Le Grand Paradis
Réputé comme étant le 4000 le plus facile des Alpes, le Grand Paradis est le sommet idéal pour un alpiniste avec un peu d'expérience qui voudrait faire son premier 4000 en tant que premier de cordée. Attention toutefois, on est bel est bien sur un itinéraire de haute montagne avec les dangers qui vont avec.
Première approche
Au départ du hameau de Pont, dans la commune de Valsavarenche en Italie, on commencera par rejoindre le Refuge Tétras Lyre, avant d'attaquer la montée vers le Refuge Vittorio Emanuele 2. C'est à ce refuge que l'on passera une (courte) nuit avant de se lever à 3h45 pour partir à l'assaut du Grand Paradis, point culminant du massif du même nom. Pour y accéder, j'ai choisi de vous présenter la voie normale secondaire, celle du Glacier de Laveciau, certes légèrement plus longue, mais qui a le gros avantage d'être praticable beaucoup plus tard dans la saison que la voie normale "classique" du Glacier du Grand Paradis. Depuis le refuge, on ira donc rejoindre l'ancienne moraine latérale droite du Glacier du Grand Paradis, pour arriver au pied d'un ressaut rocheux. En haut de ce dernier, on traversera un plateau pour arriver en surplomb du Glacier de Laveciau. Après une très courte descente pour rejoindre ce dernier, on s'équipera avant de le remonter jusqu'à son sommet, pour arriver sur un autre glacier, le Glacier de la Schiena d'Asino. On n'aura alors plus qu'à remonter ce second glacier en direction du sommet, ou plutôt des sommet : le pic sur lequel se trouve la Madone et auquel tout le monde se rend n'est qu'à 4058 mètres d'altitude. Le vrai sommet, un peu plus loin sur l'arête au Nord, ne reçoit presque aucune visite alors qu'il est bien plus facile d'accès ! La redescente s'effectuera par le même itinéraire.
Comme d'habitude lorsqu'il s'agit d'alpinisme, je fais une petite mise en garde avant de commencer. Cet itinéraire, bien que sa cotation technique soit F (facile), n'en reste pas moins dangereux. Le Glacier de Laveciau est entaillé de profondes crevasses et une chute dans l'une d'entre elles serait fatale. Il faut donc progresser encordé et connaître les techniques de base de sauvetage en crevasse. Des crampons sont bien sûr indispensables, ainsi que tout le matériel habituel pour ce type de course : piolet, casque, pantalon d'alpinisme, chaussures d'alpinisme, lampe frontale, baudrier, corde, mousquetons et compagnie, gants, toutes les couches de vêtements nécessaires et bâtons de marche.
Avant de partir, j'ai encore quelques détails à expliquer sur l'itinéraire choisi. Comme je l'ai déjà dit avant, l'itinéraire du Glacier de Laveciau est en fait la voie normale "secondaire", la principale étant celle du Glacier du Grand Paradis. Le problème de cette dernière est que plus les années passent, plus elle devient impraticable tôt dans la saison à cause des chutes de pierres. Le Glacier de Laveciau ne connaît pas ce problème et reste praticable beaucoup plus longtemps (nous sommes montée le 5 Septembre 2017 et même si quelques crevasses étaient largement ouvertes, le glacier se remontait assez facilement). La voie qui passe par le Glacier de Laveciau est également la voie qui monte depuis le Refuge Chabod.
Un autre point à aborder avant de commencer est l'affluence au sommet. Etant "le 4000 le plus facile des Alpes" (sans compter ceux auxquels on accède très facilement depuis une remontée mécanique), le Grand Paradis attire beaucoup de monde. Ainsi, même en Septembre il a fallu attendre un bon quart d'heure pour pouvoir quitter le bastion sommital. D'ailleurs, je rappelle une fois encore que la Madone ne se situe pas sur le vrai sommet du Grand Paradis. Ce dernier est une centaine de mètres plus au Nord et est tout simplement ignoré de la foule des alpinistes qui vont tous à la Madone (il faut dire que le pic sur lequel elle se trouve offre une bien meilleure vue sur le Glacier de la Schiena d'Asino et le court passage gazeux qui y mène vient pimenter l'itinéraire).
