La Pointe de Charbonnel
Point culminant des Alpes Grées, la Pointe de Charbonnel est un sommet sauvage, vierge de tout aménagement humain. Pas de refuge, ni même de chemin, très peu de fréquentation, chacun gère sa course à sa façon : la vraie montagne.
Première approche
Pour une fois, l'itinéraire est assez simple (sur le papier seulement !) : au départ des Vincendières, on monte en direction des barres rocheuses d'où coule le Ruisseau de Charbonnel. On franchit ensuite ces barres rocheuses par de larges vires successives, avant de traverser le ruisseau et de monter vers le Glacier de Charbonnel. Une fois sur ce dernier, on le remonte droit vers le sommet, jusqu'au pied de la pente finale et de la petite falaise en haut de laquelle se trouve le sommet. Deux solutions sont alors possibles escalader la falaise ou grimper par la pente finale (40°), très souvent en glace bien dure ... Le retour s'effectue par le même itinéraire. En regardant sur la carte en bas de page, on se rend vite compte que l'itinéraire pourrait se résumer par "monter droit sur le sommet", ou "dré dans l'pentu" pour les locaux.
La Pointe de Charbonnel, vue depuis la route qui arrive aux Vincendières.
Zoom sur le sommet de la Pointe de Charbonnel, depuis la route qui va aux Vincendières.
La Pointe de Charbonnel, vue depuis la Pointe de Ronce.
Mise en garde
Avant de commencer la description de l'itinéraire, je tiens à partager le "petit incident" que j'ai eu sur ce magnifique sommet. Pour remettre l'ascension dans son contexte, j'avais 3 jours à occuper dans les Alpes. Trois jours tout seul, où je pouvais faire tout ce que je voulais sans risquer de dégoûter quelqu'un parce que je voulais en faire trop. :) Pour ces 3 jours, que j'avais appelés "les 3 jours à tuer dans les Alpes", j'avais choisi : la Pointe de Ronce le 15 Août 2018, la Pointe de Charbonnel le 16 Août 2018 et le Pic Bayle le 17 Août 2018. Donc 3 belles journées bien intenses, à parcourir les Alpes, à avaler du dénivelé et à ne pas beaucoup dormir, avec évidemment un confort plus que spartiate. Le programme étant assez ambitieux, surtout pour la mi-Août, je suis parti le premier jour assez anxieux. Mais, à ma grande surprise, les conditions sur la Pointe de Ronce étaient excellentes. Je suis donc parti un peu trop confiant pour la Pointe de Charbonnel, en sous-estimant la partie sous le sommet. J'ai (à tort) cru que la pente finale serait en conditions et je n'ai même pas regardé où il fallait passer dans la falaise (itinéraire lorsque la pente sommitale n'est pas en conditions), en pensant que de toutes façons, je trouverais facilement l'itinéraire. Grave erreur ! Après avoir commencé à monter par la pente finale du glacier, cette dernière s'est révélée totalement gelée. Piolet et crampons s'enfonçaient à peine. Plus je montais, plus j'avais peur de glisser, mais descendre me semblait encore plus dangereux. Avec la fatigue et la petite frayeur de la montée, j'ai manqué de lucidité dans la redescente de la falaise et je ne suis probablement pas passé par le meilleur itinéraire. Ma désescalade assez périlleuse a fini d'emporter le peu de courage qu'il me restait : une fois de retour en sécurité, en bas de la partie raide sommitale, j'ai choisi de ne pas faire le Pic Bayle le lendemain, mais plutôt le Roignais, sur lequel il n'y aurait pas de glacier. Alors, que retenir de cette petite expérience ? Après coup, cela semble évident ... Les rabat-joies diront qu'il ne fallait pas entreprendre un périple aussi intense. Je ne pense pas que ça soit la bonne réponse. Il est bon de vouloir se dépasser de temps en temps, et une telle "expédition" bien préparée n'a pas de raison de mal se passer. Je pense que c'est plutôt le manque d'étude préalable de ce passage technique et la précipitation une fois sur place qui m'ont mis en danger. Il faut savoir prendre son temps devant une difficulté et ne pas foncer tête baissée. Le principal pour moi est que cette mésaventure se soit bien terminée et que j'en ai tiré les bonnes leçons.
