Entre Isère et Drôme, le Jocou domine le Massif du Diois. Haut de seulement 2051 mètres, il offre un point de vue
exceptionnel sur tous les massifs relativement bas du Sud-Ouest des Alpes, jusqu'au
Mont Ventoux.
Première approche
Au départ de Lalley-Le Jocou, on va gravir le Jocou en passant par l'arête Nord. La descente s'effectuera par
l'arête Sud, avant de rentrer par la forêt puis par une piste qui surplombe la route du Col de la Croix Haute.
Le Jocou, vu depuis l'arête Nord.
Itinéraire à suivre
La randonnée commence au lieu-dit de Lalley-Le Jocou, au-dessus du Col de la Croix Haute. Un immense parking est
aménagé au bout de la route et étant donné qu'il n'y a qu'une bergerie, je me demande bien pourquoi il est si
grand. En tout cas, un 10 Novembre (2015) à 16h, moins de 2 heures avant la nuit, tout cet espace était pour moi.
Finissant un séminaire dans la Drôme dans l'après-midi, je m'étais donné pour objectif initial de finir
cette randonnée avant la nuit. Mais vu mon heure d'arrivée au point de départ, j'ai finalement profité du coucher de
Soleil au sommet. A cause de mon retard initial, j'ai fait la randonnée "au pas de course",
le temps indiqué est donc assez court. Pour une marche tranquille, prévoyez bien une heure de plus.
Le parking de la Bergerie du Jocou, dans le vallon au pied du sommet.
Au départ de la randonnée, au fond à gauche du parking, un panneau indique le sommet à 3,5 km, pour 1h45 de
marche. D'après mon GPS, ce sera finalement 4,4 km pour 1h05. Je me suis plus pressé à la descente (à cause de la nuit)
qu'à la montée. Le temps du panneau est donc assez large (bien que pour la distance ça soit plutôt l'inverse).
Le début de l'itinéraire monte en pente douce en direction du sommet, jusqu'à ce qu'un panneau indique d'aller sur la
droite, pour quitter le fond de la vallée et rejoindre l'arête Nord par le flanc Est.
Le début de la montée après le parking. On commence dans un fond de vallon assez verdoyant.
On arrive rapidement au panneau qui indique d'aller sur la droite, nous faisant presque faire demi-tour.
A partir de ce panneau, on attaque la montée vers l'arête Nord.
On s'engage dans "la grosse montée" de la randonnée, en passant d'abord dans une zone où les roches affleurent,
puis dans une immense prairie alpine sans chemin, où seuls des cairns et des poteaux en bois peints avec du jaune
balisent l'itinéraire.
Après le demi-tour, où les roches affleurent.La longue montée en diagonale dans la prairie alpine, ici balisée avec un cairn.Quelques poteaux avec du jaune (3 il me semble) indiquent le cap à suivre.
Dans le doute, il faut plus ou moins viser la ligne de crête, à droite de la petite falaise sur cette dernière.
La trace mène sur l'arête à droite de la photo, sur la droite de la partie rocheuse de la crête.
On arrive sans trop de difficultés en haut de cette grande pente herbeuse.
Arrivée au dernier poteau de la crête. En même temps, la vue se dégage sur le Massif du Taillefer
et le Massif des Ecrins.
Il faut maintenant suivre l'arête jusqu'à son sommet. On commence par remonter la partie pierreuse sous laquelle
on est arrivé. Une vire permet de la franchir facilement.
Arrivée au pied de la "petite falaise".La vire qui permet de franchir le petit mur. Au fond, on voit notre objectif, le Jocou.
On remonte ensuite l'arête via deux antécimes. L'arête étant assez arrondie, elle ne pose aucun problème technique
et ne risque pas de provoquer de vertige. Par contre, on passe (assez ponctuellement) au bord d'un gouffre dans lequel
la chute serait fatale.
L'arête et la première antécime.L'arête et la deuxième antécime.Le trou sur la droite de la crête juste avant la deuxième antécime.
Après la deuxième antécime, l'arête (plus précisément la Crête de l'Archat) passe d'un cap plutôt Ouest à un
cap plutôt Sud. On est alors presque arrivé au sommet du Jocou.
La Crête de l'Archat en direction du Jocou (que l'on voit sur la gauche de la photo).
Au point où l'arête tourne vers la gauche, il y a un carrefour. Le chemin qui arrive de la droite vient du
Col de Seysse, celui de gauche va au Jocou. Depuis l'arête, on a une superbe vue sur le Massif du Dévoluy.