Enfin, dernière chose à savoir sur le Grand Paradis, ou plutôt à propos de la région dans laquelle il se trouve : en Vallée d'Aoste le français est l'une des deux langues officielles, au même titre que l'italien. Théoriquement, tout le monde y parle les deux langues, sans prédominance de l'une sur l'autre. En pratique, ce sont "juste" des italiens qui parlent très bien le français. Mais quoi qu'il en soit, c'est très pratique ! Que ce soit pour demander des informations dans la région ou pour réserver le nuitée au Refuge Vittorio Emanuele 2, vous n'aurez aucun mal à vous faire comprendre en parlant français. Je donne comme exemple le refuge, car après avoir bien cherché, je n'ai pas trouvé d'autre moyen pour réserver la nuitée que d'appeler ou d'envoyer un email. J'étais un peu angoissé à l'idée de ne pas réussir à me faire comprendre, mais finalement, il n'y a pas eu le moindre problème.
L'arête sommitale du Grand Paradis, vue depuis la Madone (le vrai sommet est derrière).
Itinéraire à suivre
Le départ de notre itinéraire se situe au hameau de Pont, sur la commune de Valsavarenche. Etant donné le relatif isolement du lieu, je vais partir du principe que vous n'allez pas y passer vos vacances et je vais donc commencer la description de cette sortie dès la veille, avec la nuit passée au Camping de Pont Breuil. On arrive donc au hameau de Pont la veille de la montée au Refuge Vittorio Emanuele 2. On a ainsi l'occasion de passer la nuit dans le plus haut camping d'Europe, le Camping de Pont Breuil. Après une bonne nuit, on a tout le temps de préparer ses affaires au calme avant d'attaquer la montée au Refuge Vittorio Emanuele 2. Attention tout de même, l'accueil du camping ferme de 12h à 15h. N'allez donc pas payer l'emplacement trop tard, au risque de devoir attendre jusqu'à 15h ... Dans le pire des cas, ce n'est pas bien grave, rejoindre le refuge nous a pris environ 1h30 depuis le hameau de Pont.
Le Camping de Pont Breuil, presque désert en ce début de mois de Septembre 2017.
Presque tout le matériel, étalé façon Instagrameuse qui part faire son jogging. C'est un peu plus lourd qu'un mini short, une brassière et une paire de Nike Pegasus ... :)
Le parking du hameau de Pont. Il y vraiment beaucoup de places, mais pour un mois de Septembre, je l'ai trouvé relativement plein.
Une fois que tout est prêt, on se lance ! La piste que l'on va emprunter au début de notre itinéraire commence par traverser le Torrente Savara, avant de remonter le cours de ce dernier jusqu'au Refuge Tétras Lyre.
Le départ de l'itinéraire qui va au Refuge Vittorio Emanuele 2 et de la voie normale du Grand Paradis, au hameau de Pont.
Le Refuge Tétras Lyre.
Une fois au Refuge Tétras Lyre, on attaque alors la montée, dans la forêt dans un premier temps, puis dans des prairies alpines. En chemin, on passe aux ruines du hameau de l'Alpe Chanté. Jusqu'au Refuge Vittorio Emanuele 2, le chemin est très (trop ?) bien tracé, des escaliers aidant à passer les pentes un peu trop fortes.
Le début de la montée vers le Refuge Vittorio Emanuele 2, dans la forêt.
Un peu plus haut, la forêt laisse place aux prairies alpines. Le chemin en escaliers est quant à lui toujours présent.
Les ruines de l'Alpe Chanté.
Pendant que l'on monte, une montagne se fait plus remarquer que les autres, de par sa forme singulière : c'est le Ciarforon (3642 m).
Vue sur le Ciarforon pendant que l'on monte au Refuge Vittorio Emanuele 2 (la photo a été prise à la redescente, le jour de la montée le ciel était tout gris et les sommets étaient dans les nuages).
Après un dernier ressaut rocheux, qu'un large escalier permet de passer sans la moindre difficulté, on arrive au Refuge Vittorio Emanuele 2. Ce dernier se trouve juste à côté du Lac de Montcorvé et on y a une superbe vue sur le Ciarforon.
Arrivée au Refuge Vittorio Emanuele 2.
Vue sur le Ciarforon et le Lac de Montcorvé, depuis la terrasse du Refuge Vittorio Emanuele 2.