Itinéraire à suivre
L'itinéraire commence au parking à l'entrée du hameau des Vincendières, dans la vallée qui part au Sud-Est de la Vallée de la Maurienne, un peu au-dessus de Bessans. L'itinéraire étant une course d'alpinisme (cotée PD) avec une bonne partie sur glacier, il convient de partir tôt. Je voulais partir vers 5h00, je suis finalement parti vers 5h30. Pour des raisons pratique, il est plus simple de dormir sur place. Pour ma part, j'avais planté la tente non loin du départ. Certains font également la première partie de la montée le premier jour, dorment vers 2800 m dans une "zone de bivouac" et finissent l'ascension le deuxième jour. Par contre, la zone "traditionnelle" pour bivouaquer ne se trouve pas sur l'itinéraire que j'ai pris. Pour la trouver, il faut continuer tout droit après avoir traversé le Ruisseau de Charbonnel, plutôt que de commencer de monter dans les barres rocheuses.
Dès le départ (enfin, s'il faisait jour), on voit la totalité de l'itinéraire. Il est important de bien repérer les passages clés la veille, notamment la vire qu'il faut prendre pour rejoindre le Ruisseau de Charbonnel, ainsi que les éventuelles crevasses du Glacier de Charbonnel.
La partie basse de l'itinéraire, vue depuis le point de départ.
La partie haute de l'itinéraire, vue depuis la route qui arrive aux Vincendières. (La zone de bivouac se trouve en bas au centre de la photo, sur la grosse partie plane. Cet itinéraire n'y passe donc pas.)
Après une bonne nuit tout confort en tente, on part donc du parking des Vincendières, puis on prend le premier chemin qui part sur la droite, pour prendre la passerelle qui permet de traverser le Torrent d'Avérole. On continue ensuite vers la droite, jusqu'à ce que la piste se sépare en deux. Il faut prendre la branche de gauche, qui monte en lacets vers le pied des barres rocheuses (la branche de droite retourne vers Bessans, par le fond de la vallée). Après quelques lacets, la piste s'arrête et un chemin poursuit l'ascension, dans une forêt peu dense qui, en 2018, avait été bien amochée par une avalanche (de très nombreux arbres étaient couchés).
Départ du parking des Vincendières, à la frontale.
Le chemin qui quitte la route des Vincendières sur la droite pour aller traverser le Torrent d'Avérole, non loin après le parking.
La bifurcation de la piste, où il faut prendre sur la gauche pour monter vers le pied des barres rocheuses.
Le petit ressaut que la piste, puis le chemin remontent. On voit bien que sur la droite, les arbres ont été arrachés.
Vers 1910 m, la piste devient un chemin.
Le chemin s'élève vers une grande prairie alpine, puis remonte cette dernière jusqu'à arriver à hauteur des barres rocheuses du Ruisseau de Charbonnel. Sur une pierre, une indication est peinte : la Pointe de Charbonnel sur la gauche, et la Pointe de Tierce sur la droite. On prend alors sur la gauche, en direction de la large vire herbeuse qui va nous conduire au Ruisseau de Charbonnel.
Le chemin qui remonte vers la prairie alpine, avec les arbres couchés par l'avalanche.
La trace qui remonte la prairie alpine, en direction des barres rocheuses.
La pierre qui indique la bifurcation entre les itinéraires de la Pointe de Tierce et de la Pointe de Charbonnel.
L'accès à la vire (à droite du centre de la photo) qui permet de rejoindre le Ruisseau de Charbonnel. En haut, on voit le sommet.
Le chemin sur la vire, qui permet d'aller au Ruisseau de Charbonnel.
La suite du chemin sur la vire qui permet d'aller au Ruisseau de Charbonnel.
Arrivée au Ruisseau de Charbonnel.
Une fois au Ruisseau de Charbonnel, la meilleure des solutions est de le traverser et de quitter la trace juste après, pour remonter dans les barres rocheuses (présence de cairns). J'ai choisi de remonter avant de traverser le ruisseau et je me suis retrouvé tout mouillé, à devoir le traverser dans une endroit beaucoup moins facile qu'au début. "Ma montée" était plus technique et nettement moins agréable que celle que je conseille de prendre (itinéraire que j'ai pris à la descente, bien mieux). En continuant tout droit sur la trace, on finirait par arriver au lieu de bivouac. Je ne suis pas passé par là, parce qu'après cette zone se trouve un couloir assez raide à remonter, sur lequel je n'avais pas assez d'informations pour m'y engager sereinement.
