Au départ du Refuge de Pian delle Gorre, on commencera par rejoindre le Vallon du Marguareis en passant par le Gias Sottano di Sestrera, puis on rejoindra le Colle dei Torinesi (le Col des Turinois) par le Canale dei Torinesi (le Couloir des Turinois), avant d'atteindre le sommet de la Pointe Marguareis. Pour le retour, on commencera par redescendre par le versant français du sommet, avant de repasser en Italie par le Pas de Scarasson, pour ensuite descendre au Passo del Duca, puis le Vallon du Pesio nous ramènera au Refuge de Pian delle Gorre, notre point de départ.

Pour attaquer l'itinéraire, il faut prendre la piste qui monte sur la gauche, avant le refuge, direction "Cascate del Saut". Après environ 1,3 km sur une large piste, on atteint un gros carrefour, au niveau duquel on suit le chemin qui part sur la gauche, direction "Gias Sottano di Sestrera" / "Laghetto del Marguareis". On atteint alors rapidement le Gias Sottano di Sestrera, où l'on prend le chemin de droite, toujours en suivant la direction "Laghetto del Marguareis". On arrive alors dans le Vallon du Marguareis, que l'on remonte lentement en passant au Gias Soprano del Marguareis, avant d'arriver enfin au Laghetto del Marguareis, un tout petit lac.

Depuis le Laghetto del Marguareis, on suit ensuite la direction "Colle dei Torinesi". Après une partie assez montante, la pente se radoucit, juste après avoir passé un gros rocher, derrière lequel on arrive à une intersection où l'on prend le chemin de droite, toujours direction "Colle dei Torinesi". On arrive ainsi au pied du Couloir des Turinois, la principale difficulté de cet itinéraire. Ici, deux options sont possibles : soit passer par une via ferrata, soit passer par le fond du couloir. Ici, je suis passé par le fond du couloir (enfin, j'aurais aimé ...). En effet, j'avais choisi de ne pas prendre la via ferrata, je n'avais donc pas mon matériel. Je m'étais également dit qu'un 8 Juillet, vers 2250 m, autant au Sud, il n'y aurait plus de neige depuis bien longtemps. Je me trompais amplement ! L'orientation Nord de ce couloir très profond fait que la fraîcheur y est conservée très longtemps. Le névé du couloir était trop dur pour être remonté sans matériel, j'ai donc dû passer par une vire, sur la droite du couloir, pour contourner le névé. Sans ce névé, ou avec des crampons et un piolet, on remonte simplement par le fond du couloir, jusqu'à arriver au pied d'une paroi équipée d'une corde, où le couloir tourne sur la droite. Avec névé et sans matériel, on grimpe sur la droite, jusqu'à atteindre une vire. On passe alors devant l'entrée d'une grotte (avec un petit panneau n°989), puis on atteint le passage le plus technique, où la vire est en dévers et couverte de fins éboulis. Ça passe plutôt bien, mais une glissade pourrait mal se terminer, avec le saut de la petite barre rocheuse et la glissade jusqu'au pied du névé ... Au bout de cette vire, on rejoint la même paroi équipée d'une corde, où le couloir tourne sur la droite. On suit ensuite cette corde pour arriver dans un petit goulet caillouteux, au bout duquel on arrive sur la dernière difficulté du Couloir des Turinois : un petit mur à escalader. Les prises sont bonnes, mais mieux vaut éviter de tomber ... En haut de ce dernier, encore quelques pas dans des gradins rocheux nous amènent à la sortie du couloir. On atteint alors rapidement le Col des Turinois.

Au Col des Turinois, on prend le chemin qui monte sur la droite, direction "Punta Marguareis", jusqu'à atteindre une autre intersection, à laquelle on prend encore sur la droite, direction "Cima Marguareis" (ils nous font des petites variantes sur les panneaux !). On atteint alors assez rapidement le sommet, marqué d'une grande croix métallique.

