La Pyramide Vincent
Parmi la multitude de 4000 du Mont Rose, la Pyramide Vincent est l'un des plus faciles. C'est donc un sommet de choix pour les débutants désireux de partir faire leurs premiers pas en autonomie.
Première approche
Au départ de Staffal, on commencera par prendre la télécabine qui monte à Gabiet, puis celle qui monte au Passo dei Salati. Ensuite, on prendra le téléphérique qui monte à la Punta Indren, pour enfin commencer notre itinéraire. Depuis la Punta Indren, on montera au Refuge Gnifetti par l'itinéraire le plus direct, pour aller y passer la nuit. Le lendemain, on remontera le Glacier du Lys jusqu'au Col Vincent, duquel on gagnera le sommet de la Pyramide Vincent par une courte pente glaciaire. Pour le retour, on redescendra au Refuge Gnifetti par le même itinéraire, puis on reviendra à la Punta Indren par l'itinéraire un peu plus long, mais plus facile, qui passe au Refuge Città di Mantova.
La Pyramide Vincent, vue depuis le Glacier du Garstelet.
Itinéraire à suivre
Avant de commencer la description de l'itinéraire, je tiens à préciser que c'est une course d'alpinisme sur glaciers cotée PD, et non une randonnée. Tout le matériel classique doit donc être emporté : crampons, piolet, baudrier, corde, casque, frontale, matériel de sauvetage en crevasse, ... Si vous n'avez pas les connaissances nécessaires pour partir en autonomie, n'hésitez pas à vous faire accompagner d'un guide.
L'itinéraire commence donc à Staffal, tout au fond de la vallée du Torrent du Lys, à Gressoney-la-Trinité. Il n'y a pas de distributeur de billets là-bas, alors prévoyez d'avoir beaucoup d'argent : environ 60 € par personne l'aller-retour par les remontées mécaniques et environ 75 € par personne pour le refuge, mais pour une bonne marge de sécurité, prévoyez d'avoir au moins 150 € à 200 € par personne, parce que même s'il est écrit qu'ils prennent la carte, ... c'est compliqué ! On prend donc la première télécabine qui nous monte à Gabiet, puis la deuxième qui nous monte au Passo dei Salati. Ensuite, le téléphérique permet de rejoindre la Punta Indren, à 3275 m. Pour nous, les choses ne se sont malheureusement pas passées ainsi ... Après plus de 5 heures passées à attendre de pouvoir franchir le Tunnel du Mont Blanc (en pleine semaine ...), nous sommes arrivés 10 minutes trop tard et le téléphérique était fermé. Pour ne rien arranger, il avait neigé dans la journée et il a donc fallu faire la trace du Passo dei Salati jusqu'à la Punta Indren ... La joie ! Ainsi, nous avons tant bien que mal suivi le sentier qui remonte du Passo dei Salati au Stolemberg, puis qui rejoint le Colle delle Pisse, puis le Colletto dell'Acqua, avant d'arriver enfin en haut du téléphérique de la Punta Indren. Environ 5 km de bonus, en s'enfonçant jusqu'aux genoux, avec des passages parfois exposés à cause de la neige.
Départ de l'itinéraire, à Staffal. On commence par prendre cette télécabine.
Au Passo dei Salati, le téléphérique est fermé, on commence donc notre longue traversée vers la Punta Indren.
Arrivée au pied du Stolemberg.
Petite arête enneigée conduisant au Stolemberg.
Passage équipé de cordes pour monter au Stolemberg.
Juste sous le sommet du Stolemberg, le chemin part dans les pierriers sur la gauche.
Traversée sous le sommet du Stolemberg, avant de redescendre au Colle delle Pisse (visible en bas à gauche).
Arrivée au Colletto dell'Acqua. En haut, on voit la Pyramide Vincent, notre objectif du lendemain.
Traversée vers le sommet du téléphérique de la Punta Indren (visible à gauche).
Arrivée sur l'itinéraire classique, à la sortie du téléphérique de la Punta Indren.
C'est normalement ici que vous devriez commencer votre itinéraire, si tout se passe bien ... Dès le début, la Pyramide Vincent est bien visible, au-dessus de la Pointe Giordani (4046 m). Pour ceux qui arrivent en avance, un petit aller-retour au sommet de la Pointe Giordani avant de rejoindre le Refuge Gnifetti permet d'ajouter facilement un 4000 à sa liste. L'itinéraire est assez évident, il suffit d'y monter tout droit, puis de revenir à notre point de départ. Ensuite, pour rejoindre le Refuge Gnifetti, on traverse le Glacier d'Indren, puis arrivé au pied de la partie rocheuse, deux possibilités s'offrent à nous : monter par les vires, en prenant l'itinéraire un peu plus technique, mais moins long et moins fatiguant, ou contourner la falaise, sur la gauche, par le Refuge Città di Mantova. Pour avoir la possibilité de voir les deux, nous avons décidé de monter par les vires et de redescendre par le Refuge Città di Mantova. On s'engage alors sur la vire bien marqué, le long de laquelle on devine quelques plaques commémoratives. Rapidement, une autre vire part sur la droite avec des cordes qui servent de mains courantes. Au bout de cette vire, une troisième et dernière vire part sur la gauche et débouche sur un passage assez raide que des bouts de bois permettent de franchir aisément. En haut de ce passage, on arrive sur une épaule rocheuse, en rive gauche du Glacier du Garstelet. De l'autre côté du glacier, on aperçoit le Refuge Gnifetti. Il ne reste alors plus qu'à remonter l'épaule rocheuse pour prendre pied sur le glacier, puis à traverser ce dernier pour rejoindre le pied de l'éperon rocheux sur lequel est niché le refuge, que l'on atteint ensuite par une grimpette facile. Pour notre part, le jour de notre arrivée, nous avons d'abord voulu renoncer à cause de l'heure tardive, mais les gardiens nous ont dit de monter quand même, et qu'ils nous attendraient. Grosse chance pour nous, car théoriquement, il n'est pas très correct d'arriver si tardivement ...