Les barres rocheuses à remonter après avoir traversé le ruisseau. Des cairns indiquent où passer. L'itinéraire n'est pas dangereux (pas d'escalade exposé), on se sert juste un peu des mains, mais rien de bien méchant.
L'itinéraire que j'ai pris, en remontant avant de traverser le ruisseau. Au début ça semble bien, mais à un moment, le ruisseau vient buter sur la falaise et on doit se mouiller. On passe également dans des endroits où il vaut mieux éviter de tomber ... L'autre option est définitivement mieux.
Une fois les premières petites barre rocheuses grimpées (ou une fois le ruisseau traversé si on a pris la mauvaise option), on arrive dans une grande pente d'éboulis, entrecoupée de petits passages rocheux. Des cairns (parfois difficiles à voir) indiquent l'itinéraire à suivre. Vers 2850 mètres d'altitude, on arrive dans un large couloir qui débouche sur un vaste replat, vers 2900 m. Depuis ce replat, on voit bien le sommet (la petite partie rocheuse sur la gauche de la calotte de glace sommitale).
Après avoir traversé le ruisseau (mauvaise option) ou après avoir escaladé les premières petites barres rocheuses (bonne option), on arrive dans cette succession de pentes d'éboulis et de petites barres rocheuses. Il faut suivre les cairns parfois difficiles à voir.
Les pentes d'éboulis, avant d'arriver au replat vers 2900 m.
Le large couloir, qui débouche sur le replat vers 2900 m.
Une fois au replat à 2900 mètres d'altitude, on continue de marcher en suivant les cairns. En cas de doute, la trace monte droit vers le sommet de toutes façons ... On traverse ainsi le replat pour se diriger vers une zone de petits ressauts rocheux qui se grimpent sans la moindre difficulté. Cette partie rocheuse a une forme de pointe, qui avance sur le Glacier de Charbonnel, jusqu'à environ 3240 mètres d'altitude.
Arrivée sur le replat vers 2900 mètres d'altitude. A partir d'ici l'itinéraire est relativement simple : il suit une ligne droite qui partirait du milieu du bas de la photo et qui irait droit sur le sommet.
Remontée d'un petit couloir pierreux, en direction du Glacier de Charbonnel.
Remontée des petits ressauts rocheux successifs, en direction du Glacier de Charbonnel.
Arrivée en haut de l'avancée rocheuse qui nous amène sur le Glacier de Charbonnel, à environ 3240 mètres d'altitude.
Une fois au pied du Glacier de Charbonnel, on chausse les crampons, on sort le piolet, et c'est parti ! Comme depuis une bonne partie de l'itinéraire, on monte en faisant cap sur le sommet. Il reste environ 500 mètres de dénivelé. Le glacier est peu crevassé, mais il y a tout de même quelques crevasses qui méritent qu'on leur prête attention. Il serait dommage de finir au fond ... Donc, à plusieurs, on s'encorde ! Jusque sous la calotte sommitale, la pente est légèrement inférieure à 30°. J'avais laissé mes bâtons de marche au pied du glacier, mais j'aurais pu les garder jusqu'au pied de la falaise sous le sommet, où un petit replat rocheux permet de laisser le matériel superflu pour l'ascension finale.
Début de la montée du Glacier de Charbonnel. Il faut faire cap sur le pied de la falaise, à gauche de la calotte sommitale.
Mon ombre qui s'étend sur le Glacier de Charbonnel, un peu avant 9h du matin. On voit que la pente, bien qu'assez forte, reste tout à fait raisonnable.
La grandiose (pour moi en tout cas) ascension du Glacier de Charbonnel. Plus de 500 m de dénivelé, à cette altitude, dans une telle pente, ça demande un bel effort !
En montant, on voit bien la Pointe de Ronce sur notre droite. On se rend également bien compte de la pente sur cette photo.
Arrivée non loin de la calotte sommitale. Ici, la neige était encore meuble et les crampons accrochaient bien.