Le repas est à 19h, en attendant on commence donc la nuit comme on peut : difficile de s'endormir vers 18h ... Surtout la veille d'un 4000 ... Surtout en sachant que demain, la sécurité va reposer sur soi ...
L'intérieur du Refuge Vittorio Emanuele 2. En haut : le dortoir, tout en haut (3ème étage). En bas : le couloir des chambres aux 1er étage (il y a le même au 2ème). A droite : notre chambre, que nous avons partagé avec 2 sympathiques hollandais, aux ronflements de locomotives beaucoup moins sympathiques !
Après une nuit relativement longue pour une nuit en refuge (20h30 - 3h45, soit 7h15), on rejoint la salle de repas pour le petit déjeuner. Ce dernier vite englouti, on s'équipe et on part plutôt rapidement puisque le glacier est assez loin et que tout le matériel reste encore bien au chaud dans le sac.
Le petit déjeuner au Refuge Vittorio Emanuele 2.
Départ du refuge, à la lueur de la frontale.
On commence par traverser le terrasse du refuge, puis on va sur la gauche, juste devant la petite chapelle. On arrive alors dans un gros pierrier qui se traverse sans grande difficulté. Il faut toutefois rester vigilant et bien suivre les cairns, pour ne pas s'écarter de la trace.
Le début de l'itinéraire (de jour), depuis le refuge. A droite de la chapelle, on voit un panneau qui indique la voie normale du Grand Paradis.
La traversée du pierrier, derrière le refuge.
La même traversée du pierrier derrière le refuge, telle qu'on la verrait de jour.
On marche alors jusqu'à arriver à un torrent, vers 2840 mètres d'altitude (un poteau en bois est présent à cet endroit). A ce torrent, les deux voies normales se séparent. Pour la voie normale du Glacier de Laveciau (la notre), il faut traverser le torrent. Sans traverser, on continuerait sur la voie qui passe au Glacier du Grand Paradis.
Le poteau en bois (vu de jour), qui marque la séparation des deux voies normales.
Après avoir traversé le torrent, on remonte sur l'ancienne moraine latérale droite du Glacier du Grand Paradis, et on remonte sur le fil de cette dernière jusqu'à un ressaut rocheux.
La remontée de la moraine, qui ne pose aucun problème.
Remontée de la moraine, telle qu'on la verrait de jour. Au fond, on voit le ressaut rocheux qu'il va falloir escalader (la pente claire, à gauche de la zone sombre au milieu de la photo).
Arrivée au pied du ressaut (en haut, on devine deux personnes en train de descendre).
Le ressaut se franchit assez facilement, bien que ce soit l'un des passages le plus techniques de l'itinéraire.
Grimpette dans le ressaut rocheux.
En haut du passage vertical, on arrive sur un plateau rocheux. Légèrement sur la droite, la silhouette du Grand paradis commence à se découper dans l'aube naissante. On traverse ce plateau en suivant les rares cairns et la vague trace (ou en suivant les points lumineux des frontales des autres cordées), pour arriver au passage qui permet de descendre sur le Glacier de Laveciau. Il est également possible de continuer de monter en surplomb du glacier en passant par une via ferrata. Les deux voies normales et la via ferrata se rejoignent au sommet du Glacier de Laveciau. Pour notre part, une fois descendu sur le petit replat avant le Glacier de Laveciau, on s'équipe pour attaquer la remontée de ce dernier, qui était entaillé de très profondes crevasses en Septembre 2017.
Le plateau rocheux en haut du passage vertical. On devine la silhouette du Grand Paradis en haut à droite.
Le même plateau rocheux, tel qu'on le verrait de jour. Le Grand Paradis est au centre. La via ferrata passe sur la barre rocheuse de droite. Dans le creux entre le Grand Paradis et cette barre rocheuse se trouve le Glacier de Laveciau. Complètement sur la droite, on voit un bout du Glacier du Grand Paradis.
Arrivée en surplomb du Glacier de Laveciau, avec les premières lueurs du jour.
Descente sur le petit replat qui permet de s'équiper, juste avant le Glacier de Laveciau.
