Avec ses 5642 m, le Mont Elbrouz, dans le Caucase, est le plus haut sommet d'Europe. A une telle altitude, pas question
de monter là-haut sans une bonne acclimatation.
Première approche
Cette page décrit la voie normale de la face Nord, la voie normale "des vrais alpinistes" peut-on lire sur Internet. En effet,
la face Nord est restée très sauvage et même si l'itinéraire n'est pas difficile techniquement (coté F+), il ne fait nul doute
que nous sommes à la montagne. Au contraire, la face Sud a été très équipée et il est possible de monter par des remontées
mécaniques, puis en dameuse jusqu'à 5100 m ... On comprend ainsi mieux que la face Sud soit un peu décriée, même si l'on
peut également y monter à pied, mais entre les télésièges et les dameuses ...
Cette ascension de l'Elbrouz était un projet commun avec l'ami d'école (Florent) retrouvé au Refuge des Ecrins, lors de mon
ascension de la Barre des Ecrins. Découvrant que nous avions une
passion commune, nous avions voulu marquer le coup en gravissant un sommet mythique ensemble. C'est ainsi que début Juin 2018,
nous sommes partis en Russie (en période de Coupe du Monde de Football ...) pour gravir le Mont Elbrouz !
Compte tenue de la longueur de l'ascension, on ne peut pas se passer d'acclimatation sur l'Elbrouz. L'organisme par lequel
nous sommes passés (bigmountain.ru) permet de faire une ascension
plutôt classique, en 8 jours (10 jours voyage inclus) :
Jour 0 : vol France - Russie (Mineralnye Vody).
Jour 1 : trajet en 4x4 de Mineralnye Vody au camp de base de la face Nord.
Jour 2 : montée du camp de base au camp 1 en passant par l'Aérodrome Allemand. Une fois au camp 1, petite boucle pour
aller voir les Champignons de Pierre.
Jour 3 : montée du camp 1 au camp d'assaut.
Jour 4 : journée d'acclimatation, montée à 4840 m, dans les Rochers de Lenz.
Jour 5 : école de glace et journée de repos.
Jour 6 : sommet !
Jour 7 : redescente au camp de base et trajet vers Piatigorsk en 4x4 ou jour de réserve pour le sommet.
Jour 8 : jour libre à Piatigorsk ou redescente au camp de base et trajet vers Piatigorsk en 4x4 si jour de réserve utilisé.
Jour 9 : vol retour en France.
Nous avons choisi de passer par bigmountain.ru, car c'était
la seule agence russe et francophone. Nous préférions partir avec un organisme "local" plutôt qu'avec l'un des géants internationaux,
pour plus "d'authenticité". Même si l'ascension est relativement facile, nous ne voulions pas partir seuls à cause de la complexité
administrative qu'implique un voyage en Russie. Svetlana de bigmountain.ru
a su nous faciliter toutes les démarches et nous avons ainsi évité beaucoup de galères ...
La Russie
Avant de commencer la description de l'itinéraire, comment ne pas faire une petite digression sur la Russie de façon générale ?
A peine arrivé, nous avons rapidement constaté que la majorité des clichés que nous avons sont malheureusement vrais ...
Pour commencer, pour nous amener de l'aéroport à notre hôtel (vers 4 h du matin ...), notre taxi était un véritable pilote,
bien évidemment dans une voiture soviétique respectant tous les clichés ! Les pneus crissent, on s'accroche à ce qu'on peut ...
En route, nous voyons un gros accident impliquant plusieurs véhicules (le seul du séjour en fait, mais direct en arrivant,
ça met dans l'ambiance !) et nous roulons à plus de 100 km/h en ville. Suite à une erreur d'itinéraire, notre taxi fait
demi-tour en passant sur un terre-plein central fleuri ... Sur un trottoir, nous croyons voir un homme ivre et armé. Etait-ce
notre cerveau qui nous jouait des tours à cette heure avancée ? Etait-ce la Russie ? Nous étions deux à avoir cru voir là même
chose ... Bienvenue en Russie !!!