Une fois au pied de la calotte de neige / glace sommitale, la pente se raidit nettement. Il est préférable de continuer dans la pente douce jusqu'au replat pierreux, au pied de la falaise sous le sommet. La pente directement sur la droite de la falaise est moins forte qu'en plein milieu de la calotte sommitale (entre 30° et 35° le long de la falaise, contre 35° à plus de 40° au milieu de la calotte sommitale, là où je suis passé). Aller sur le replat au pied de la falaise est vraiment la meilleure option, puisque l'on peut ainsi repérer le passage par la falaise en cas de besoin (si la calotte sommitale est gelée par exemple), mais on peut également retourner sur le glacier pour monter par la pente de neige finale, si celle-ci est en conditions.
Comme je l'ai évoqué au début de cette page, c'est ici que j'ai commis une erreur. J'ai directement bifurqué droit dans la pente de la calotte sommitale. Celle-ci s'est révélée complètement gelée. J'avais beau planter mon piolet et mes crampons de toutes mes forces, soit ils ne s'enfonçaient que de quelques millimètres, soit ils faisaient sauter des plaques de glaces et ne s'accrochaient pas du tout. Impossible de redescendre sans prendre trop de risque (taper fort des pieds ou du piolet en descente est nettement plus difficile qu'en montée et je risquais d'être déstabilisé et de tomber), j'étais donc "condamné" à monter. Mais, plus je montais, moins j'avais le droit à l'erreur ... Une situation tout à fait plaisante ...
Arrivée au pied de la calotte sommitale. On voit qu'ici, la neige était beaucoup plus lisse que sur la photo précédente : elle était très dure et complètement gelée, comme de la glace. Dans de bonnes conditions, cette pente se remonte très facilement, mais pas cette fois-ci.
Vue sur le sommet, une fois arrivé en haut de la calotte sommitale de la Pointe de Charbonnel.
Une fois en haut de la calotte sommitale de la Pointe de Charbonnel, le sommet se trouve sur notre gauche. Juste avant d'arriver au sommet, une autre pointe se trouve sur la droite, mais elle est légèrement moins haute que "le vrai sommet".
Le "sommet secondaire" de la Pointe de Charbonnel.
Regard en arrière sur l'arête sommitale de la Pointe de Charbonnel, juste avant d'arriver au sommet.
Arrivée au sommet de la Pointe de Charbonnel.
Ouf, nous y voilà ! 3752 m, un beau morceau quand même ! Le point culminant des Alpes Grées se mérite ! Comme à tous les sommets, je fais un petit tour d'horizon photographique pour vous présenter la vue (de la gauche vers la droite). Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée sur la photo correspondante.
On commence en direction du Nord-Est, avec de gauche à droite : le Grand Combin, la Grivola, le Grand Paradis, l'Albaron, le Massif du Mont Rose et la Grande Ciamarella.
Un peu plus sur la droite, on a la Bessanèse, l'Ouille d'Arbéron et la Croix Rousse.
On a le sommet secondaire de la Pointe de Charbonnel au premier plan et Rochemelon juste au-dessus.
On retrouve Rochemelon à gauche et le Mont Viso qui dépasse à peine des nuages, un peu plus sur la droite.
A peine plus sur la droite, on découvre la Pointe du Lamet.
Sur la ligne d'horizon, de gauche à droite, on a le Mont Pelvoux, la Barre des Ecrins, la Meije, les Aiguilles d'Arves, le Pic Bayle, la Dent Parrachée et le Dôme de Chasseforêt. Enfin, au premier plan, on a la Pointe de Ronce.
Sur la ligne d'horizon, on a la Grande Casse, la Grande Motte et le Mont Pourri. Au premier plan, on a également la Pointe de Tierce.
Enfin, on finit notre tour d'horizon avec le Mont Blanc, l'Aiguille de la Grande Sassière et les Grandes Jorasses.
Quelques zooms sur les sommets des photos précédentes. En haut à gauche, on a le Mont Viso (3841 m, point culminant des Alpes Cottiennes). En deuxième position, on a le Mont Pelvoux, le Pic Sans Nom et l'Ailefroide. En troisième position, on a la Barre des Ecrins (4102 m, point culminant du Massif des Ecrins). En quatrième position, on a la Meije et le Pic de la Grave. Sur la deuxième ligne, sur la ligne d'horizon, on a l'Aiguille Méridionale d'Arves (3514 m, point culminant du Massif des Arves), l'Aiguille Centrale d'Arves, l'Aiguille Septentrionale d'Arves et le Pic Bayle (3465 m, point culminant du Massif des Grandes Rousses). Au premier plan, on a également la Pointe de Ronce (3612 m, point culminant du Massif du Mont-Cenis). Sur la troisième ligne, à gauche, on a Rochemelon. Sur la troisième ligne à droite, on a la Grande Casse (3855 m, point culminant du Massif de la Vanoise). Enfin, en bas à droite, on a le parking des Vincendières, notre point de départ.