Une fois que l'on s'est encordé, on attaque la remontée du Glacier de Laveciau. L'itinéraire étant un grand classique de l'alpinisme dans les Alpes, la trace est très nette et il n'y a pas vraiment d'erreur possible. Il faut quand même faire attention aux ponts de neige et aux crevasses qui s'ouvrent de plus en plus avec l'avancée de la saison. Il faut parfois savoir quitter la trace pour rester en sécurité ...
Vue du Glacier de Laveciau (photo prise à la redescente) juste après avoir pris pied dessus. On va rejoindre le col que l'on voit dans le quart supérieur droit de la photo. C'est à ce col que l'on arrive en haut du Glacier de Laveciau et que commence le Glacier de la Schiena d'Asino (concrètement, il n'y a pas de limite lorsque l'on est sur place, la glace est présente de façon continue).
Remontée du Glacier de Laveciau.
Passage d'une crevasse par un pont de neige.
En arrivant à la jonction des deux glaciers, la pente se redresse un peu et on arrive sur un replat sous le Bec de Montcorvé. De là, on a une superbe vue sur les Alpes Occidentales.
Arrivée en haut du Glacier de Laveciau, et donc en bas du Glacier de la Schiena d'Asino (littéralement : le Glacier du Dos d'Ane).
Vue sur les Alpes Occidentales. Sur la photo, on voit du Mont Pourri à droite à la Pointe de Ronce à gauche, mais en réalité on voyait du Mont Blanc au Mont Viso. Au centre de la photo, on reconnaît bien la Grande Casse.
On remonte ensuite le Glacier de la Schiena d'Asino en direction du Bec de Montcorvé. Au pied de ce dernier, on arrive de nouveau sur un replat.
Remontée de la première partie du Glacier de la Schiena d'Asino, en direction du Bec de Montcorvé (le pic à droite du centre de la photo).
Le Bec de Montcorvé, vu de replat au pied de la dernière partie du Glacier de la Schiena d'Asino.
Une fois au pied du Bec de Montcorvé, il n'y a plus qu'à remonter la dernière partie du Glacier de la Schiena d'Asino et à franchir la rimaye. On arrive ainsi au pied du ressaut rocheux sommital sur lequel se trouve la Madone (sommet à 4058 m, le vrai (4061 m) est un peu plus loin, on le rejoindra juste après).
Remontée de la partie supérieure du glacier de la Schiena d'Asino. On voit la rimaye qui traverse la photo.
Passage de la rimaye (on n'en voit qu'un bout en bas de la photo ...). En Septembre 2017, la rimaye était relativement facile à passer : un trou de 40 centimètres séparait les deux parties de sol, qui avaient elles-mêmes environ 70 centimètres de dénivelé d'écart.
Arrivée au bastion sommital de la Madone (celui au centre, avec le petit point blanc dessus). Le vrai sommet est le rognon rocheux allongé de gauche.
Dans un premier temps, on va donc remonter par là où tout le monde passe, pour aller faire un petit coucou à la Madone. Même si ce n'est pas le vrai sommet, c'est quand même celui qu'il faut faire si l'on n'en fait qu'un : le petit passage final fait partie du "mythe de l'ascension du Grand Paradis" et la vue y est plus belle sur le Glacier de la Schiena d'Asino. On remonte donc les rochers pour arriver au mythique passage sous la Madone.
Montée vers le passage sous la Madone.
Le passage pour atteindre la Madone est assez impressionnant, mais n'est pas très difficile techniquement. Trois spits sont présents et permettent ainsi au premier de cordée de poser 3 dégaines, que son second récupèrera. Si vous êtes seul, bah ... c'est déjà très "courageux" d'avoir passé tous les ponts de neige sans assurance, mais ce dernier passage sera bien plus exposé encore ... Ceux qui ne sont pas rassurés auront le temps de se préparer psychologiquement, puisqu'il faut faire la queue pour monter. Un bon quart d'heure début Septembre, et en ayant marché plutôt bon train depuis le refuge.
Le court passage exposé pour atteindre la Madone. On voit que la vire sur laquelle on met les pieds n'est pas bien large.
Après ce court passage, ça y est ! La Madone est là !
La Madone, qui reflète notre état d'esprit de quelques minutes auparavant, juste avant de se lancer dans le passage exposé.