Après cette première expérience russe, une fois arrivés à l'hôtel, nous n'avons pas mis longtemps à nous endormir ...
Jour 1 : Mineralnye Vody - Camp de base
Premier jour en Russie, réveil après une courte nuit. Svetlana vient nous récupérer à l'hôtel et nous prenons la route
pour l'Elbrouz. Notre véhicule est un UAZ 452 : comment faire plus soviétique ? Dans le fourgon, nous faisons la
connaissance de Julien, un autre Français. Nous nous arrêtons dans un magasin d'alpinisme avant de quitter les dernières
grosses villes. Nous y rencontrons le reste du groupe (arrivé dans un autre van) : Ryan et son père (qui ne nous
accompagnera que jusqu'au camp de base, à cause d'une récente blessure au genou) et deux amies russes : Arina et Anika.
Après cette pause pour que ceux à qui il manquait des affaires puissent acheter / louer le matériel manquant, les deux vans ont
repris la (longue) route en direction du camp de base de la face Nord de l'Elbrouz. A un moment, nous avons passé un genre
de checkpoint et Svetlana nous a plus ou moins demandé de ne rien faire (ne pas trop parler, ne pas trop regarder).
Après 20 bonnes minutes d'inspection du van, des papiers et ce qui nous a semblé un petit interrogatoire des guides,
nous avons pu reprendre notre chemin. Les relations étant assez tendues entre la Russie et la Géorgie, la frontière
entre les deux pays étant aussi la frontière entre l'Europe et l'Asie et la Russie ayant sa petite réputation en matière
de Droits de l'Homme / corruption, on comprend bien que les contrôles de police dans cette zone sont assez tendus ...
La suite de la route, en arrivant sur les contreforts du Caucase, est beaucoup plus sauvage. Parfois, il faut slalomer
entre les trous d'une route plus entretenue depuis des années, parfois, il faut se faufiler entre la rambarde de sécurité
et une coulée de boue ou une avalanche qui a terminé sa course sur la route ... C'est assez folklorique ! Puis contrairement
à chez nous, la route ne semble pas s'embêter à faire des lacets : aller droit dans la pente semble être la norme,
tant que les véhicules ne sont pas en chute libre. Dans le valeureux UAZ, ça peut faire peur ! L'autre van, plus récent
(de conception), semblait avoir beaucoup moins de mal sur la route. Non loin du camp de base, nous avons quitté la route
pour prendre une piste très chaotique. Pour être tout à fait honnête, j'ai eu très peur sur cette piste (à l'aller comme
au retour) et ça a été l'épreuve la plus dure de cette ascension ... C'est sur cette piste boueuse (au-dessus d'un ravin !)
que le UAZ a révélé tout son potentiel. Il passait partout, sans problème, nous avons même été tracter l'autre van qui s'était
embourbé. Et quand la piste en piteux état nous forçait à passer (beaucoup trop) inclinés au-dessus du vide, avec la sensation
d'être à la limite de se renverser, le petit UAZ passait tranquillement, en s'inclinant encore plus au-dessus du vide.
Après ce petit tour de ... Montagnes Russes ! (mon dieu qu'elle est bonne celle-là !), pour arriver au camp de base
(la route semblait y aller aussi, avons-nous juste éviter un autre checkpoint en passant par là ?), nous sommes arrivés
à la nuit tombante, sous la pluie. Nous avons rapidement monté les tentes et nous nous sommes couchés, sans demander
notre reste.