D'autres zooms sur les sommets des photos précédentes. Sur la première ligne, on reconnaît le Mont Blanc (4810 m, point culminant du Massif du Mont Blanc et des Alpes). On voit également l'Aiguille de la Grande Sassière sur la droite, le deuxième plus haut sommet des Alpes Grées (3747 m). Sur la deuxième ligne, à gauche, on a le Mont Pourri. Sur la deuxième ligne à droite, on a la Dent Blanche et le Weisshorn. Sur la ligne en dessous, on a le Grand Combin. Sur l'avant-dernière ligne, de gauche à droite, on a la Roccia Nera, le Rimpfischhorn, Pollux, Castor, le Liskamm et le Mont Rose. Enfin, sur la dernière ligne, on a la Grivola.
Zoom sur le Grand Paradis (4061 m, point culminant du Massif du Grand Paradis), avec l'Albaron en dessous. Sur la gauche, on voit également le Weisshorn, et sur la droite le Nadelhorn, le Dom, le Täschhorn, l'Alphubel et le Breithorn.
Vue plongeante sur le parking des Vincendières, notre point de départ, avec le Mont Blanc en arrière-plan.
Vue plongeant côté Est, sur le Clapier d'Ouille Mouta.
Enfin, on finit avec une vue panoramique depuis le sommet de la Pointe de Charbonnel. Pour la voir en haute définition, clic droit dessus, puis "Afficher l'image", puis cliquez dessus pour la zoomer.
Après une bonne pause au sommet, avec (pour ma part) l'immense chance d'être seul tout là-haut, on attaque la redescente. Je savais que je ne pouvais pas redescendre par le glacier, j'ai donc cherché l'itinéraire dans la falaise. Après le coup de stress de la montée, je voulais redescendre au plus vite au pied de cette falaise, pour être "de retour en sécurité". Une légère trace se trouve au sommet, je suis donc descendu là où elle semblait passer, mais une fois dans la pente, je me suis vite rendu compte que je n'étais pas au bon endroit. C'est alors que la deuxième galère à commencé ... Une désescalade assez périlleuse, sans assurance. La paroi était complètement gelée, mais malgré l'angoisse que j'avais de faire un faux mouvement, je trouvais cet endroit magnifique.
D'après ce que j'ai pu lire sur différents topos et forums d'alpinisme, le bon itinéraire semblait être tout proche du bord Est de la falaise (sur la droite, quand on fait face à la pente, depuis le sommet). Je vous laisse chercher les nombreuses descriptions, sur CampToCamp par exemple.
Début de la descente du sommet : on redescend vers la partie glaciaire du sommet, avant de bifurquer sur la droite, pour se diriger vers la falaise.
Descente vers la falaise, sous le sommet de la Pointe de Charbonnel.
Regard en arrière sur une partie gelée de la falaise. Par là où je suis passé, c'était l'un des passages les plus faciles de la descente, d'où mes doutes sur le fait d'avoir suivi le bon itinéraire.
Vue sur le replat rocheux (en bas au premier plan, pas au centre de la photo), en haut de la partie "en pente douce" du glacier, pendant que l'on redescend la falaise sous le sommet de la Pointe de Charbonnel.
Arrivée sur le replat rocheux, au pied de la falaise sous le sommet de la Pointe de Charbonnel.
Regard en arrière sur la falaise que l'on vient de désescalader, une fois de retour "en sécurité", en haut de la partie en "pente douce" du Glacier de Charbonnel. D'après ce que j'ai pu lire, le meilleur passage serait plutôt sur la gauche, alors que je suis descendu plutôt sur la droite.
Après ce deuxième coup de stress dans la descente, j'ai pris ma décision : le lendemain ça ne sera pas le Pic Bayle, mais plutôt le Roignais, sur lequel il n'y a pas de glacier. Je ne voulais pas passer ma nuit à être anxieux sur le fait de trouver de bonnes conditions ou non.