Les deux summiters du jour, sur fond de Ciarforon ! J'en profite pour remercier le guide (un autre français d'ailleurs) qui a pris la photo et qui nous a motivé pour franchir le petit passage exposé.
Je ferrai le tour d'horizon depuis le vrai sommet, mais il faut quand même que je vous montre la vue vers le Sud, qui est vraiment plus belle d'ici.
Vue vers le Sud, avec l'arête déchiquetée bien caractéristique du Grand Paradis, ainsi que le haut du Glacier de la Schiena d'Asino. On voit deux alpinistes en train de franchir le passage exposé.
De l'autre côté, vers le Nord, se trouve le vrai sommet (4061 m). Il est vraiment très proche.
Le vrai sommet du Grand Paradis. Il faut avouer qu'il a nettement moins d'allure que celui de la Madone. Au fond, au centre, on voit le Mont Blanc.
Après avoir savouré sa "summiteritude" quelques instants auprès de la Madone, il faut laisser la place aux autres cordées. Pour redescendre, deux options sont possibles : repasser par le passage exposé ou faire un court rappel côté Nord. L'avantage de la deuxième solution est que vous n'aurez pas à faire la queue pour retraverser et que vous gagnerez environ 100 mètres de marche pour aller au vrai sommet. Pour notre part, nous avons choisi de repasser par le passage exposé, qui fait tout le "charme" du sommet.
Retour au passage exposé sous la Madone.
Après avoir retraversé ce passage, on redescend jusqu'à revenir au niveau de la neige (de nombreuses cordées sont arrivées et nous avons dû attendre encore un bon quart d'heure pour redescendre en haut du glacier). Une fois de retour à la limite glace / roche, on se rend compte qu'à la montée, si l'on ne suit pas la trace qui monte vers la Madone mais que l'on continue tout droit en restant à la même altitude, on peut rejoindre facilement le vrai sommet en passant sous le ressaut de la Madone.
Le passage pour aller vers le vrai sommet du Grand Paradis. En haut à droite on voit des gens qui attendent pour franchir le passage exposé sous la Madone. Pour le vrai sommet, il faut passer dans les éboulis sur la gauche.
On traverse donc sous le sommet de la Madone, jusqu'à arriver à un couloir qui mène au vrai sommet. Après avoir remonté ce court couloir, on arrive sur la large arête qui mène en une dizaine de mètres au sommet.
Passage en contrebas du sommet de la Madone. "A à à la queueleuleu !"
Arrivée au pied du couloir qui conduit au sommet du Grand Paradis. On traverse à peu près où se trouve la neige puis on remonte le couloir en passant par le centre de l'image, où les pierres sont parties et que l'on voit de la terre. Au sommet du couloir, on passe à droite du petit pic rocheux que l'on voit en haut au centre de l'image.
Arrivée sur l'arête en haut du couloir. Le sommet est tout proche et il n'y a pas de difficulté pour l'atteindre.
La borne de l'IGM (Istituto Geografico Militare, l'équivalent de notre IGN) au sommet.
Depuis le sommet, on voit la foule d'alpinistes défiler autour de la Madone. On ne se trouve qu'à une centaine de mètres, mais l'endroit est beaucoup plus paisible.
Vue sur le sommet de la Madone depuis le vrai sommet du Grand Paradis. La vue sur le glacier et l'arête est moins belle d'ici.
Comme d'habitude depuis un sommet, voici un petit tour d'horizon photographique (de la gauche vers la droite). Passez votre souris sur le nom d'une montagne dans la description d'une photo pour la voir entourée sur la photo correspondante.
On commence vers le Nord avec le Mont Blanc et son massif. Pour moi, c'était à peine deux mois avant. Plein de bons souvenirs me sont revenus en le voyant ! On distingue également quelques sommets mythiques du massif éponyme : les Grandes Jorasses, les Drus, l'Aiguille Verte, ... Sinon, sur la gauche, les "experts" devineront la Tournette (2351 m), qui domine le Lac d'Annecy, dans le Massif des Bornes et le Mont Charvin (2409 m), dans le Massif des Aravis.
Un peu plus sur la droite, on a (de gauche à droite) : la Grivola (3969 m, au premier plan), puis les 4000 mythiques des Alpes Suisses au fond : le Grand Combin (4314 m), la Dent Blanche (4357 m), le Weisshorn (4505 m) et le Mont Cervin (4478 m).