Jour 2 : Camp de base - Camp 1
La première nuit en tente fut assez rude. Nous avions beau être en Juin et un peu plus au Sud que chez nous, à 2540 m
d'altitude, il fait froid la nuit, même dans un duvet hors de prix (Valandré Bloody Mary) ! Au réveil (5h30), l'ambiance
maussade de la veille avait laissé place à un grand ciel bleu. L'Elbrouz se tenait là en toile de fond. Il nous regardait,
on doutait ... Les autres montagnes qui nous entouraient, saupoudrées de blanc par le mauvais temps de la veille, venaient
parfaire le tableau. Une source se trouvant non loin de notre campement permet de faire le plein. Dans la prairie alpine
qui entoure le bivouac du camp de base, des Sousliks du Caucase (il me semble en tout cas ; une espèce endémique de la région de
l'Elbrouz, un genre d'écureuil qui vit comme une marmotte) gambadent un peu partout. N'ayant pas mangé la veille au soir à
cause de la météo pourrie, je me suis fait des pâtes bolognaise lyophilisées en guise de petit-déjeuner.
Une fois le petit-déjeuner terminé, on lève le camp ! On remballe les tentes, on fait les sacs et on prend la route
du camp 1, un confortable replat vers 3060 m d'altitude. Les sacs sont lourds (environ 20 kg), mais il faut bien
porter toutes nos affaires pour cette semaine d'ascension. Malgré tout, il est possible de faire appel à des porteurs
si l'on veut épargner un peu son dos. Et encore, la nourriture nous étant fournie au camp d'assaut, nous économisons déjà
beaucoup de poids.
On commence par se rendre au véritable camp de base (nous étions en fait au bivouac sous le camp de base), en traversant
le torrent Kyzylkol (Кызылкол) par une passerelle assez douteuse. Une fois au camp de base, on le traverse pour rejoindre
la gorge à l'Ouest de ce dernier. Un chemin remonte cette gorge et finit par s'en écarter pour arriver à l'Aérodrome Allemand,
un immense replat vers 2850 m d'altitude.
On traverse ensuite l'Aérodrome Allemand, puis le chemin remonte la pente que l'on voit de l'autre côté de ce dernier.
Une fois en haut, le sentier emprunte un petit vallon qui nous amène au replat du camp 1.
Au camp 1, nous montons rapidement les tentes et nous partons voir les Champignons de Pierre. De l'autre côté du replat,
au Sud-Est, il faut suivre le chemin qui monte assez vite vers les étranges formations géologiques.
Après cette petite visite aux Champignons de Pierre, on retourne au camp 1, par le chemin conventionnel.
Après cette première journée d'ascension sur les flancs de l'Elbrouz, l'effort ayant été assez peu intense (7.5 km pour
700 m de dénivelé), les forces des troupes n'étaient pas vraiment entamées. Et heureusement, car une seconde nuit de
pluie, puis de neige et de froid nous attendait ... Le froid intense nous a empêché de trouver le sommeil et a fait
geler nos gourdes.
Jour 3 : Camp 1 - Camp d'assaut
Le troisième jour de l'expédition a pour but de rejoindre le camp d'assaut, la dernière étape avant le sommet.
Le réveil est frais, très frais. Les toiles de tentes sont gelées, le petit torrent qui coule non loin de là a
également gelé durant la nuit. Heureusement, il reste un minimum de débit pour que nous puissions remplir nos gourdes.
Après avoir pris un petit-déjeuner en tentant de se réchauffer comme on pouvait, nous avons rangé les tentes et nous
avons pris la direction du camp d'assaut.
Pour rejoindre le camp d'assaut, il faut commencer par monter sur l'épaule à l'Ouest du camp 1. Une fois sur cette
dernière, on suit le fil de la crête en direction du Sud-Ouest, avec les sommets de l'Elbrouz en toile de fond.
Au bout de l'épaule, on franchit un petit ressaut et on arrive ainsi sur "la Lune", un immense replat à
l'ambiance lunaire.
Après avoir traversé "la Lune", la trace monte en direction du Sud dans une forte pente, avant de serpenter entre de
gros blocs rocheux pour atteindre le camp d'assaut.
Le camp d'assaut est composé de plusieurs petits camps. Le nôtre (Теплый Стан, "Tente Chaude" en français) avait
l'avantage d'être le plus haut, ce qui fait une soixantaine de mètres de dénivelé en moins par rapport aux autres
le jour J. Tout est bon à prendre ! Pour le rejoindre, il faut traverser le replat du camp d'assaut et monter vers
les baraquements les plus élevés, sur la droite de la langue glaciaire qui descend jusque-là.