Vue sur le Massif du Dévoluy depuis la Crête de l'Archat. A gauche on voit
la Grande Tête de l'Obiou (2789 m, point culminant du massif) et
à droite on voit le Grand Ferrand (2758 m).Le panneau au niveau du carrefour sur la Crête de l'Archat.
Le sommet est alors tout proche et le chemin est évident : on le voit bien sur la crête.
Le Jocou, depuis le carrefour sur le Crête de l'Archat.La montée finale, tout en douceur.Arrivée au sommet.Le panneau sommital. Sur la gauche, on voit la Crête de l'Archat, par laquelle on vient d'arriver.
Depuis le sommet, la vue est splendide, surtout avec un coucher de Soleil. Un petit tour d'horizon photographique
s'impose, comme d'habitude à un sommet (en tournant de la gauche vers le droite).
On commence avec la Plaine du Trièves devant à gauche, puis le Massif du Taillefer au-dessus.
Au fond à droite, le Massif des Ecrins et devant le Massif du Dévoluy avec
la Grande Tête de l'Obiou. Et tout au fond au centre, ne
serait-ce pas ... ? Non ! Quand même pas ?Et si, ce sont bien elles, comme si la ligne de crête au loin s'était baissée juste pour me faire plaisir !
Les Aiguilles d'Arves sont là (à 70 km) ! Celle de droite,
l'Aiguille d'Arves Méridionale (3514 m) est le point culminant du
Massif des Arves. On voit donc Valloire depuis le Jocou ! Sur la droite de la photo, on voit une étendue blanche,
ce sont le glaciers à l'Ouest de la Meije : le Glacier de Mont-de-Lans et le Glacier de la Girose.Zoom sur les Ecrins. On retrouve les glaciers de la photo précédente. A leur droite (devant) se trouve
une montagne, puis à droite de cette montagne (au fond), se trouve une autre montagne : c'est la Meije.Zoom sur la Grande Tête de l'Obiou.
Juste sur sa gauche, dans le creux de crête, elle cache en partie
la Barre des Ecrins (4102 m, point culminant du
Massif des Ecrins).La suite du Massif du Dévoluy. Dans ce massif, au fond à droite, au Soleil, on voit le Plateau de Bure
(célèbre pour son observatoire astronomique) et
le Pic de Bure.Les montagnes vers le Sud. Les experts reconnaîtrons, sur la ligne d'horizon, près du bord gauche de la photo,
éclairée par le Soleil, la Montagne de Céüse
(2016 m, point culminant du Massif du Bochaine).Le magnifique enchaînement de montagnes du Massif du Diois et du Massif des Baronnies
(massifs revativement bas), sur fond de Mont Ventoux.Zoom sur le Mont Ventoux.Le coucher de soleil sur les montagnes du Diois.La Montagne de la Belle Motte (1952 m) au centre. Die doit se trouver dans le fond d'une des vallées sur la
gauche de la photo.Enfin, le Massif du Vercors, avec au centre le Mont Aiguille qui se superpose au
Grand Veymont.Zoom sur le Mont Aiguille (2087 m) et le Grand Veymont
(2341 m, point culminant du Massif du Vercors).En bas sous les Aiguilles d'Arves et le Taillefer, on voit notre point de départ,
Lalley-Le Jocou.En direction du Sud-Est, vers le bas, on voit la forêt par laquelle on va rentrer
(on va suivre la crête jusqu'au col en haut à droite de cette forêt).
Après une bonne pause pour manger un bout et contempler le coucher du Soleil,
il faut reprendre l'itinéraire, en suivant la crête vers le Sud. On va ainsi passer près d'une
cabane de berger avant de descendre la crête jusqu'à la forêt de la photo précédente en passant par quatre cols.
La cabane de berger, toute proche du sommet du Jocou.
Après la cabane, le chemin continue de descendre le crête jusqu'à une partie assez plane qui arrive au premier col
(ce col n'a pas de nom). Au niveau de ce col, on descend sur la gauche (en face Est) pour rejoindre le Col Pigeon.
La partie plane de la crête qui mène au premier col sans nom.Au premier col sans nom, on descend sur la gauche pour rejoindre le Col Pigeon
(c'est le col que l'on voit au centre de la photo, avec quelques arbres).
Le Col Pigeon étant tout proche, il ne faut que quelques minutes pour l'atteindre. Durant la descente, on a une belle
vue sur le Dévoluy.
Le Dévoluy tout flamboyant, qui reçoit les derniers rayons du Soleil.Arrivée au Col Pigeon.
