Emblème du Japon, le Mont Fuji fascine partout à travers le monde. Son ascension qui n'est pas très compliquée, doit tout
de même être bien préparée, surtout si l'on envisage de la faire en dehors de la saison officielle. N'oublions pas qu'à
3776 mètres d'altitude, on est en haute montagne.
Plus qu'une montagne, un mythe
Du haut de ses 3776 mètres d'altitude, en plus d'être le point culminant du Japon, le Mont Fuji est un sommet
légendaire. Symbole du pays tout entier, son ascension a presque quelque chose de divin. Partout à travers le
monde gravir le Mont Fuji fait partie des "grandes choses que l'on aimerait faire dans sa vie". C'est pour cela que
quand j'ai eu l'occasion d'aller au Japon, il était absolument hors de question pour moi de passer à côté.
Après avoir commencé mes recherches sur l'ascension de ce sommet, j'ai rapidement découvert qu'il existait une
période officielle pour gravir le Mont Fuji et qu'en dehors de celle-ci, son ascension était "interdite".
Globalement, la saison officielle va de début Juillet à mi-Septembre. Durant cette période, le Mont Fuji
est pris d'assaut, le chemin est bondé et des bouchons se forment avant les passages délicats. Des magasins
sont également présents tout au long de l'itinéraire pour vous vendre des choses dont vous n'avez pas besoin.
Par contre, hors des dates d'ouverture officielle, l'ascension ressemble beaucoup plus à une randonnée
"classique" : de la montagne et du calme. Car oui, le Mont Fuji n'est pas réellement interdit en dehors de la
période officielle. Cependant, tout est fait pour que vous ne puissiez pas la faire, à moins d'avoir tout prévu
à l'avance.
Au fil de mes recherches sur Internet, j'ai eu du mal à trouver toutes les informations nécessaires et il m'a fallu
beaucoup de temps pour tout rassembler. J'écris donc cette page comme un guide pour gravir le Mont Fuji en hors-saison,
avec l'itinéraire, mais aussi toutes les informations pratiques pour pouvoir se rendre sur place, avoir le droit de
passer au départ, ...
Vous l'aurez donc compris, cette interdiction est extrêmement gênante, mais aux vues de la renommée de cette ascension,
sans ce "blocage" du sommet, les accidents seraient sans doute nombreux. Car le gros problème de cette montagne,
c'est que son aspect touristique prend le dessus sur tout le reste dans la tête des gens. Ainsi, des personnes pour qui
randonner plus de deux heures représente un exploit tel qu'il doit être partagé au plus vite sur Facebook, avec de
nombreuses photos dans des poses héroïques, s'attaqueraient au Fuji sans avoir conscience de la difficulté qui les
attend. Pourtant, contrairement à ce que j'ai pu lire absolument partout (sauf sur les sites dédiés à la montagne,
comme CampToCamp par exemple), le Mont Fuji n'est pas dangereux. Ou du moins, si, il l'est, mais il ne l'est pas plus
que n'importe quelle autre montagne. Quel genre de personne tenterait l'ascension du
Mont Viso en tongs par temps d'orage ? A 3776 mètres d'altitude,
on est en haute-montagne, avec les dangers qui vont avec. Il ne devrait pas être nécessaire de préciser toutes ces
choses pour le Fuji ...
Bref, les japonais voulant se couvrir un maximum en cas de problème (et on les comprend), pour pouvoir gravir le
Mont Fuji en hors-saison, il faut impérativement remplir et envoyer un formulaire à la police de Yamanashi ou de
Shizuoka (en fonction de la voie par laquelle on veut monter). Ce formulaire est disponible
sur ce site (partie 2 :
"A Climbing Plan must be completed and submitted."). Les instructions d'envoi sont indiquées en bas du formulaire.
Pour arriver au sommet du Mont Fuji, il y a 4 itinéraires principaux : Yoshida Trail, Gotemba Trail, Fujinomiya Trail
et Subashiri Trail. Yoshida Trail étant l'itinéraire phare, c'est par celui-ci que je suis passé et c'est donc
également celui-ci qui est décrit dans la suite de cette page.
Enfin, avant de passer aux aspects pratiques de "l'avant-rando", je précise qu'avant l'ouverture officielle du
Mont Fuji, il peut rester beaucoup de neige sur l'itinéraire. Nous avons réalisé l'ascension le 8 Juin 2016.