A la fin de cette deuxième journée, toujours très peu de fatigue : environ 4.2 km pour 730 m de dénivelé. La journée
était loin d'être éprouvante.
Jour 4 : journée d'acclimatation
Après une première nuit à l'abri du froid dans notre "Tente Chaude", même si le sommeil ne voulait pas venir
(probablement à cause de l'altitude), nous étions bien reposés. L'objectif de cette nouvelle journée était de faire
une sortie d'acclimatation, jusqu'à environ 4840 m (histoire de dépasser
le Mont Blanc ?), dans les Rochers de Lenz. A cette altitude
et à cette période de l'année (12 Juin), pas de dégel, donc pas la peine de partir à des heures "désagréables".
Après un confortable réveil avec le Soleil, nous partons donc vers 7h45 et entamons la longue (et un peu monotone)
montée vers les Rochers de Lenz.
L'itinéraire est relativement simple : il suffit de remonter la longue pente continue en direction de notre objectif.
Vers 4410 m, on arrive à une roue d'hélicoptère, juste avant d'arriver au bas des Rochers de Lenz (vers 4570 m).
Une fois au bas de ces derniers, on les longe sur la droite, en continuant de remonter le glacier de la face Nord
de l'Elbrouz.
Au sommet de notre sortie d'acclimatation, nous avons fait une bonne pause sous le Soleil, avant d'attaquer la
redescente vers notre petit refuge "privé".
Une fois de plus, la journée n'était pas très intense (8 km, 1050 m de dénivelé), ce qui permet de compenser les
mauvaises nuits dues à l'altitude. En soirée, nous avons profité du coucher de Soleil sur les montagnes du Caucase.
Jour 5 : école de glace
Après une mauvaise nuit supplémentaire, une nouvelle journée commence sans réveil, même si je pense ne pas avoir
dormi une seule minute cette nuit-là. Cette cinquième journée est une journée de repos avant de partir à l'assaut
du sommet. Seule une petite école de glace va nous permettre de nous dégourdir un peu les jambes.
Le réveil étant prévu à 22h40 (!!!), nous avons préparé toutes nos affaires et nous sommes couchés à 18h.
La mauvaise nuit va être courte, allez vite, au lit !
Jour 6 : sommet !
Après une nuit (peut-on vraiment parler de nuit ?) supplémentaire sans dormir, debout 22h40. Je m'étais déjà levé tôt,
mais là, il faut bien admettre qu'on bat des records ... Le petit-déjeuner est vite englouti et le stress est palpable.
Même si, rétrospectivement, tout s'est très bien passé, nous avions tous peur d'un échec ou de conditions très rudes.
On part ensuite s'équiper dans la nuit, en silence. Pour cette journée "spéciale", un troisième guide (Sacha) nous
rejoint, au cas où il faudrait redescendre des gens qui voudraient faire demi-tour ou qui auraient un problème.
On s'élance ensuite vers le sommet, invisible dans la nuit. Pour cela, on commence par suivre l'itinéraire de notre
sortie d'acclimatation : on remonte la longue pente jusqu'à la roue d'hélicoptère, puis on rejoint les Rochers de Lenz
que l'on longe sur leur droite. On marche tout doucement pour économiser nos forces, car la journée va être longue.
Pour moi qui ai l'habitude de monter "rapidement", aller aussi lentement est un véritable calvaire. 200 m D+ / h
sous les 4000 m d'altitude, c'est vraiment très dur ... Ca peut paraître paradoxal, mais il fallait presque faire un
effort supplémentaire pour aller à cette vitesse.
On repasse ensuite à côté du sommet de note sortie d'acclimatation en continuant notre chemin. Quand la pente se
radoucit, on tire doucement vers la droite pour viser le col entre les deux sommets de l'Elbrouz.