Depuis le Col Pigeon, on va maintenant rejoindre le Col Vente-Cul qui est lui aussi tout proche. Comme lorsque l'on
avait rejoint le Col Pigeon, on va prendre le chemin qui passe sur la gauche, en face Est.
Avant de quitter le Col Pigeon, un petit coup d'œil sur
le Mont Ventoux qui baigne dans les belles couleurs d'un
ciel de début de nuit.Le chemin qui descend sur la gauche au Col Pigeon, pour aller au Col Vente-Cul.Descente sur le Col Vente-Cul.Arrivée au Col Vente-Cul.
Une fois au Col Vente-Cul, il faut rejoindre le col marqué à 1552 mètres d'altitude sur les cartes IGN. Une fois de
plus, on prend le chemin qui descend sur la gauche en face Est pour rejoindre ce col (la descente entre
les 4 col était plutôt simple, à chaque fois il fallait prendre le chemin sur la gauche, en face Est). Par contre,
contrairement aux sentiers que l'on vient de passer, celui-ci est bien net au début, mais disparaît rapidement.
Il faut alors marcher "à travers champs".
Descente sur le col à 1552 m. Il n'y plus de chemin, mais on croise beaucoup de sentiers de moutons.
Une fois ce col sans nom atteint, il faut entrer dans la forêt que l'on voit sur notre gauche. Un sentier assez peu
marqué s'y trouve et tourne rapidement sur la gauche. Il rejoint bientôt un autre chemin un peu plus gros,
qui semble occasionnellement emprunté par un 4x4 ou un quad. En rejoignant cette "petite piste", il faut ensuite
redescendre sur la droite jusqu'à rejoindre une autre piste en terre, celle-ci étant beaucoup plus grosse.
Pour ma part, il faisait presque nuit en entrant dans la forêt, j'étais seul et pas très rassuré, quand tout à coup
des cris ont retenti, dans le forêt ou un peu plus haut dans la montagne. On aurait dit des chiens (ou des loups ?)
qui se battent. Je ne saurai jamais ce que c'était, mais sur le coup, j'ai eu une belle frayeur. Toutes les hypothèses
possibles m'ont traversé l'esprit. Est-ce que ce sont des chiens de troupeaux qui veulent m'intimider ? Maintenant
qu'il fait nuit, vont-ils m'attaquer ? Ou bien ce sont peut-être des loups qui se battent ? Au moins il ne risqueraient
pas de s'en prendre à moi, il craignent l'homme ... Ouf ... Oui mais s'ils s'en prennent à un troupeau, les chiens de
défense ne pourraient-ils pas m'attaquer parce que je me trouve dans le coin ? Et si c'étaient des chiens
errants ? Ceux-ci pourraient m'attaquer sans problème ! Quand j'ai atteint l'hypothèse du loup-garou fantôme,
je me suis dit qu'il valait mieux que j'arrête de m'inquiéter, probablement pour rien. De toute façon, avec des bâtons
de trail j'avais de quoi me défendre, il y avait des arbres pour grimper et le téléphone qui passait très bien ...
Bref, un bon petit coup de stress en fin de randonnée !
Dans l'ordre de lecture : la forêt dans laquelle il faut passer vue depuis le col à 1552 m, le premier
sentier dans la forêt, la petite piste dans la forêt (on voit deux traces espacées comme des roues) et la grosse piste
en terre stabilisée.
La piste en terre rejoint la route par laquelle on est arrivé en voiture et il suffit alors de suivre cette dernière
jusqu'au parking pour rentrer. Avant de quitter la piste en terre, j'ai eu la chance de croiser le chemin
d'une salamandre !
Dans l'ordre de lecture : la salamandre sur le côté de la piste en terre, le lieu où la piste en
terre rejoint la route, un panneau de randonnées un peu avant de rejoindre le parking (on est garé à
la Bergerie du Jocou, à 400 mètres) et les lumières de la Bergerie du Jocou, quand on est de retour
sur le parking.
C'est ainsi que se finit cette courte randonnée sur le Jocou, plus haut sommet du Massif du Diois. Cette montagne,
et plus généralement tout le massif, offre la possibilité de randonner relativement tôt et tard dans la saison,
la faible altitude retardant l'arrivée et accélérant la fonte de la neige. Néanmoins, contrairement aux autres massifs
bas du Sud-Ouest des Alpes, celui-ci dispose d'une vue directe sur les hauts massifs alpins, tels que les Ecrins
et le Dévoluy.