La suite des 4000 Suisses : le Dom des Mischabel (4545 m), le Täschhorn (4491 m), l'Alphubel (4206 m), le Breithorn (4164 m) et Pointe Dufour du Mont Rose (4634 m). En bas, on voit le Glacier de la Tribulation, qui occupe la face Nord-Est du Grand Paradis.
Quelques zooms sur les montagnes des photos précédentes. En haut on a : la Dent Blanche (4357 m), la Dent d'Hérens (4171 m), le Weisshorn (4505 m) et le Mont Cervin (4478 m). Au milieu on a : le Dom des Mischabel (4545 m), le Täschhorn (4491 m), l'Alphubel (4206 m), le Breithorn (4164 m), Pollux (4092 m), Castor (4228 m), le Liskamm (4527 m) et la Pointe Dufour du Mont Rose (4634 m). En bas à gauche, on a : l'Aiguille de Bionnassay (4052 m), le Mont Blanc (4810 m), le Mont Maudit (4465 m), le Mont Blanc du Tacul (4248 m) et l'Aiguille du Midi (3842 m). Enfin, en bas à droite on a le Grand Combin (4314 m).
Au fond, au centre, on à la Plaine du Pô, avec Milan (on ne voit pas la ville sur la photo, mais j'avais réussi à voir le Grand Paradis depuis Milan, quelques mois plus tôt). On voit également le pic de la Madone, au premier plan à droite.
Sur la ligne d'horizon, juste à droite du centre de la photo, on voit le Massif des Alpes Ligures et son point culminant, la Pointe Marguareis (2650 m). Un peu plus sur la droite, on voit également le Massif du Mercantour-Argentera et son point culminant, le Mont Argentera (3297 m).
Sur cette image, il y en a beaucoup ! En plus, on y voit une grande partie des sommets de Valloire, je me sens donc obligé de tous les mentionner (ils sont zoomés quelques photos plus loin, car évidement cette image est plus utile pour les situer que pour les voir). On a donc : le Mont Viso (3841 m, point culminant du Massif des Alpes Cottiennes), l'Aiguille de Chambeyron (3412 m, point culminant du Massif de Chambeyron), les Pics de la Font Sancte, dont le Pic Nord de la Font Sancte (3385 m) est le point culminant du Massif d'Escreins, le Pic de Rochebrune (3321 m, point culminant du Massif du Queyras), la Pointe de Charbonnel (3752 m, point culminant du Massif des Alpes Grées), le Mont Chaberton (3131 m), la Pointe de Ronce (3612 m, point culminant du Massif du Mont-Cenis), l'Aiguille de Scolette (3506 m), le Mont Pelvoux (3946 m), le Pic Sans Nom (3913 m), l'Ailefroide (3954 m), la Barre des Ecrins (4102 m, point culminant du Massif des Ecrins), la Roche Bernaude (3225 m), la Grande Ruine (3765 m), les Pics de Combeynot (3155 m et 3145 m), le Pic de la Moulinière (3073 m), la Pointe des Cerces (3098 m), le Mont Thabor (3178 m), le Pic du Thabor (3207 m), la Pointe de Terre Rouge (3080 m), le Grand Galibier (sommet Est) (3219 m), le Grand Galibier (sommet Ouest) (3229 m), la Meije (3983 m) et la Dent Parrachée (3697 m). Enfin, en bas au premier plan, on voit le Ciarforon (3642 m).
On reprend à partir de la Dent Parrachée. On a donc l'Aiguille du Goléon (3427 m), les Aiguilles d'Arves (3514 m, 3513 m, et 3364 m), le Massif des Grandes Rousses avec le Pic Bayle (3465 m, point culminant du massif) à gauche et le Pic de l'Etendard (3464 m) à droite, la Grande Casse (3855 m, point culminant du Massif de la Vanoise), le Grand Pic de la Lauzière (2829 m, point culminant du Massif de la Lauzière, on le voit mieux dans l'un des zooms qui suit), l'Aiguille de la Grande Sassière (3751 m), le Mont Pourri (3779 m) et sur le bord droit de la photo, on devine un morceau d'Arcalod (2217 m, point culminant du Massif des Bauges, mieux visible dans l'un des zooms qui suit).