Plus on se rapprochait du col, plus Ryan se sentait mal. Arrivé au col, vers 5350 m, il a "sagement" décidé de renoncer,
à la limite de l'œdème cérébral ... Sacha est donc redescendu avec lui. Il ne restait plus qu'Albert pour nous emmener
au sommet, mais à cet instant, alors qu'il ne restait qu'environ 300 m de dénivelé, nous étions tous plus ou moins bien,
et la météo était parfaite. Le sommet était donc presque garanti pour "les survivants". Un peu avant d'atteindre le col,
Albert nous a fait nous désencorder puis nous sommes montés droit dans la pente pour rejoindre la voie normale de la face
Sud sur le plateau du sommet Ouest (plutôt qu'au col).
Une fois sur le plateau sommital, il suffit de se laisser guider jusqu'au sommet par la large trace jalonnée de petits drapeaux.
On rejoint ainsi très facilement le plus haut sommet d'Europe, en quelques minutes. En rejoignant le plateau sommital, nous nous
sommes séparés, pour finir les 400 derniers mètres à notre rythme. Un groupe de personnes se trouvait une cinquantaine de
mètres devant moi. J'ai donc voulu marcher "vite" pour arriver au sommet avant eux et faire quelques photos tant qu'il
n'y avait pas trop de monde. Je me suis donc élancé à une folle vitesse qui devait avoisiner les 6 km/h, mais rapidement, j'ai
senti que l'effort était beaucoup plus difficile que prévu. Je les ai doublé, hors d'haleine, mais je ne pouvais pas m'arrêter,
sous peine de passer pour un guignol. Je donc continué quelques instants, jusqu'à avoir une vingtaine de mètres
d'avance. J'ai alors fait (semblant de faire) une photo, histoire de me reposer un peu, puis juste avant qu'ils n'arrivent
à mon niveau, je suis reparti vers le sommet.
Les derniers mètres sont un soulagement. Après tous ces jours à douter de pouvoir arriver au sommet (peur de l'évolution
de la météo, peur du mal des montagnes, peur d'avoir un coup de moins bien, ...), c'est un véritable soulagement.
Etant le premier de mon groupe à arriver au sommet, je partage ma joie avec les gens déjà présents. Là-haut, il y a
de toutes les nationalités et ça parle donc plutôt anglais. Heureusement pour moi ! J'ai ensuite parlé quelques minutes
avec un Russe qui tenait un étrange drapeau que je ne reconnaissais pas. Il m'a expliqué que c'était le drapeau de chez
lui : la République de Touva, l'un des sujets de la fédération de Russie (plus ou moins l'équivalent de nos régions),
qui se trouve à la frontière de la Mongolie. Ensuite, j'ai accroché un porte-clés avec la photo de mon défunt lapin, Pino,
sur le cairn sommital. Puis, Julien est arrivé et m'a partager une gorgée de son "Whisky des sommets", une flasque dont il ne boit
une gorgée qu'au sommet des montagnes du "Défi des 7 sommets". Après quelques minutes, Anika nous rejoint, puis Florent,
qui a du mal à finir les derniers mètres et qui semble une peu plus chancelant que d'habitude, et surtout beaucoup moins
lucide. Albert, qui ferme la marche, le pousse jusqu'au sommet ! Ca y est, on l'a fait ! On est au sommet du Mont Elbrouz,
à 5642 m, le point culminant de d'Europe ! L'émotion est grande.
Comme d'habitude depuis un sommet, voici un tour d'horizon photographique (de la gauche vers la droite) pour vous
présenter la vue. Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée
sur la photo correspondante (n'étant pas un spécialiste du secteur, je vais peut-être omettre des sommets "mythiques").
Maintenant, quelques photos des summiters !
Après plus d'une heure (pour moi en tous cas) passée au sommet, sous une météo radieuse (même pas froid avec seulement
un t-shirt et une veste polaire ! (le Buff sur le visage servait à me protéger du Soleil)), il a bien fallu penser à
redescendre. C'est donc à contre-cœur que nous avons attaqué la redescente. Pour cette partie, pas de secret : il suffit
de suivre l'itinéraire de montée dans le sens inverse. On commence donc par suivre la trace de voie normale de la face
Sud jusqu'à revenir au-dessus du col. Là, on quitte la piste pour redescendre droit sur le col, puis on redescend par la
face Nord, là où l'on est monté : on longe les Rochers de Lenz, puis on revient à la roue d'hélicoptère et enfin, on
redescend au camp d'assaut par l'interminable et régulière pente de neige.