Nous avions donc prévu tout le matériel nécessaire : chaussures d'alpinisme, pantalon d'alpinisme, crampons
et bâtons. Au final les crampons sont restés dans le sac mais il est tout de même préférable de les avoir s'il
reste beaucoup de neige. Et je vous vois venir : oui, la moitié de la valise était consacrée au Mont Fuji ! :)
Se rendre sur place
En tant qu'étranger, vous vous déplacez probablement grâce aux transports en commun. Dans ce cas, l'ascension du
Mont Fuji ne s'improvise pas. Deux cas de figure sont possibles : vous tentez l'ascension durant la période officielle
(de début Juillet à mi-Septembre) et tout devrait bien se passer, ou, vous vous y prenez en "hors-saison" et là ce sera
une autre paire de manches !
Tout d'abord, quelle que soit la saison choisie, si l'on veut réaliser l'ascension par la voie Yoshida (la plus commune),
il faut déjà se rendre à la ville de Kawaguchiko. Cette étape ne pose aucun problème : depuis la gare de Shinjuku à
Tokyo, il faut se rendre à la gare d'Otsuki, puis depuis Otsuki prendre la ligne qui va à Kawaguchiko. Si vous avez
le JR Pass (pass pour avoir les trains du réseau JR (Japan Rail) illimités pendant 1, 2 ou 3 semaines), votre trajet ne
sera couvert que jusqu'à Otsuki. Pour la dernière partie il faudra payer 1140 ¥ par personne (prix 2016, environ
10 €).
Une fois à Kawaguchiko, encore une fois, les possibilités diffèrent. Si vous y êtes pendant la saison officielle, les
navettes qui vous conduisent à la 5ème Station de la Subaru Line vous seront très utiles. La première arrive à 7h35
et la dernière repart à 20h40. Ce qui vous laisse 13h05 pour faire votre ascension. Et vous pouvez même arriver la veille
et dormir à la 5ème Station, ou encore débuter votre ascension et dormir dans l'une des nombreuses huttes qui jalonnent
la montée pour couper l'effort en deux.
Mais, si vous vous y prenez en hors-saison, soyez bien conscient de la difficulté qui vous attend ! Les navettes qui
vont de Kawaguchiko à la 5ème Station de la Subaru Line ne vous déposeront au plus tôt qu'à 9h45 pour repartir au
plus tard à 16h20, ce qui ne vous laissera que 6h45. En adoptant une allure de trail, l'exploit est réalisable, à
condition qu'il n'y ait pas trop de neige, que vous ne fassiez que très peu de photos et que vous n'ayez pas le
moindre imprévu. Il ne faudra pas faire de pause non plus et enfin il vous faudra probablement faire une croix sur le
tour du cratère. Vous pouvez également partir la veille et dormir dans l'un des hôtels de la 5ème Station de la Subaru
Line, mais la dernière navette vous déposant à 15h55, la fin de la journée risque d'être longue dans ce lieu isolé où
il n'y a pas grand chose à faire ... N'imaginez pas dormir dans l'une des huttes durant cette période : elles sont toutes
fermées. Vous l'aurez compris, à cette période, mieux vaut aller à la 5ème Station de la Subaru Line en voiture.
Si le taxi peut-être pratique à l'aller, il me semble difficile de prévoire l'heure du retour à l'avance pour le
réserver. La meilleure option est donc de louer une voiture. Si l'on fait ainsi, il faut s'y prendre longtemps à
l'avance. J'explique pourquoi et comment s'y prendre dans la partie suivante.
Si l'on concidère maintenant que vous avez une voiture pour vous déplacer librement, l'ascension du Mont Fuji devient
tout ce qu'il y a de plus "simple", une randonnée comme les autres en matière de logistique. Seul petit point à savoir,
les 23 derniers kilomètres de la route sont payants (2060 ¥ en 2016, soit environ 17 €) et la route ferme la nuit
(durant la majeur partie de la période officielle, la route est fermée aux voitures 24h/24).
Le matin on ne peut monter qu'à partir de 3h00 et le soir il faut avoir passé la barrière avant 21h00
(horaires uniquement valables en Juin, renseignez-vous bien sur place ou sur
la page officielle de la Subaru Line : il faut
lire le tableau de la façon suivante : "heure d'ouverture pour monter" ~ "heure de fermeture pour monter"
("heure de fermeture pour descendre") en fonction des mois), donc être parti de la 5ème Station avant 20h30.
N'espérez pas faire un chrono dans la descente en voiture : des animaux sortent de partout et traversent la route
n'importe comment. Je ne roulais pas vite du tout et j'ai quand même failli tamponner une biche qui a jailli de nulle part.