Plein de zooms de montagnes des photos précédentes. En haut dans la grande partie de gauche, on a la Grande Ruine, la Meije, le Pic de la Grave, les Pics de Combeynot, le Pic de la Moulinière, la Pointe des Cerces, le Mont Thabor, le Pic du Thabor, la Pointe de Terre Rouge, le Grand Galibier (sommet Est), le Grand Galibier (sommet Ouest). Pour le petit groupe des 3 en haut à droite, on a, dans l'ordre de lecture, le Mont Chaberton (avec son sommet plat caractéristique), le Grand Pic de la Lauzière qui dépasse à peine et la Pointe de Charbonnel. Sur la deuxième ligne, à gauche on a la Pointe de Ronce. A droite, on a le Mont Pelvoux, le Pic Sans Nom, l'Ailefroide, la Montagne des Agneaux, la Barre des Ecrins (une autre superbe course d'alpinisme) et la Roche Bernaude. Sur la troisième ligne, à gauche, on a la Dent Parrachée, l'Aiguille du Goléon, l'Aiguille de l'Epaisseur et les Aiguilles d'Arves, donc celle de gauche, l'Aiguille d'Arves Méridionale (3514 m) est le point culminant du Massif des Arves. A droite, on a le Mont Viso. Sur la dernière ligne, tout à gauche, on a la Pointe Marguareis. Au centre-gauche, on a le Mont Argentera. Au centre droit, on a le Brec de Chambeyron et l'Aiguille de Chambeyron. Enfin, tout à droite, on a le Pic Nord de la Font Sancte.
Encore quelques zooms. En haut : l'Aiguille de la Grande Sassière à gauche et le Mont Pourri sur la droite. On voit également le Grand Pic de la Lauzière qui dépasse à peine, sur la gauche. Sur la ligne du milieu, à gauche, on a : Arcalod et la Pointe de la Sambuy. Au milieu à droite, on a la Grande Casse. En bas à gauche, on a le Massif des Grandes Rousses, avec le Pic Bayle à gauche et le Pic de l'Etendard à droite. Enfin, en bas à droite, on a la Tournette et le Mont Charvin.
Pour finir, voilà une photo panoramique à 360° depuis le sommet du Grand Paradis.
Vue panoramique depuis le sommet du Grand Paradis (clic droit sur l'image, puis "Afficher l'image" pour la voir en grand).
En bas, à l'Ouest, on voit le Glacier de Laveciau, par lequel on est arrivé et par lequel on va repartir.
Vue sur le Glacier de Laveciau, depuis le sommet du Grand Paradis.
Après une bonne pause seuls sur un sommet facile de plus de 4000 m, à l'écart de la Madone et de sa cohue, il faut tout de même penser à faire demi-tour. Pour rejoindre la voie normale, on redescend le petit couloir et on refait la traversée sous la Madone en sens inverse.
Retour en haut du couloir.
Traversée retour sous la Madone.
Une fois de retour sur la voie normale, il suffit de redescendre le Glacier de la Schiena d'Asino puis le Glacier de Laveciau par le même itinéraire qu'à la montée. La chaleur du jour n'étant pas la meilleure amie des ponts de neige, il ne faut pas trop traîner pour redescendre. Autant profiter de ce qu'il reste du regel nocturne.
Retour sur la voie normale, en haut du Glacier de la Schiena d'Asino.
Passage de la rimaye à la descente.
Retour au replat au pied du Bec de Montcorvé.
Retour en haut du Glacier de Laveciau.
Descente du Glacier de Laveciau. On serpente entre les crevasses.
Passage d'une belle crevasse sur le Glacier de Laveciau. En haut, on voit le sommet du Grand Paradis.
Retour à la sortie du Glacier de Laveciau.
A la sortie du glacier, on se déséquipe, on range tout et on continue notre chemin en direction du Refuge Vittorio Emanuele 2. Pour cela, à la sortie du petit replat qui fait office de vestiaire pour le glacier, on remonte sur le plateau rocheux que l'on retraverse en direction du petit passage vertical à désescalader pour revenir sur l'ancienne moraine du Glacier du Grand Paradis.