La Pyramide Vincent (en haut à gauche) et la Pointe Giordani (à droite, au bout de l'arête neigeuse), vues depuis la Punta Indren. On voit que l'itinéraire pour la Pointe Giordani ne pose pas trop de problèmes techniques.
La première vire, qui permet de monter au Refuge Gnifetti.
La deuxième vire, équipée de mains courantes.
La troisième vire, qui se termine au ressaut équipé de bouts de bois pour faciliter la montée.
En haut de la falaise, on voit le Refuge Gnifetti, de l'autre côté du Glacier du Garstelet.
Traversée du Glacier du Garstelet.
Une fois au Refuge Gnifetti, à 3647 m, comme dans la plupart des refuges italiens, c'est le grand luxe. On se croirait presque dans un hôtel. Allez hop, on mange copieusement (Italiiiiiiiiie !) et au lit pour le lendemain ! Pour le réveil, deux heures sont possibles en fonction de la course que l'on compte faire. La Pyramide Vincent étant toute proche, on peut se permettre de faire la grasse matinée jusqu'à 6h30.
Fin de repas tardive au Refuge Gnifetti.
L'une des chambres du Refuge Gnifetti.
Pour la deuxième journée, l'itinéraire est très simple. On sort du refuge de l'autre côté par rapport à notre arrivée, côté Glacier du Lys, puis, après s'être équipé, il "suffit" de suivre la trace, cet itinéraire étant très fréquenté. Une fois sur le Glacier du Lys, on rejoint le pied de la face Sud-Ouest de la Pyramide Vincent, puis on attaque la partie pentue du Glacier du Lys. Vers 4000 m, on arrive à un grand replat, entouré par la Pyramide Vincent, le Corno Nero et le Balmenhorn. Au niveau de ce replat, on tire sur la droite, en direction du Col Vincent, puis un peu avant d'atteindre ce dernier, on attaque la pente glaciaire finale qui nous mène directement au sommet de la Pyramide Vincent, à 4215 m. Tout le long de cet itinéraire sans réelles difficultés techniques, il faut rester très vigilant aux nombreuses crevasses.
Un hélicoptère qui vient ravitailler le refuge, au moment où nous sortons.
Départ du Refuge Gnifetti.
L'itinéraire sur le Glacier du Lys, au pied de la face Sud-Ouest de la Pyramide Vincent.
La partie raide du Glacier du Lys. On voit une crevasse au premier plan.
Arrivée au replat vers 4000 m. On voit le Balmenhorn à gauche, les Corno Nero au centre et le Col Vincent à droite. La Pyramide Vincent est encore plus sur la droite.
Montée finale vers le sommet de la Pyramide Vincent, depuis le Col Vincent.
Arrivée au sommet de la Pyramide Vincent. Style garanti avec le Buff vert, la casquette blanche et le casque orange !
Nous voilà donc au sommet de la Pyramide Vincent, à 4215 m ! Malgré une altitude respectable, ce n'est qu'un petit sommet parmi la multitude de 4000 du Mont Rose, la vue est donc "bouchée" sur une bonne partie du tour d'horizon. En parlant de tour d'horizon, voici le traditionnel tour d'horizon photographique depuis un sommet (de la gauche vers la droite). Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée sur la photo correspondante.
On commence en direction du Sud-Est, avec la Plaine du Pô.
Un peu plus sur la droite, on devine le Mont Argentera (bon ... il est à 200 km, donc on ne le voit pas du tout sur cette photo, mais en vrai on le distinguait, voir le zoom qui suit) et le Mont Viso (pareil, étant à 150 km, difficile de le voir sur cette photo, mais en vrai on le voyait vraiment bien, et même dans le zoom qui suit on le voit très bien).
Maintenant, on voit le Pic de Rochebrune, la Pointe de Charbonnel, le Grand Paradis, la Meije (à 157 km), la Grande Casse et le Mont Pourri (et bien d'autres, voir le zoom qui suit).
On voit maintenant le Mont Blanc, les Grandes Jorasses, l'Aiguille Verte, le Grand Combin, Castor, la Dent d'Hérens et le Liskamm.