Notre petite Toyota Porte s'est magnifiquement mise à déraper lors du freinage alors que la route n'était même pas
humide. Pendant la fin de la descente, plusieurs autres animaux ont testé mes réflexes ...
Louer une voiture
Le permis de conduire français n'étant pas un permis international, ce dernier n'a aucune valeur au Japon. Cependant,
il est tout de même possible de louer une voiture si l'on dispose d'une traduction certifiée en japonais du permis
français. Et parmi toutes les démarches pour se rendre au Mont Fuji, c'est bien celle-ci la plus compliquée !
La traduction ne peut se faire qu'au Japon et les permis traduits ne sont pas envoyés à l'international. Il est donc
nécessaire de le faire faire sur place, ou si vous avez un contact au Japon, vous pouvez lui transmettre les documents et
la traduction lui sera envoyée. Il pourra alors vous la faire suivre en France. Attention cependant aux
délais postaux. Faites les démarches au moins un mois à l'avance, voire deux pour être sereins. La traduction coûte
3000 ¥, soit environ 24 €. Si vous faites faire la
traduction sur place, il vous faudra vous rendre dans
l'un des bureaux de la JAF
(Japan Automobile Federation). En fonction de la langue, les délais vont du jour même à 2 semaines. Etant passé par
une connaissance au Japon (que je remercie grandement d'ailleurs !), je ne connais pas les délais de traduction pour
un permis français, mais j'imagine qu'il ne doit pas faire partie des plus longs à traduire.
Enfin, si vous ne voulez pas avoir à vous occuper de quoi que ce soit (ce qui est probablement l'option la plus simple),
faites simplement une demande sur un site spécialisé comme
Vivre le Japon
par exemple. Vous paierez plus cher (65 €), mais au moins tout sera bien fait, en temps et en heure.
Une fois la traduction certifiée en poche (accompagnée du vrai permis), il est enfin possible de louer une voiture !
Pour ma part, j'ai été très satisfait du "Toyota Rent A Car" à Kawaguchiko : que ce soit au téléphone ou sur place,
le personnel parle très bien anglais (bien mieux que moi ...) et l'agence est à deux pas de la gare.
Première approche
Si les préparatifs pour l'ascension peuvent être prise de tête, l'itinéraire a le mérite d'être on ne peut plus simple !
Au départ de la 5ème Station de la Subaru Line, on va rejoindre Yoshida Trail par une grande piste qui traverse le
versant Nord-Est du Mont Fuji. On va ensuite monter jusqu'au cratère, en faire le tour, puis redescendre par le
même itinéraire qu'à la montée.
Itinéraire à suivre
Bon cette fois c'est parti ! Après une bonne nuit dans un hôtel sur les rives du Lac Kawaguchi, on se réveille aux
aurores, avec au petit déjeuner une gâteau Mont Fuji de circonstances.
On se rend ensuite à la 5ème Station de la Subaru Line, pour notre part avec notre petite Toyota Porte.
Au départ, on nous interdit de passer avant d'avoir rempli le formulaire pour la police de Yamanashi. Comme nous l'avons
déjà rempli, nous pouvons passer. Ouf ! L'itinéraire commence donc sur une large piste en terre qui rejoint la voie
Yoshida. Sur cette piste, nous avons rencontré un groupe de japonais qui eux s'apprêtaient à faire le tour du
Mont Fuji. L'un d'entre eux qui aimait beaucoup la montagne nous a dit qu'il était déjà venu en France pour gravir
le Mont Blanc. Pour moi, en Juin 2016 ce n'était pas encore
chose faite, mais c'est l'un de mes projets pour l'été 2017. Espérons qu'il se concrétisera ...
Au bout d'un peu plus d'un kilomètre, on arrive à une bifurcation. En théorie il faudrait quitter la piste pour prendre
le chemin de droite qui monte directement à la 6ème Station de la voie Yoshida. Mais, quand nous sommes passés, des
barrières en interdisaient l'accès. Le respect des règles étant bien plus rigoureux au Japon, nous avons donc continué
sur la piste en direction de la hutte Satogoya, pour rejoindre la voie Yoshida à ce point. Après coup, nous nous sommes
en fait rendu compte que le groupe de japonais avait gaiement enjambé ces barrières ... Tant pis, le détour ne prend
qu'une dizaine de minutes en plus.
Nous avons donc continué sur la piste vers la hutte Satogoya.
A la hutte Satogoya, on quitte la piste et on s'engage sur un petit chemin par lequel va commencer notre ascension du
Mont Fuji. Quelques dizaines de mètres après Satogoya, on arrive à la hutte Seikanso, puis rapidement après c'est
devant un petit monument religieux que l'on passe.
