Deuxième sommet du Massif des Alpes Grées par son altitude, l'Aiguille de la Grande Sassière est surtout connue
pour son titre de "plus haute randonnée des Alpes". A 3747 m, forcément, à une telle altitude, la vue ne peut qu'être
grandiose.
Première approche
Au départ du parking sous le barrage du Saut, sous le Plan de la Sassière et au-dessus du Lac du Chevril,
on commencera par rejoindre l'arête Sud-Ouest (qui devient l'arête Ouest sur sa deuxième moitié) de la
Grande Sassière par un discret sentier, puis on remontera cette dernière jusqu'à atteindre le sommet.
Le retour s'effectuera par le même itinéraire.
Itinéraire à suivre
L'itinéraire débute au parking sous le barrage du Saut, au-dessus du Lac du Chevril. Dès le départ, on a une
superbe vue sur la face Sud-Ouest de la Grande Sassière. Le chemin part du parking, mais il ne faut pas suivre
celui fléché par les panneaux de randonnées. Quelques dizaines de mètres plus haut, un discret sentier part sur la
gauche : c'est celui-là qu'il faut suivre. On commence ainsi par monter droit dans la pente, puis vers 2425 m,
le chemin tourne sur la gauche et la pente se fait plus douce. On quitte alors le Plan de la Sassière, pour
surplomber le Lac du Chevril. Vers 2650 m, la pente se refait un peu plus forte et la verdure commence à se
faire de plus en plus rare. En haut de ce petit "ressaut", le sentier tourne vers la droite, pour faire cap sur
le bout de l'arête Sud-Ouest de la Grande Sassière.
Pour ma part, j'ai fait ce sommet le lendemain du trail HTV (70 km, 5400 m D+), j'étais donc déjà relativement
fatigué. Mais pour corser le tout, des orages devaient avoir lieu dans la matinée. Et donc forcément, ce qui
devait arriver arriva : vers 2930 m d'altitude, l'orage qui montait de Bourg-Saint-Maurice est arrivé à mon niveau.
Je me suis donc caché dans un rocher fissuré pour laisser passer les éclairs et l'averse. Je pensais être le seul
assez fou pour tenter l'ascension une pareille journée, mais pendant que je m'abritais, j'ai vu passer un autre
randonneur solitaire. Je l'ai donc invité à s'abriter avec moi, puis nous avons sympathisé. Comme souvent,
en montagne, ce genre de sympathique rencontre s'est fini en sommet commun ! L'averse passée, je repartais donc
avec Jack, mon nouveau compagnon de Grande Sassière (et probablement de futurs sommets), en direction de l'arête
Sud-Ouest de la Grande Sassière.
La suite de l'itinéraire, jusqu'à rejoindre l'arête, ne pose aucun problème. Le sentier est relativement
bien marqué, la pente n'est pas très forte et l'itinéraire n'est pas technique du tout. Seul un deuxième petit
orage nous a forcés à nous abriter une fois de plus, mais rien de bien méchant.
Ensuite, l'arête très large et ne présentant pas de risque de chute remonte doucement jusqu'à 3129 m, où l'on
arrive à un premier replat, qui, lorsque la météo le permet, offre une superbe vue sur la fin de la montée :
de l'autre côté du replat, on monte à une antécime, puis un second replat mène au pied de la pente finale.
Le replat se traverse sans aucune difficulté, puis l'ascension reprend, en direction de l'antécime. Comme évoqué
sur la photo précédente, en début de saison, il peut rester une corniche de neige assez difficile à franchir sans
piolet ni crampons. Heureusement, sur la droite se trouve un petit couloir très peu exposé et très facile
à remonter.
Après ce ressaut, on atteint l'antécime Ouest de la Grande Sassière et l'arête reprend en direction du sommet.
Au départ, un long replat nous permet de profiter d'une vue magnifique que la Grande Sassière, la Petite
Sassière et le Glacier de la Sassière. Au bout de ce replat, l'ascension reprend et il ne reste "plus que"
350 mètres de dénivelé jusqu'au sommet.
Ensuite, la montée finale n'est qu'une formalité, même si sur la fin, ça tire bien dans les pattes ! Les bâtons
sont bienvenus.
Nous voilà donc au sommet de la Grande Sassière, à 3747 m, plus haute randonnée des Alpes et deuxième plus haut
sommet du Massif des Alpes Grées (derrière
la Pointe de Charbonnel, 3752 m). Depuis 2017,
une madone orne le sommet. Comme d'habitude depuis un sommet, je fais un tour d'horizon photographique (de la
gauche vers la droite). Malheureusement, les nuages cachaient la majorité des sommets situés à plus d'une
trentaine de kilomètres. Mais en temps normal, la vue est dégagée des Alpes Suisses au Massif de l'Argentera,
soit une amplitude de presque 250 km. Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une
photo pour la voir entourée sur la photo correspondante.
Après une bonne pause au sommet, que l'on peut prolonger à souhait en cas de besoin d'acclimatation pour un 4000
dans les jours qui viennent, on attaque la descente. L'itinéraire est très simple, il suffit de suivre, en sens
inverse, le même (et unique) chemin qu'à la montée. On redescend donc la première partie de l'arête, jusqu'à l'antécime,
puis on redescend le petit couloir ou la corniche de neige (au choix, mais en fin de saison, le chemin sous la
corniche est bien dégagé). Ensuite, on redescend la partie basse de l'arête, puis, en bas de cette dernière,
le chemin nous ramène tranquillement au parking en serpentant dans les alpages.
Et voilà, c'est la fin de "la plus haute randonnée des Alpes". En plus d'un superbe sommet, j'ai pu faire la
connaissance de Jack, avec qui je l'espère, nous partagerons de nouveau un sommet. Pour moi, en 2019, ce deuxième
jour en altitude, après HTV, n'était que le début de deux grosses semaines de montagne. Allez hop, retour à
Val d'Isère pour rendre les clés de l'appartement, puis plus de 4 heures de voiture à travers les Alpes pour la
prochaine étape : le Grand Bérard.