Depuis le replat pierreux sous le sommet, il ne reste plus qu'à redescendre le Glacier de Charbonnel, tout en restant vigilant aux crevasses et en ayant en tête que les ponts de neige se fragilisent à mesure que la journée avance. Les difficultés techniques sont derrière nous, mais le danger n'a pas disparu pour autant, même s'il se fait nettement moins oppressant.
Retour sur la partie "moins dangereuse" du Glacier de Charbonnel, sous la forte pente sommitale.
Redescente du Glacier de Charbonnel.
Retour en bas du Glacier de Charbonnel.
Une fois de retour sur l'avancée rocheuse au pied du Glacier de Charbonnel, on range les crampons et le piolet. Pour ma part, j'ai fait une bonne pause à cet endroit, pour ne pas quitter trop vite cette magnifique montagne. C'est également ici que le niveau de risque retombe et que l'on peu se relâcher un peu, étant donné qu'on ne risque plus de rencontrer de sournoises crevasses ... Mes crampons ont ainsi eu le temps de sécher un peu avant de retourner dans le sac. Ensuite, on redescend par le même chemin qu'à la montée : redescente des petits ressauts rocheux jusqu'au grand replat entre 3000 m et 2900 m, redescente de ce replat, puis redescente vers le chemin que l'on a quitté, au niveau du Ruisseau de Charbonnel, en passant par les fortes pentes en éboulis, sous la Grala de Charbonnel.
Fin de la descente des petits ressauts rocheux sous le glacier, et retour sur le replat entre 3000 m et 2900 m.
Vue sur la Grala de Charbonnel, sur la gauche en descendant le replat entre 3000 m et 2900 m.
Redescente des fortes pentes en éboulis, après avoir retraversé le replat entre 3000 m et 2900 m.
Vue sur la cascade du Ruisseau de Charbonnel, qui coule de la Grala de Charbonnel, pendant que l'on redescend vers le chemin.
Fin de la redescente vers le chemin (que l'on devine en haut au centre de la photo). A la montée, c'est plutôt par là que j'aurais dû passer, au lieu de monter sur la droite de la cascade (sur la droite en montant). En bas de la photo, on voit d'ailleurs deux cairns.
Retour sur le chemin, là où il croise le Ruisseau de Charbonnel.
Ensuite, on suit encore le même itinéraire qu'à la montée dans l'autre sens : on prend le chemin qui permet de ressortir des barres rocheuses, puis on redescend la prairie alpine, avant de revenir dans la forêt, où le chemin redevient une piste qui redescend jusqu'au parking des Vincendières, en franchissant le Torrent d'Avérole.
Le chemin qui nous ramène en dehors de la zone des barres rocheuses.
Redescente de la pairie alpine, entre les barres rocheuses et la forêt.
Retour sur le chemin dans la forêt.
Retour sur la piste qui redescend aux Vincendières.
Retour à la passerelle sur le Torrent d'Avérole, avec vue sur les Vincendières.
Retour au parking des Vincendières.
Et voilà, cette belle course d'alpinisme s'achève. Une chose est sûre, la Pointe de Charbonnel fait partie de ces sommets qui comptent, de ceux qui vous restent en tête pour toute une vie. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais une fois de retour au parking, il est difficile de ne pas se retourner tout le temps en repartant, comme lorsque l'on quitte quelqu'un de proche pour une longue durée. Je ne sais pas encore quand, mais il est certain que j'y retournerai.
Dernier regard (zoom) sur ce magnifique sommet, 1934 mètres plus haut, depuis le parking.
Allez hop ! Pour moi, direction le Roignais !
Profil altimétrique
Tracé de la rando
Informations rando
Durée
8h 36min
Distance
14.61 km
Dénivelé
1934 m
Altitude max
3752 m
Altitude min
1818 m
Massif
Alpes Grées
Engagement
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Exposition
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Niveau physique
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En famille
NON
Restrictions
Cet itinéraire est une course d'alpinisme cotée PD. La pente finale sous le sommet peut dépasser les 40° en fonction de là où vous choisissez de passer. Celle-ci est souvent glacée, ce qui oblige à grimper par la falaise sous le sommet. Piolet et crampons sont obligatoires. Le casque est également vivement conseillé. Enfin, comme sur tous les glaciers crevassés, si vous n'êtes pas seul, il faut vous encorder.
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