La montée sur le petit chemin se poursuit encore un peu après le monument religieux, puis on arrive à la 6ème Station
de la voie Yoshida, où le chemin s'élargit à nouveau. C'est la que nous serions arrivés si nous étions passé par le
chemin bloqué par les barrières.
Lors de notre montée, les nuages cachaient le sommet, mais derrière nous, le paysage était dégagé.
Une fois la 6ème Station passée (vers 2400 m), on continue sur un chemin sur-aménagé en direction de la 7ème Station
qui se situe aux alentours de 2800 m. Les stations n'étant en fait pas constituées d'un bâtiment mais de plusieurs,
elle sont étalées sur de grandes plages d'altitudes et on peut avoir du mal à savoir quand finit l'une et quand
commence l'autre.
Par moment le large chemin laisse place à des passages plutôt surprenants, complètement biscornus et où il faut
s'aider des mains pour passer.
Vers 2850 mètres d'altitude, on passe sous un torii en arrivant à l'une des huttes de la 7ème Station. Ensuite, les
portions tortueuses reprennent !
L'ascension continue encore et encore, de hutte en hutte, de station en station ...
Vers 3350 mètres d'altitudes, nous avons décidé de faire notre pause repas, ce qui fut une bonne chose puisque les
nuages en ont profités pour disparaître d'un coup.
Après un bon repas japonais, on reprend l'itinéraire en direction du cratère. Et pour changer on va ... monter !
Vient alors le moment où l'on arrive à deux lions de part et d'autre du chemin, suivis d'un torii. Ca y est !
On atteint enfin le cratère du Mont Fuji ! Au pied du torii (tout comme les autres toriis durant la montée d'ailleurs),
il semble qu'il soit coutume de déposer une petite pièce. La majorité sont des pièces de 1 ¥ (0,8 centime d'Euro),
mais certains sont plus généreux (500 ¥, soit environ 4 €). On trouve également des monnaies étrangères, dont une
quantité non négligeable d'Euros.
Une fois au bord du cratère, on entame la meilleure partie de l'itinéraire : le tour du cratère. Dans le sens horaire,
on a l'avantage de terminer par le Pic Kengamine, point culminant du Mont Fuji, à 3776 mètres. Nous l'avons donc
fait dans ce sens. En marchant, les roches nous rappellent bien que nous sommes sur un volcan.
Pendant que l'on fait le tour du cratère, on passe alternativement "côté cratère" et "côté flanc de montagne".
On peut ainsi voir l'intérieur du cratère et la vue sur la plaine. Avec la météo, nous avons juste vu
une mer de nuages en dessous de nous.
Après avoir fait un peu plus de la moitié du tour du cratère, on arrive à d'autres huttes : c'est l'arrivée des voies
Gotemba et Fujinomiya. Le Pic Kengamine est alors tout proche ! Quand nous sommes passés, des engins s'affairaient pour
préparer le chemin pour l'été.
La montée finale est assez raide mais courte. Un dernier petit effort ascendant nous conduit donc rapidement au sommet.
Au sommet du Mont Fuji se trouve une station météo, on ne peut donc pas voir la plaine. En revanche, on a une
superbe vue sur le cratère.
En ce point, on est plus haut que toute personne sur le sol japonais !
Après avoir bien profité de ce lieu mythique, on continue notre tour du cratère pour revenir en haut de la
voie Yoshida. En chemin on va passer à côté du cratère secondaire, beacoup plus petit, nommé Shonai-in.
Le tour du cratère du Mont Fuji est presque terminé, on profite donc jusqu'au bout de la vue avant de revenir
à la 10ème Station de la voie Yoshida.
Voilà, le tour du cratère est fini, il faut maintenant redescendre "sur terre". Sur les plans il existe un chemin
de descente différent de celui de la montée, mais avec toute cette neige nous avons préféré redescendre par le seul
itinéraire visible : celui par lequel on est arrivé. On va donc repasser par toutes les stations de la voie Yshida,
jusqu'à revenir à la piste qui ramène à la 5ème Station de la Subaru Line.
Comme à la montée, il faut rester attentif dans les passages chaotiques, même s'il ne sont pas
réellement dangereux.
La descente continue, continue, continue ...
Une fois de retour à la hutte Satogoya, on regagne la piste qui mène à la 5ème Station de la Subaru Line.
On est alors presque rentré.
