet est alors juste de l'autre côté de la très courte arête rocheuse que l'on voit en bas au centre de la photo.
De l'autre côté de cette arête, plein de trous entaillent le sommet. Au sommet d'ailleurs, il n'y a pas de cairn. Etrange ... En plus d'être oublié des sentiers, serait-il délaissé des randonneurs ? Dommage, cette courte randonnée est très sympathique ! Seul un espace qui semble être le lieu de résidence occasionnel d'un gros animal (une aigle ?) marque ce sommet. L'herbe y est jaune et des débris d'os de petits animaux ainsi que des plumes jonchent le sol.
L'un des trous du sommet.
Le sommet de la Haute Paré.
L'espace où un animal semble venir manger régulièrement.
Voici un petit tour d'horizon photographique depuis le sommet, malheureusement très nuageux.
Au premier plan la Roche Olvéra et derrière dans les nuages, le Grand Galibier. Au fond à droite on voit également le Col du Galibier.
Au centre, le Pic Blanc du Galibier a le bout du pic dans un nuage. Sur la droite, la Pointe des Lauzettes est complètement dans les nuages.
On retrouve la Pointe des Lauzettes à gauche. Au centre on verrait probablement l'Aiguille d'Argentière sans les nuages. Au premier plan on voit le versant par lequel on est arrivé. A un quart du bord droit de la photo, on voit le passage par lequel on a passé la falaise.
Les Aiguilles d'Arves (l'Aiguille Méridionale, la plus haute (3514 m) est dans les nuages), l'Aiguille de l'Epaisseur et la Pointe de Pierre Fendue.
La Pointe des Ratissières (dôme vert à gauche) et la Grande Chible au centre.
Le Grand Perron des Encombres au fond.
En s'avançant un peu, on peut voir Valloire et ses hameaux en bas.
La Sétaz des Prés (dôme vert à gauche) et le Plan des Moutons (cratère sur la crête, à droite).
Les Pointes d'Orient au centre.
J'aurais tant aimé me prélasser sur ce sommet, mais malheureusement juste après avoir fait quelques photos, je pose mon sac, sort une barre de céréales et ... Un coup de tonnerre retentit de l'autre côté du Plan des Moutons, dans la vallée de l'Aiguille Noire. Bon, tant pis, je me dépêche d'engloutir mon gâteau, en sors un deuxième que je me prépare à le manger tout aussi rapidement quand ... Un deuxième coup de tonnerre ! Beucoup plus proche celui-là. Je me retourne et je vois qu'un deuxième orage "coule" littéralement depuis le secteur de l'Aiguille d'Argentière. Je n'étais pas trop inquiet à cause du premier orage qui semblait me laisser le temps de rentrer sans trop me presser, mais la vitesse à laquelle coulaient les nuages de l'autre côté m'a presque fait paniquer. Les chaussures de trail auront finalement été un bon choix ... J'ai donc englouti ma deuxième barre encore plus vite que la précédente et attaqué la redescente vers le col par le même chemin qu'à la montée.
Retour sur la vire qui aboutit au col.
Une fois de retour au col, on rejoint le fond de la Combe de Mortavieille en descendant droit dans la pente. C'est assez pentu mais loin d'être insurmontable.
La pente, qui se radoucie progressivement à mesure que l'on redescend.
Retour sur le chemin qui monte aux Granges Chevillon.
Une fois de retour sur le chemin des Granges Chevillons, il suffit de redescendre vers le fond de la vallée par la piste.
La piste qui redescend au fond de la Combe de Mortavieille.
De retour au fond de la vallée, il suffit de suivre le chemin qui ramène au parking.
Redescente vers la bergerie de la Grande Charmette.
Retour vers la route du Col du Galibier, où l'on est garé.
On est alors de retour à la voiture et la randonnée s'achève. Pour ma part, les permières gouttes de pluie ont commencé à tomber quand je mettais mon sac dans mon coffre. Ouf, sauvé ! Je n'avais pas passé l'aérodrome de Bonnenuit que des trombes d'eau se sont mises à tomber. Seuls les coups de tonnerre étaient plus forts que le bruit de la pluie sur le pare-brise. C'était moins une !
Bien que les conditions météorologiques aient été très mauvaises, j'ai vraiment apprécié cette randonnée. Elle n'est pas longue et permet de faire autre chose dans la journée. En même temps, elle permet de s'isoler de la majorité des touristes, tout en restant très proche de "la civilisation" : d'un côté la vallée des Aiguilles d'Arves très fréquentée des randonneurs, d'un autre la route du Col du Galibier et d'un troisième côté la Combe de Mortavieille assez connue des randonneurs elle aussi. La Haute Paré est donc réellement un îlot de solitude au milieu du fourmillement de fond de vallée, beaucoup plus accessible que l'Aiguille d'Argentière, les Pointes d'Orient ou le Pic des Trois Evêchés.
Profil altimétrique
Tracé de la rando
Informations rando
Durée
2h 15min
Distance
10.03 km
Dénivelé
729 m
Altitude max
2387 m
Altitude min
1758 m
Secteur
Valloire
Massif
Arves
Engagement
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Exposition
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Niveau physique
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En famille
NON
Restrictions
L'étroit passage qui mène au col sous le sommet est entouré de falaises.
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