Après cette grosse journée (environ 20 km pour 1860 m de D+), un repos bien mérité nous attendait, avant de redescendre
au camp de base le lendemain.
Jour 7 : Camp d'assaut - Camp de base
Pour cette septième journée en Russie, pas de réveil. Le but de la journée est simplement de redescendre au camp de
base pour aller retrouver le taxi 4x4 qui doit nous emmener à Piatigorsk. Après un dernier petit-déjeuner au camp
d'assaut, on attaque la redescente. Pour varier un peu par rapport à la montée, on descend du côté où nous avions
fait notre école de glace, puis nous rejoignons "la Lune" par un petit vallon neigeux. Ensuite, la descente suit
l'itinéraire de la montée en sens inverse : redescente au camp 1, puis redescente à l'Aérodrome Allemand (où nous
essuierons une violente averse de grêle), et enfin redescente au camp de base.
Une fois de retour au camp de bas, nous avons attendu notre taxi 4x4 dans un petit café. Nous en avons profité pour
acheter un t-shirt en souvenir.
Après quelques heures d'attente et de repos au camp de base, notre taxi-van est arrivé. Nous avons donc retraversé
le torrent Kyzylkol pour reprendre la route, en direction de Piatigorsk. Mais avant la route, il fallait repasser
par la piste assez périlleuse, ce qui ne rassurait personne. Après quelques secousses et quelques cris, nous sommes
revenus, sains et saufs, sur la route. Il ne restait alors plus que de longues heures de route jusqu'à notre hôtel
à Piatigorsk, dans lequel nous allions pouvoir profiter d'un repos bien mérité.
Jour 8 : Piatigorsk
Réveil tranquille pour notre dernier jour en Russie. Cette journée servait de journée de réserve en cas de mauvais temps.
Tout s'étant passé pour le mieux, nous avons donc bénéficié d'une journée de tourisme à Piatigorsk. Au programme :
déambulation dans la ville, restaurant et, même si je ne suis vraiment pas fan de foot, Coupe du Monde de Football
2018 en Russie et match de la France obligent, passage dans un bar avec retransmission du match du jour
(France - Australie). La ville étant assez peu touristique, il n'y avait que des Russes dans le bar. Notre petit
groupe de 4 Français n'est donc pas passé inaperçu et du coup, tout le bar était pour la France. Très bonne ambiance
russe garantie ! Nous avons fini la journée dans un petit restaurant qui servait des spécialités géorgiennes. Avec un
menu en russe, personne ne parlant anglais dans le restaurant et un végan dans le groupe, la commande a été épique ...
Après cette dernière journée, retour à l'hôtel pour une dernière nuit russe avant de retourner à l'aéroport.
Jour 9 : retour en France
Pour ce jour de retour en France, un taxi est venu nous chercher à l'hôtel et nous a emmené à l'aéroport de
Mineralnye Vody. Au revoir la Russie, c'était sympa !
Et voilà, c'est la fin de cette superbe expédition sur le Mont Elbrouz, le plus haut sommet d'Europe. En plus de sa
situation assez particulière de volcan au cœur d'une chaîne de montagne, qui offre une vue très différente de ce que
l'on peut voir dans les Alpes, la Russie vient rajouter un grain d'inattendu dans ce voyage. Une fois la difficulté
des formalités administratives d'avant-voyage surmontée, grâce à
bigmountain.ru, la suite se passe comme sur des roulettes !
Formalités administratives très compliquées pour aller en Russie.
Concernant l'Elbrouz, même si l'itinéraire est techniquement facile, les conditions météorologiques peuvent
être extrêmes sur ce sommet.