De retour à la 5ème Station de la Subaru Line, nous sommes tombés sur des barrières qui empêchaient l'accès
(pour la nuit) au chemin duquel nous venions. Etant au Japon, nous avons brièvement hésité à les enjamber.
Chose tout à fait stupide, nous n'allions tout de même pas dormir par terre en attendant le lendemain matin ...
Nous voilà donc de retour au parking de la 5ème Station de la Subaru Line. Lors de notre passage, les nuages étaient
finalement passés et le Mont Fuji était entièrement visible.
Voilà, c'est fini. Il faut maintenant redescendre la Subaru Line pour rejoindre le reste du Japon. Encore une fois, en
hors saison, on est "seuls" sur le parking, les quelques voitures présentent le matin étaient toutes reparties. Il ne
restait en fait plus qu'un policier, qui attendait que l'on reparte pour s'assurer que plus personne n'était présent
sur place.
Et voilà, cette excursion sur le Mont Fuji est maintenant finie. Bien que ça ai été pour moi le clou de mon séjour
au Japon, cet étonnant pays ne se résume pas qu'à ça, et loin de là. C'est pourquoi, avant de vous laisser, je tiens à
vous en dire un peu plus sur cette destination.
Quelques mots sur le Japon
Contrairement à beauoup de personnes de ma génération, le Japon ne m'attirait pas pour sa culture "geek mangas sushis".
N'ayant jamais beaucoup voyagé à l'étranger, le fait que ce pays soit à la fois géographiquement éloigné et en même
temps culturellement assez décalé, c'est plutôt cela qui me faisait envie.
Là-bas j'ai ainsi pu découvrir un immense trésor culturel, en particulier au niveau des monuments historiques : le
Japon possède un nombre incalculable de temples et de châteaux. Et au pays du Soleil levant, ces monuments se visitent
pieds nus !
Il y a également des bâtiments beaucoup plus récents qui sont eux aussi sont à voir "absolument".
Pour avoir pas mal arpenté Tokyo à pied, j'ai trouvé que la ville était bien loin de l'image que l'on aime bien lui
donner en France : celle d'une ville extrêmement dense, opressante, totalement déshumanisée. Dans la majorité des
quartiers, les immeubles ne dépassents pas 3 ou 4 étages et les rues sont loin d'être aussi embouteillées qu'à Paris
(les coups de klaxon y sont d'ailleurs très rares). Après, il y a bien évidement des coins qui fourmillents plus que
d'autres, comme le fameux Shibuya Crossing que l'on voit partout dès que l'on parle de Japon. C'est impressionnant de
voir comment en quelques secondes la marée humaine est capable de se dissiper pour laisser place aux voitures.
Le Japon se caractérise également par des traditions culinaires très différentes. Le sucré est un goût presque
inexistant dans cette cuisine et on y mange majoritairement du poisson, très peu de viande. Le petit déjeuner
n'échappe pas à la règle. Au début c'est assez marrant, mais au bout de 10 jours, le maquereau bien odorant
passe plutôt mal au réveil ... Heureusement, certains hôtels ont pitié de nous et il y a également des
nuggets de poulet avec du ketchup ! Oui oui, je parle toujours sur le petit déjeuner là ... Sinon pour les
autres repas, il faut bien évidemment tester les sushis (entre autres), qui contrairement à chez nous, sont constitués de
plus de poisson que de riz.
Une autre curiosité du Japon est son réseau ferroviaire. Le pays est très bien desservi par les gares et les japonais y
accordent une grande importance. La ponctualité des trains est elle aussi remarquable : ils arrivent toujours précisément
à la minute prévue. Le Shinkansen (TGV japonais) permet de traverser le pays rapidement et est à mon sens moins
contraignant que le TGV. Par exemple entre Tokyo et Kyoto, il y a un train qui part toutes les 15 minutes et il suffit
d'acheter son billet juste avant de monter dedans, comme on prendrait un ticket de métro.
Sur place, il faut également tester les hôtels capsules. L'expérience d'une nuit dans son "petit casier" est au final
plutôt agréable.
Enfin, pour finir, je voudrais parler de tous ces petits objets de la vie courante, que les japonais aiment bien
rendre "kawaï" (plus ou moins rendre "mignon" en français). Cela va du simple cône de signalisation décoré en Mont Fuji,
au sac à dos Pikachu porté de la façon la plus naturelle qu'il soit par un adulte allant travailler. Au Japon, les
petits objets excentriques sont vraiment partout.
Je finis cette page avec un souvenir obligatoire une fois que l'on a gravi le Mont Fuji, la peluche Mont Fuji !