Nous voilà donc au sommet de la Pointe Marguareis, à 2650 m (2651 m selon les Italiens), point culminant du Massif des Alpes Ligures, ce massif du bout des Alpes, qui fait la liaison avec les Apennins. La frontière entre la France et l'Italie passe par le sommet, d'où on a une belle vue sur un autre couloir, beaucoup plus technique : le Couloir des Génois (Canale dei Genovesi).

Comme d'habitude depuis un sommet, je fais un petit tour d'horizon photographique pour vous présenter la vue (de la gauche vers la droite). Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée sur la photo correspondante.

Après une bonne pause au sommet, très souvent, à flotter au-dessus des nuages de la Plaine du Pô, on attaque la partie retour de l'itinéraire. Toute la portion jusqu'au Pas de Scarasson est très peu marquée et il faut avoir un bon sens de l'itinéraire pour arriver à suivre le "chemin". Dans l'autre sens, du balisage permet de s'orienter, mais en descendant, on ne peut souvent voir ce balisage qu'en se retournant. Une bonne solution est d'utiliser son GPS pour vérifier que l'on est bien sur le chemin. Au départ, on suit l'arête qui part au Sud du sommet, puis, rapidement, on descend sur le versant de droite (côté français). Après une bonne descente à travers des pelouses alpines pleines d'edelweiss, on tourne progressivement sur la droite, en descendant à travers une zone rocheuse, jusqu'à ce que l'on marche vers le Nord. Quand on quitte l'environnement rocheux pour revenir dans des pelouses alpines, la trace s'oriente vers l'Ouest, jusqu'à arriver sous le Pas de Scarasson, vers lequel on monte pour enfin rejoindre un chemin bien tracé (et revenir en Italie par la même occasion).

À partir du Pas de Scarasson, l'itinéraire devient plus facile à suivre. On traverse le petit vallon que l'on domine, pour aller marcher en contrebas de la crête qui se trouve de l'autre côté de ce dernier, et ainsi atteindre le Passo del Duca.

Une fois au Passo del Duca, le chemin est très bien tracé jusqu'à la fin (jusqu'au Gias degli Arpi, il emprunte d'ailleurs la Via del Duca, une "piste cyclable"). On prend donc le chemin de droite, pour descendre au Colle del Prel, puis au niveau de ce dernier, on part sur la gauche, direction "Gias degli Arpi". On rejoint ainsi ce dernier par la Via del Duca, qui serpente à travers le vallon du Pesio. Le long du chemin, on rencontre de nombreux cytises, des arbres aux fleurs jaunes.

Au premier carrefour après le Gias degli Arpi, on quitte la Via del Duca pour prendre le chemin qui part sur la gauche, direction "Gias Fontana". On atteint ensuite rapidement un autre carrefour, où il faut prendre sur la droite pour rejoindre le Gias Fontana (sur la gauche, on peut faire un crochet de 20 minutes par la Cascata del Pis del Pesio, ce que je me dis que j'aurais dû faire, quand je vois les photos de la cascade ...).

Il ne reste ensuite plus qu'à descendre en suivant les panneaux, pour revenir à Pian delle Gorre.

Et voilà, c'est la fin de ce long itinéraire sur le point culminant des Alpes Ligures, ce massif "du bout des Alpes", très peu connu pour la majorité des randonneurs alpins. Pourtant, il renferme bien des trésors et cette randonnée m'a donné envie de repartir explorer le secteur, en particulier pour faire la Via del Duca en vélo, car les longs itinéraires aménagés à de telles altitudes sont plutôt rares. Pour finir, je voudrais juste ajouter un petit détail "amusant" : les vallées comme celle du Pesio, entourées de hautes parois très verticales m'ont beaucoup rappelées celles des Alpes Juliennes (en Slovénie) qui sont également "le bout des Alpes", mais complètement de l'autre côté de l'arc alpin.