On arrive sur le Weisshorn, le Bishorn, le Corno Nero, la Pointe Dufour du Mont Rose (4634 m, point culminant du Massif du Mont Rose), le Ludwighöhe et la Pointe Zumstein.
Un tout petit peu plus sur la droite, on voit la Pointe Parrot dans son intégralité.
Enfin, on termine ce tour d'horizon, avec le Piz Bernina (4049 m, 4000 le plus à l'Est des Alpes) et le Monte Disgrazia.
Quelques zooms sur les sommets des photos précédentes. En haut à gauche, en zoomant et en modifiant (trop) les couleurs, on voit se découper la forme du Mont Argentera (3297 m, point culminant du Massif du Mercantour - Argentera). Je vous avais bien dit qu'on le voyait ! Bon ok ... Soyez indulgents, il est à 200 km ! En haut au centre, on voit le mythique Mont Viso (3841 m, point culminant du Massif des Alpes Cottiennes), à 150 km. En haut à droite, on a le Pic de Rochebrune (3321 m, point culminant du Massif du Queyras). Sur la deuxième ligne, de gauche à droite, on a Rochemelon, la Pointe de Charbonnel (3752 m, point culminant du Massif des Alpes Grées), l'Albaron et la Pointe de Ronce (3612 m, point culminant du Massif du Mont-Cenis). Sur la troisième ligne, on a le Grand Paradis (4061 m, point culminant du Massif du Grand Paradis), la Grande Ruine, la Meije, le Râteau, la Dent Parrachée, la Grivola, la Grande Motte, la Grande Casse (3855 m, point culminant du Massif de la Vanoise) et la Grande Sassière. Sur la quatrième ligne, à gauche, on a le Dôme de la Sache et le Mont Pourri. Sur la quatrième ligne, à droite, on a le Mont Blanc, les Grandes Jorasses et l'Aiguille Verte. Sur la cinquième ligne, on a le Grand Combin. Sur la dernière ligne, à gauche, on a le Weisshorn, le Bishorn. Enfin, en bas à droite, on a le Piz Bernina (4049 m, point culminant du Massif de la Chaîne de la Bernina, à 166 km) et le Monte Disgrazia.
Après une bonne pause, on attaque la descente. Jusqu'au Refuge Gnifetti, l'itinéraire est le même qu'à la montée : redescente vers le Col Vincent, puis redescente du Glacier du Lys. Ensuite, de retour aux alentours du Refuge Gnifetti, on tire vers la gauche pour rejoindre le haut du Glacier du Garstelet. On redescend alors ce dernier jusqu'à arriver au Refuge Città di Mantova.
Redescente du sommet de la Pyramide Vincent au Col Vincent.
Retour vers la partie pentue et crevassée du Glacier du Lys. Même en Juillet, on voit passer des skieurs.
Redescente du Glacier du Lys.
Passage crevassé sur le Glacier du Lys, avant de revenir au replat vers le Refuge Gnifetti (que l'on devine dans les rochers, en haut au centre de la photo).
Redescente du Glacier du Garstelet, vers le Refuge Città di Mantova, que l'on voit en haut de la photo.
Arrivée au Refuge Città di Mantova.
Une fois au Refuge Città di Mantova, on suit le chemin qui part sur la gauche, pour rejoindre la Punta Indren en contournant la falaise de la veille et en retraversant le Glacier d'Indren.
Le chemin qui contourne la falaise, entre le Refuge Città di Mantova et le Glacier d'Indren. Sur la droite, on devine la gare d'arrivée du téléphérique de la Punta Indren.
Petit passage équipé de mains courantes dans le contournement de la falaise, entre le Refuge Città di Mantova et le Glacier d'Indren.
Traversée retour du Glacier d'Indren.
Retour à la gare d'arrivée du téléphérique de la Punta Indren.
Et voilà, il ne reste plus qu'à se laisser redescendre par les trois remontées mécaniques jusqu'à Staffal. A ce moment là, veillez à avoir encore de l'argent pour payer le téléphérique, sinon, il faudra redescendre à pied !
Retour à Staffal en télécabine.
Et voilà, c'est la fin de cette petite course d'alpinisme sur un 4000 accessible à tout alpiniste maîtrisant les bases. Pour nous, c'était surtout un moyen de repérer les lieux pour faire prochainement les "4000 spaghettis", toute une série de sommets de plus de 4000 m autour du Mont Rose. Quoi qu'il en soit, ce secteur est bien connu des alpinistes et constitue pour eux l'un des lieux les plus réputés des Alpes, de par ses nombreux hauts sommets faciles d'accès et ses remontées mécaniques qui nous propulsent directement en haute montagne, nous affranchissant ainsi de longues marches d'approche.
Profil altimétrique
Tracé de la rando
Informations rando
Durée
7h 28min
Distance
9.05 km
Dénivelé
1010 m
Altitude max
4215 m
Altitude min
3275 m
Massif
Autre
Engagement
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Exposition
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Niveau physique
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En famille
NON
Restrictions
Course d'alpinisme glaciaire cotée PD. Prévoir le matériel en conséquence. Glacier du Lys très crevassé. Prévoir 150 € à 200 € en liquide par personne pour ne pas manquer (remontées mécaniques et refuge).
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