Sortie du petit replat où les alpinistes s'équipent et de déséquipent, juste à côté du Glacier de Laveciau.
Traversée du plateau rocheux, à la redescente.
Vue sur le Glacier du Grand Paradis (la voie normale "principale"), pendant la redescente du plateau rocheux.
Retour en haut du passage vertical. En bas on voit bien la moraine avec le chemin qui passe dessus. A gauche du centre de la photo, on devine le Refuge Vittorio Emanuele 2.
Vue du haut du passage vertical. Au centre de la photo, on devine une personne qui est déjà descendue.
Vue de l'ancienne moraine latérale du Glacier du Grand Paradis, depuis le passage vertical.
Une fois de retour sur la moraine, il suffit de la redescendre, puis, quand la trace la quitte discrètement (attention de ne pas continuer tout droit !), descendre vers le torrent qui coule du Glacier du Grand Paradis pour le retraverser. On est alors de retour dans le grand pierrier et une fois ce dernier traversé, on revient au Refuge Vittorio Emanuele 2.
Redescente sur l'ancienne moraine latérale du Glacier du Grand Paradis.
Redescente de la moraine au torrent.
Après avoir traversé le torrent, on jette un dernier coup d'œil au Grand Paradis (sur notre gauche), car on ne le reverra plus par la suite.
Traversée retour du pierrier, pour revenir au Refuge Vittorio Emanuele 2.
Une fois de retour au Refuge Vittorio Emanuele 2, on n'oublie pas de récupérer tout ce que l'on avait laissé pour ne pas être encombré pour le sommet. Une petite pause et un bon repas au refuge sont également les bienvenus, en guise de récompense de cette belle ascension.
Vue sur le Lac de Montcorvé et le Ciarforon, depuis le refuge. La photo est nettement plus ensoleillée que la même qui a été prise la veille.
Le Refuge Vittorio Emanuele 2, vu depuis le Lac de Montcorvé.
Il ne nous reste alors plus qu'à redescendre au hameau de Pont, pour clore cette superbe course. Une fois encore, on va faire l'itinéraire de l'aller dans l'autre sens. On va ainsi redescendre aux ruines de l'Alpe Chanté, puis au Refuge Tétras Lyre et enfin au hameau de Pont.
Début de la descente entre le Refuge Vittorio Emanuele 2 et le hameau de Pont.
Vue sur le Ciarforon, en redescendant vers l'Alpe Chanté.
Vers l'Alpe Chanté, le hameau de Pont est en vue.
Retour dans la partie boisée de l'itinéraire, où le chemin est (trop) bien aménagé.
Retour au petit pont avant le Refuge Tétras Lyre.
Retour le long du Camping de Pont Breuil.
Retour au parking du hameau de Pont.
Et voilà, c'est la fin de cette superbe course d'alpinisme. Contrairement au Mont Blanc ou à la Barre des Ecrins, une fois de retour au parking du départ, le summiter victorieux ne dénote pas au milieu d'une foule de touristes en tongs. Peut-être était-ce parce que nous étions en Septembre ... Quoi qu'il en soit, le Grand Paradis restera pour moi un excellent souvenir et une course importante, puisqu'il aura été mon premier 4000 en tant que premier de cordée, sans guide donc, "comme un grand". La météo idéale, avec un grand Soleil et pas de vent est venue parfaire le tout. Pour vous, que le Grand Paradis soit une simple course parmi tant d'autres ou votre premier 4000, il ne devrait normalement pas vous laisser indifférent. Une chose est sûre, il faut monter là-haut au moins une fois dans sa vie !
Profil altimétrique
Tracé de la rando
Informations rando
Durée
11h 08min
Distance
25.05 km
Dénivelé
2216 m
Altitude max
4061 m
Altitude min
1955 m
Massif
Grand Paradis
Engagement
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Exposition
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Niveau physique
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En famille
NON
Restrictions
C'est une course d'alpinisme et non une randonnée. Ne pas se lancer sur cet itinéraire sans les connaissances nécessaires. Parcourir un glacier est dangereux. Pour s'assurer dans le passage exposé sous la Madone, il faut avoir ses propres dégaines et savoir les utiliser. En cas de doute sur vos capacités, n'hésitez pas à faire appel à un guide.
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